Région TTAH : 10 MDH pour renforcer l’accompagnement des TPME et porteurs de projets
Le CRI de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma a identifié plusieurs contraintes rencontrées par les porteurs de projets et les TMPE de la région, ayant eu recours au Programme intégré d’appui et de financement des entreprises. Pour les résoudre, le Centre envisage de renforcer le dispositif d’accompagnement.
Région TTAH : 10 MDH pour renforcer l’accompagnement des TPME et porteurs de projets
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Kenza Khatla
Le 26 octobre 2022 à 18h31
Modifié 26 octobre 2022 à 19h13Le CRI de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma a identifié plusieurs contraintes rencontrées par les porteurs de projets et les TMPE de la région, ayant eu recours au Programme intégré d’appui et de financement des entreprises. Pour les résoudre, le Centre envisage de renforcer le dispositif d’accompagnement.
Le Centre régional d’investissement de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (TTAH) lance un appel d’offres visant le renforcement du dispositif d’accompagnement dans le cadre du Programme intégré d’appui et de financement des entreprises (PIAFE).
Les difficultés des porteurs de projets et TPME dans la région
Dans le cadre de ses missions de suivi, de coordination et d’accompagnement, le CRI-TTAH a pu identifier plusieurs problèmes rencontrés par les porteurs de projets et les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) ayant eu recours au PIAFE. En voici les principaux :
- statut juridique : certaines banques exigent des porteurs de projets qu’ils en disposent lors du dépôt des dossiers de financement ;
- exigence d’un apport : toutes les banques exigent des porteurs de projets qu’ils apportent une contribution variant entre 10% et 30% du montant du programme d’investissement ;
- immobilier commercial et foncier : certaines banques exigent des porteurs de projets qu’ils fournissent le contrat de bail du foncier support du projet, avant d’obtenir l’accord de principe de financement. Les banques refusent par ailleurs de financer les projets potentiels sur des terrains collectifs (notamment touristiques, comme les fermes d’hôtes) malgré le fait qu’il s’agisse du statut juridique le plus représenté dans la région ;
- orientation : les partenaires bancaires ont tendance à orienter les entrepreneurs vers le crédit bancaire classique ;
- exclusion des coopératives et des auto-entrepreneurs : certaines banques excluent du financement les coopératives récemment créées, et incitent les auto-entrepreneurs à changer de statut pour les financer ;
- réticence à financer certains secteurs : certaines banques refusent de financer des projets relatifs à des secteurs jugés à risque, notamment le tourisme, le commerce, le négoce et le transport ;
- exigence d’expérience : certaines banques exigent des porteurs d’idées qu’ils justifient leurs expériences par des diplômes ou attestations (commerce de proximité, activités non réglementées, etc.) ;
- couverture territoriale : la majorité des acteurs d’accompagnement ne couvre pas la totalité du territoire régional, constitué de deux préfectures et de six provinces ;
- insuffisance des ressources : le nombre de ressources des partenaires dédié au PIAFE est insuffisant pour assurer un accompagnement adéquat, d’autant que le nombre de candidats est élevé ;
- absence de suivi des bénéficiaires : par manque de ressources et de système de suivi, la majorité des intervenants ne parvient pas à assurer un suivi efficace et personnalisé des bénéficiaires du PIAFE ;
- faible implication des représentations professionnelles, notamment les associations et les fédérations professionnelles ;
- déficit de communication : les porteurs de projets potentiels ignorent l’existence de structures d’appui et de programmes d’accompagnement pouvant les assister dans la réalisation de leurs projets, par manque de communication.
Rappelons-le : dans son discours d’ouverture de la session parlementaire du 11 octobre 2019, le Roi Mohammed VI avait appelé les banques à soutenir davantage les TPME, les créations d’entreprises et l’export. En application de ces orientations, les principales parties prenantes concernées par cette problématique, notamment les ministères de l’Économie et de l’Intérieur, Bank Al-Maghrib et le secteur bancaire, ont engagé une réflexion en partenariat avec le secteur privé, qui a débouché sur la mise en place du PIAFE, ayant fait l’objet d’une série de conventions signées devant le Roi.
Ce programme intégré, mêlant un financement attractif à travers un taux réduit garanti par l’État et une offre d’accompagnement assurée par plusieurs acteurs, a proposé une nouvelle génération de produits à destination des jeunes porteurs de projets, des TPE, des entreprises exportatrices, en milieu rural ou urbain, afin d'impulser une dynamique, de booster la création d’emplois et de faciliter l’accès au financement, vu son coût élevé et les exigences de garanties jugées excessives, soulevées par de nombreuses études et enquêtes.
Encore plus d’accompagnement et de suivi
Le nouveau dispositif d’accompagnement, qui sera lancé par le CRI-TTAH, devra permettre de surmonter ces contraintes en s’appuyant sur trois axes principaux : la formation, le coaching et le mentoring ; l’assistance au montage des dossiers de financement, le conseil et le suivi ; et le réseautage et l’aide à la pérennisation.
