Investissement, rôle du privé, commerce intra-africain... ce qu'en dit Mehdi Tazi, vice-président général de la CGEM

Dans cet entretien, Mehdi Tazi, vice-président général de la CGEM décrypte les impératifs immédiats pour atteindre les objectifs d’investissement fixés par le Roi, mais aussi les difficultés ainsi que les perspectives optimistes pour le business intra-africain.

Investissement, rôle du privé, commerce intra-africain... ce qu'en dit Mehdi Tazi, vice-président général de la CGEM

Le 20 octobre 2022 à 17h45

Modifié 20 octobre 2022 à 19h49

Dans cet entretien, Mehdi Tazi, vice-président général de la CGEM décrypte les impératifs immédiats pour atteindre les objectifs d’investissement fixés par le Roi, mais aussi les difficultés ainsi que les perspectives optimistes pour le business intra-africain.

Lors du Choiseul Africa Business Forum tenu ce jeudi 20 octobre à Casablanca, Mehdi Tazi, vice-président général de la CGEM, répond aux questions de Médias24 sur la thématique principal du moment : la mobilisation des investissements.

L’événement d’échange panafricain est également l’occasion d'évoquer l’évolution et les perspectives d'affaires sur le continent.

- Médias24 : L’investissement est le thème phare de cette semaine. Nous nous trouvons dans un forum d'affaires qui se tient à un moment décisif : un discours Royal qui fixe de nouveaux objectifs ambitieux, une nouvelle Charte de l'investissement en fin de circuit législatif et le Fonds Mohammed VI qui sera bientôt opérationnel… les astres s’aligneraient-ils enfin ?

- Mehdi Tazi : Oui, on pense que les astres s’alignent. Il y a eu la Charte de l’investissement qui a été promulguée récemment et qui a été acceptée il y a quelques mois par le Conseil des ministres, sous la présidence de Sa Majesté le Roi. Il y a eu le Fond Mohammed VI qui devient opérationnel avec la nomination du nouveau directeur général ; et ce à quoi nous assistons aujourd’hui est un forum d’affaires important, qui regroupe plus de 700 opérateurs économiques africains essentiellement, mais aussi européens.

Ces opérateurs économiques viennent échanger et présenter leurs projets d’affaires, présenter le climat des affaires chez eux, chercher de nouvelles opportunités d’investissement ; et le Maroc, au même titre que les autres pays, est là pour présenter ses affaires et pour chercher de nouvelles opportunités d’investissement. Donc oui, les astres ont l’air de s’aligner.

Le secteur privé est en mesure de réaliser les objectifs fixés par Sa Majesté le Roi, et de les dépasser si l’ensemble de ce qui a été annoncé est mis en œuvre

- Le Roi Mohammed VI a fixé un objectif de 550 MMDH d’investissement en quatre ans, c’est l’équivalent de 50% de notre PIB. Le secteur privé est-il en mesure de réaliser cet objectif ?

- Le secteur privé est en mesure de réaliser et même de dépasser ces objectifs fixés par Sa Majesté le Roi, si l’ensemble de ce qui a été annoncé est mis en œuvre. Il ne s’agit pas simplement d’avoir 30% maximum de l’investissement qui soit apporté en subvention de l’Etat, il faut d’abord que la subvention vienne a priori et pas a posteriori.

Les entreprises qui vont investir et attendre d'être remboursées des mois ou des années plus tard... si on fait ça, on restera avec un nombre limité d’entreprises qui investissent. Donc, il faut changer la façon de faire et mettre l’investissement au départ pour qu’un nombre plus grand d’entreprises soit touché et puisse accéder à ces investissements.

Et ce qu’il faut aussi, c’est que l’ensemble des autres axes que nous avons signalés soit mis en œuvre si on veut qu’on puisse réaliser les 550 MMDH d’investissement sur les cinq ans ; par exemple les sujets de l’énergie, ceux liés à la formation professionnelle, à l'environnement des affaires, au foncier, etc.

Ce que nous disons c’est que nous sommes parfaitement confiants pour réaliser ces 550 MMDH et les 500.000 créations d’emploi si nous arrivons à respecter l’ensemble des engagements que secteur privé, Etat et secteur bancaire ont pris.

- Quels sont, selon vous, les impératifs immédiats pour amorcer dès 2023 l’atteinte de ces objectifs ?

Les impératifs immédiats, c’est qu’on parte sur les bons principes. Et le principal sur la façon de débloquer ces fonds, c’est qu’ils soient débloqués a priori.

Le deuxième principe immédiat, c’est qu’on élargisse tout de suite la charte aux éléments 2 et 3 qui sont cités dans la charte, c’est-à-dire l’opérationnalisation d’un mécanisme de subvention aussi pour les PME ; parce que je rappelle que la charte démarre à partir d’un certain niveau d’investissement qui est relativement élevé, donc pour que ça touche plus de personnes, il faut qu’on crée la deuxième partie.

Et il faut également libérer rapidement la partie de la charte qui concerne la subvention à l’exportation des entreprises marocaines et la subvention à l’implantation au développement international. C’est ce que l’on doit faire pour pouvoir amorcer la pompe pour le démarrage rapide des investissements.Les échanges inter-africains sont très faibles, de l’ordre de 16% aujourd’hui, alors qu’ils sont de l’ordre de 50% à 60% dans les autres régions

- Nous sommes au Choiseul Africa Business Forum. Comment s’annonce le business intra-africain, d'autant que la CGEM a tenu ce mercredi un dialogue des patronats africains ?

- Comme on part de relativement loin, ça ne peut qu’aller mieux. Sur cette autocritique, le constat est que les échanges inter-africains sont très faibles, de l’ordre de 16% aujourd’hui, alors qu’ils sont de l’ordre de 50% à 60% dans les autres régions du monde. Cela montre qu’on échange très peu entre nous, et on a des difficultés en tout cas liées essentiellement au manque d’infrastructures, pas beaucoup de ports, de routes, de logistique dans nos pays. On a un environnement des affaires qui n’est pas encore au niveau auquel on l’attendrait.

On a un certain nombre de blocages ou d’éléments qui font qu’investir dans notre continent et développer nos projets n’est pas aussi simple que ça. Mais tout reste à faire, et c’est la bonne nouvelle. On a une quantité d’opportunités qui sont extrêmement importantes, tous pays confondus.

Par exemple, le président malgache disait aujourd’hui qu’ils devaient construire 500 km de routes par an, c’est autant d’opportunités pour les entreprises africaines, et donc aussi marocaines, qui peuvent aller s’implanter là-bas pour construire, créer de la valeur, remonter les dividendes et se développer sur le continent.

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