La démondialisation, une opportunité pour l’agro-industrie marocaine (IMIS)

Selon l’Institut marocain d’intelligence stratégique, la démondialisation est une opportunité pour l’agro-industrie marocaine. Des chercheurs proposent trois axes de restructuration du secteur.

La démondialisation, une opportunité pour l’agro-industrie marocaine (IMIS)

Le 8 septembre 2022 à 16h25

Modifié 8 septembre 2022 à 17h19

Selon l’Institut marocain d’intelligence stratégique, la démondialisation est une opportunité pour l’agro-industrie marocaine. Des chercheurs proposent trois axes de restructuration du secteur.

L'Institut marocain d'intelligence stratégique (IMIS) a publié, le mardi 6 septembre, un policy paper intitulé “L'industrie agroalimentaire : le Maroc futur champion régional ?”.

Elaborée par Ahmed Azirar, directeur de recherche à l'IMIS, Aicha Kortbi, consultante en agro-industrie, et Ahlam Mohammadi, professeure à l'Université euro-méditerranéenne de Fès (UEMF), cette étude analyse la position de la filière agroalimentaire dans les nouvelles chaînes de valeur en reconfiguration pour en faire un fer de lance de la souveraineté alimentaire au Maroc, indique l'IMIS.

Plus précisément, il s'agit d'une réflexion autour de la dynamisation de toute la chaîne de valeur agro-industrielle marocaine, qui devrait être fondée sur quatre impératifs majeurs : sécurité, intégration, durabilité, innovation.

L'étude identifie par ailleurs les leviers d'une nouvelle émergence basée sur trois piliers : la digitalisation en tant que levier d'amélioration de la productivité ; l'innovation afin de valoriser de plus en plus les ressources du pays ; la décarbonisation de la production industrielle, à travers l'introduction de gammes de produits à forte valeur ajoutée, tout en ayant le plus faible impact sur l'environnement.

Trois axes de restructuration du secteur

Selon les entretiens menés par les trois chercheurs avec plusieurs chefs d’entreprises de l'agroalimentaire, une stratégie intégrée de traitement des effets de la crise et de relance du secteur apparaît nécessaire dans ce contexte. Les trois axes mis en avant se concentrent autant sur la relance des marchés que sur la restructuration de l’industrie :

- Pour les filières dont les produits sont destinés à l’exportation : il est préconisé de trouver des marchés alternatifs avec nécessité de diversification vers des produits nouveaux plus demandés.

- Pour les produits intermédiaires dépendant des importations : il est suggéré de compenser l’augmentation des coûts (par la réduction des taxes à l’importation, l’assouplissement de la réglementation relative aux importations) ; de remplacer les approvisionnements de l’extérieur par la production nationale (incitations massives à la production et soutien au développement des entreprises) ; de réduire les prix pour augmenter la demande ; de diversifier le marché et d’organiser des campagnes de marketing structurées.

- Pour les filières qui dépendent du marché intérieur des produits alimentaires de base : les professionnels interrogés préconisent de réduire les prix (effet fiscal et autres coûts) ; d’augmenter la protection contre les importations ; de diversifier les produits et de monter en qualité ; de promouvoir le produit local.

La démondialisation, une opportunité pour l'agro-industrie marocaine

La “démondialisation” des chaînes de valeur mondiales est une opportunité pour l'agro-industrie marocaine dans l'espace euro-africain. “Des opportunités se dessinent, avec le raccourcissement des chaînes de valeur et la recherche de relocalisation en Europe. Le développement de la demande pour les végétaux à forte valeur nutritive et ajoutée ainsi que pour les produits bio offre au Maroc la possibilité d'augmenter ses productions, tant fraîches que transformées”, soulignent les trois auteurs.

En matière de respect de l'environnement, le Maroc a également des atouts certains à faire valoir. “Des atouts que le Royaume devrait mettre sur la table dans ses négociations d'un accord de libre-échange rénové avec l'Union européenne (UE), en vue d'une plus grande complémentarité entre les chaînes de valeur marocaines et européennes”, poursuivent-ils.

Les cas de la Turquie et de l'Egypte sont, à cet égard, intéressants à examiner. Ces deux pays sont en effet d'importants concurrents du Maroc et accaparent des parts de marché croissantes dans le secteur agro-industriel, aussi bien sur les marchés internationaux ciblés par les opérateurs marocains que sur le marché interne, où ces deux pays ont augmenté de manière sensible leurs expéditions de marchandises. Cela intervient pourtant au moment où de grandes possibilités de cumul de valeur ajoutée entre les pays sud-méditerranéens pourraient dynamiser les investissements industriels conjoints.

La niche du cannabis

Par ailleurs, l'étude relève que la nouvelle perspective de partenariat entre le Maroc et Israël offre une fenêtre stratégique sérieuse. “En effet, Israël est l'un des pays qui a su gérer au mieux le stress hydrique en utilisant des techniques innovantes en matière d'irrigation”, font remarquer les chercheurs.

Cette coopération nouvelle peut se matérialiser notamment à travers la niche du cannabis. La méthode israélienne offre au Maroc un modèle inspirant qui peut être une source d'attractivité des investissements étrangers. Autorisés depuis les années 2000 en Israël, l'usage médical et l'exportation du cannabis sont devenus pour le pays un atout pharmaceutique et agricole majeur.

Avec près de 50.000 hectares de culture de cannabis, le Maroc pourrait bénéficier d'un boom économique grâce à l'industrie du cannabis thérapeutique. Rappelons que la légalisation de la culture du chanvre à usage thérapeutique date de décembre 2020.

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