Cosumar : la demande mondiale tire les exportations à la hausse, rentabilité prévue en baisse en 2022
Le groupe a affiché à fin septembre une amélioration de ses revenus de 15,5% à 7,9 MMDH par rapport à la même période l’an dernier. Une hausse similaire à celle enregistrée durant le premier semestre qui était de 16%. Cette amélioration des revenus a notamment été engendrée par la hausse des volumes exportés, en progression de 18% à 570 Kt.
Contactée, une source de la place nous explique que les réalisations du groupe sont en ligne avec les attentes. Ses bonnes performances sont fortement liées à l’exportation, et le groupe devrait d'ailleurs connaître un record à l’export avec plus de 700 Kt attendues en 2022, principalement drivé par la forte demande internationale.
Une activité export mature qui atteindra un record cette année
L’activité export prend en effet de plus en plus de place dans les revenus du groupe. Cette année, comme nous le confie notre source, les exportations devraient dépasser le seuil symbolique des 700 Kt, en hausse par rapport à 2021 où elles plafonnaient à 650 Kt.
« Cette activité atteint une certaine maturité. On le voit depuis quelque temps puisque l’on atteint des volumes record chaque année. Fin 2022, on dépassera très certainement les 700 Kt. Ce sont des données très attendues et qui sont en lien avec le relèvement du taux d’utilisation des capacités de la raffinerie de Casablanca », explique notre source.
D’autre part, cette amélioration est liée aux opportunités qui se présentent à l’opérateur à l’échelle internationale, notamment du fait d'un besoin de sécurité alimentaire croissant et de la perturbation de la production mondiale, particulièrement au Brésil. In fine, l’export est principalement tiré par la demande mondiale qui progresse.
Le bon effet volume s’ajoute à un effet prix favorable du fait du renchérissement du cours du sucre sur les marchés internationaux. Cela provient d'un déficit sur le marché sucrier au global. « Le volume est drivé par la demande à l’international. Ce qui est bénéfique pour le groupe. En plus de cela, nous pouvons ajouter un effet change qui est bénéfique à Cosumar, car nous avons observé une dépréciation du dirham face au dollar. Il y a donc un triple effet positif volume, prix, change », explique notre source.
Le groupe devrait donc clôturer l’année sur une belle dynamique de croissance de revenus. Mais les marges, quant à elles, devraient reculer en 2022.
Hausse du chiffre d’affaires et recul des bénéfices cette année
La bonne tenue des exportations, gonflées par un triple effet change, volume et prix, poussera à la hausse les revenus du sucrier cette année. Les marges quant à elles devraient afficher une baisse par rapport à l’année précédente.
« La dynamique sur les bénéfices ne sera pas la même que sur le chiffre d’affaires. On l’a déjà observé durant le premier semestre avec un recul de 19% du RNPG à 401 MDH. Cela est en lien avec l’impact de la hausse des coûts énergétiques, notamment le charbon. Cette tendance ne s’est pas nettement renversée durant le S2-2022, donc nous devrions bien voir une détérioration des marges et des bénéfices cette année », indique notre interlocuteur.
De plus, le groupe fait face à une baisse des volumes produits par les cultures locales qui génèrent plus de marge que le sucre raffiné. In fine, l’année 2022 s’annonce sans surprise, avec des tendances largement intégrées par le marché. En 2023, les projections sont bien plus floues.
Une performance en 2023 qui dépend de multiples facteurs
La pluviométrie est également un facteur essentiel de la performance agricole dans la récolte de la betterave. « Les semis et semis tardifs viennent d’être semés, donc il est difficile d’avoir une visibilité sur la campagne agricole betteravière sucrière en 2023 », indique notre source.
Mais la situation, étant donné les informations actuelles, s’annonce assez compliquée. « Il faut savoir que l’on a un déficit pluviométrique important actuellement, couplé à un taux de remplissage des barrages qui est très faible. Or, il faut noter que les cultures betteravières sont des cultures qui sont majoritairement irriguées, donc on peut s’attendre à une année difficile en 2023 », note notre source.
La consommation nationale de sucre au Maroc est globalement stable et progresse de 1% à par an en moyenne. Elle est donc prévisible. L’un des risques qui planent également sur les performances du groupe est un éventuel ralentissement de la demande mondiale en sucre, et donc un impact sur les exportations. « L’export a atteint un nouveau pic en 2022, mais le risque de revenir à des niveaux normatifs est omniprésent », souligne notre source. De plus, le groupe pourrait, selon l’évolution de la conjoncture internationale, demeurer exposé à un maintien élevé des prix du charbon qui pèserait sur sa rentabilité.
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