En Afrique du Sud, le président poussé vers la porte après les accusations d'un rapport parlementaire

ROUND UP. La scène politique en Afrique du Sud est sous tension. Démission, destitution, élections anticipées... la place du président sud-africain est en jeu.

AFP

En Afrique du Sud, le président poussé vers la porte après les accusations d'un rapport parlementaire

Le 2 décembre 2022 à 17h51

Modifié le 2 décembre 2022 à 18h30

ROUND UP. La scène politique en Afrique du Sud est sous tension. Démission, destitution, élections anticipées... la place du président sud-africain est en jeu.

Visé par une plainte, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa est accusé de ne pas avoir signalé - ni à la police ni au fisc - un cambriolage datant de février 2020 dans une de ses propriétés, à la suite duquel d'importantes sommes en liquide ont été retrouvées sous les coussins d'un canapé. Si le chef d’Etat dément toute malhonnêteté, les conclusions d’un panel indépendant, nommé par le président du Parlement sud-africain, pourraient conduire à sa destitution.

Ce panel, composé de trois membres, a élaboré un rapport dans lequel la source des dollars volés dans la demeure du président sud-africain fait l’objet d’interrogations. Idem pour l’enquête sur le vol, menée de manière “clandestine”.

Le rapport conclut que le président sud-africain a commis une violation grave de la Constitution en agissant d'une manière incompatible avec ses fonctions, et en s'exposant à une situation impliquant un conflit entre ses responsabilités officielles et ses affaires privées.

L’Assemblée nationale, qui est la seule entité à détenir le pouvoir de destituer et de révoquer le président de ses fonctions, va débattre le rapport le 6 décembre.

Démission, destitution ou nouvelles élections ?

Depuis la publication de ce rapport, les tensions se sont exacerbées sur la scène politique sud-africaine. “L’étau semble se resserrer de plus en plus autour du chef de l’Etat”, rapporte la MAP.

A un mois de la conférence élective qui lui permettra de briguer un éventuel second mandat lors des élections de 2024, Cyril Ramaphosa risque de devoir présenter sa démission ou d'être destitué.

Selon la presse internationale, notamment BBC, “il a été largement rapporté que M. Ramaphosa a déjà décidé de démissionner, mais est persuadé par des alliés de réfléchir à nouveau, ou du moins de gagner du temps afin d'assurer une transition en douceur vers quelqu'un de crédible. Son adjoint actuel et héritier automatique, le vice-président David Dabede Mabuza, n'est pas pressenti comme l'homme idéal pour ce poste”.

“Le principal parti d'opposition sud-africain, l'Alliance démocratique, espère certainement tirer parti de la crise actuelle en appelant à des élections anticipées. Certains analystes voient le déclin de l'ANC comme à la fois inévitable et bon pour la jeune démocratie du pays”, poursuit-on de même source.

Une bonne nouvelle pour le Maroc ?

Le 20 août dernier, le Roi Mohammed VI a affirmé que "le dossier du Sahara [était] le prisme à travers lequel le Maroc [considérait] son environnement international".

Une position ferme que le ministre des Affaires étrangères marocain a réaffirmée en octobre dernier, interrogé lors d'un point de presse sur l'accueil accordé par le président sud-africain au chef de la milice du polisario.

La réponse de Nasser Bourita a été on ne peut plus claire : "Tout ce que l'Afrique du Sud a semé par le passé, elle le récoltera à l'avenir, à savoir qu'il n'y aura aucun impact sur le dossier, son évolution et la direction qu'il prend."

Un changement de leadership en Afrique du Sud mènerait-il à un rapprochement entre Rabat et Pretoria ?

Pour l'instant, Cyril Ramaphosa occupe toujours ses fonctions, dans l'attente du débat de l’Assemblée nationale sud-africaine autour du rapport accusateur. La décision de cette dernière viendra peut-être apaiser les tensions, comme l'appelle de ses vœux la Fédération des entreprises sud-africaines (Business Unity South Africa - BUSA).

Celle-ci indique, à travers un communiqué, que “le pays a besoin d'un gouvernement capable qui peut remplir son rôle de manière éthique et efficace”, exhortant le Parlement à accélérer le traitement du rapport sur cette affaire et à agir avec une extrême urgence, rapporte la MAP.

Le patronat sud-africain a en outre signalé que “le pays a besoin d'une orientation claire dans les prochains jours, afin d’envoyer un message positif aux citoyens, aux investisseurs et aux entreprises”, poursuit-on de même source.

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