Ce programme d’accompagnement devra ainsi permettre d’atteindre les objectifs suivants :
- stimuler la dynamique entrepreneuriale via l’organisation de campagnes d’information et de sensibilisation (caravanes, ateliers, forums, etc.) sur des thématiques liées à l’entrepreneuriat, au niveau de l’ensemble des préfectures et provinces de la région, au profit de la population cible du PIAFE, avec une approche inclusive permettant de cibler en particulier les territoires non encore touchés par les actions de sensibilisation déjà menées par le CRI-TTAH, avec un focus sur le monde rural et en accordant une attention particulière aux femmes ;
- renforcer les capacités entrepreneuriales (techniques et managériales) des entrepreneurs souhaitant bénéficier du PIAFE à travers un dispositif d’accompagnement qui s’appuie sur des méthodes favorisant le “learning by doing” et l’applicabilité sur le terrain des différents contenus, et intégrant des séances de coaching et de mentoring ;
- améliorer la pérennisation des entreprises existantes souhaitant se développer, via la formation, le coaching, le mentoring et le réseautage ;
- améliorer les réalisations du PIAFE en termes de nombre de bénéficiaires et de qualité de dossiers déposés auprès des banques partenaires, afin d’encourager les projets innovants à forte valeur ajoutée et créateurs d’emplois ;
- assurer la montée en compétences des bénéficiaires du programme, à travers l’assistance pour le montage de leur business plan et de leur plan marketing, entre autres.
10 MDH répartis entre quatre provinces ou préfectures
Le coût des prestations de ce marché est estimé à 10 millions de DH (MDH), répartis entre quatre provinces ou préfectures comme suit :
- la préfecture de Tanger-Assilah : 2,7 MDH ;
- la préfecture de M’diq-Fnideq, la province de Tétouan et la province de Fahs Anjra : 3,3 MDH ;
- les provinces de Ouazzane, Chefchaouen et Larache : 2,7 MDH ;
- la province d’Al Hoceima : 1,3 MDH.
Le délai d’exécution de ce marché est fixé à 12 mois.
Sourcing et communication
Quatre missions sont réservées au titulaire de ce marché, dont la première est l’information, la sensibilisation et l’identification des besoins.
Cette mission passe par deux étapes. La première porte sur la réalisation d’une tournée régionale (au niveau des six provinces et deux préfectures de la région) pour l’organisation de manifestations multiformats (webinaires, ateliers, tables rondes, séminaires) en faveur de la cible du PIAFE, sur des thématiques liées à l’entrepreneuriat.
L’objectif visé est de vulgariser le PIAFE auprès du public cible, et de communiquer sur l’offre d’accompagnement (avantages, contenu, conditions de participation, etc.) à travers plusieurs canaux. Le CRI veut également, par cette étape, promouvoir et favoriser la prise d’initiative entrepreneuriale chez les participants, notamment les jeunes, et démystifier les techniques pour générer des idées de projets ; mais aussi, organiser des entretiens individuels afin de constituer une base de données des porteurs de projets, identifier les projets éligibles à l’offre d’accompagnement et associer les acteurs de l’écosystème entrepreneurial (banques, INDH, ANAPEC, OFPPT...) afin de participer à toute manifestation.
Dans la seconde étape, le titulaire devra identifier les besoins et définir le programme. A l'issue de la tournée et des entretiens, le prestataire est appelé à constituer une base de données des candidats cibles en respectant différentes conditions : les porteurs de projets doivent être éligibles au PIAFE et domiciliés dans la région, et les entreprises doivent être immatriculées aux tribunaux de commerce de la région. Un minimum de 500 candidats doit être identifié.
Le titulaire doit également identifier les besoins en formation, coaching et mentoring des candidats sélectionnés, proposer des critères de répartition territoriale, constituer une liste de réserve, des groupes par famille de besoin, des groupes par province/préfecture, et proposer des modules de formation adaptés et multidisciplinaires.
Renforcement des connaissances et accompagnement dans l’élaboration des dossiers
Il s’agit de la seconde mission de ce marché, constituée également de deux étapes. Dans la première, une fois la tournée réalisée par le prestataire et la configuration de formation validée avec le CRI, le titulaire sera amené à informer et à convoquer les candidats sélectionnés et à préparer toute la logistique nécessaire pour la réussite des formations.
Durant la deuxième étape, le prestataire d’accompagnement doit former, coacher et mentorer les candidats selon le programme défini. Il doit aussi veiller à assurer la montée en compétences des candidats sur les différentes thématiques abordées, et une meilleure appropriation de leurs projets, en mêlant les aspects théoriques et pratiques.
La troisième mission consiste en l’accompagnement pour le montage des dossiers de financement. Le cycle d’accompagnement comportera l’assistance individuelle personnalisée aux candidats (porteurs de projets/entreprises) formés (en phase pré-création et post-création) pour la préparation d’un dossier de financement bancable, qui leur facilite l’obtention du financement Intelaka.
Le prestataire peut ainsi assister les entrepreneurs formés au montage de leur business plan, en mettant à leur disposition des fiches projets contenant des données sur le chiffre d’affaires potentiel, la taille estimative du marché et les concurrents existants.
Accompagnement pour le démarrage des projets et des entreprises
Enfin, lors de la quatrième mission, le prestataire est appelé, dans une première étape, à assurer un suivi rigoureux des entrepreneurs accompagnés, pour les aider à faire face aux éventuelles difficultés rencontrées, sur une période de quatre mois après dépôt du dossier de financement.
Le prestataire devra également assurer le suivi individuel des bénéficiaires du programme et apporter une assistance personnalisée selon les différents cas rencontrés (refus de financement impliquant une revue du dossier, accord de financement sans déblocage des fonds, financement accordé mais difficulté de démarrage). Le cas échéant, il devra proposer des solutions d’accompagnement adaptées (incluant des séances de coaching et mentoring additionnelles si besoin).
Dans la seconde étape, le prestataire est appelé à réaliser des actions de réseautage permettant de mettre les entrepreneurs en contact, de les intégrer dans des réseaux professionnels et d’étoffer leur portefeuille clients.
Enfin, dans la troisième étape de cette dernière mission, le prestataire est appelé à élaborer, sur la base des notes d’analyse et du retour d’expérience généré, un plan d’aide à la pérennisation qui met en avant les clés et pistes de pérennisation des entreprises selon les difficultés recensées lors de la phase de suivi.
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