Banque mondiale : la hausse des prix alimentaires et énergétiques persistera jusqu'en 2024
Selon la Banque mondiale, les prix alimentaires et de l'énergie vont se maintenir à des niveaux historiquement élevés jusqu’à fin 2024, en raison des répercussions de la guerre en Ukraine.
Banque mondiale : la hausse des prix alimentaires et énergétiques persistera jusqu'en 2024
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Rédaction Medias24
Le 29 avril 2022 à 11h41
Modifié 29 avril 2022 à 17h12Selon la Banque mondiale, les prix alimentaires et de l'énergie vont se maintenir à des niveaux historiquement élevés jusqu’à fin 2024, en raison des répercussions de la guerre en Ukraine.
Selon la dernière édition du rapport "Commodity Markets Outlook" publié par la Banque mondiale, les prix de l’énergie au cours des deux dernières années ont enregistré la plus importante hausse depuis la crise pétrolière de 1973. Celle des matières premières alimentaires - dont la Russie et l’Ukraine sont de grands producteurs - et des engrais, dont la production dépend du gaz naturel, n’a jamais été aussi forte depuis 2008.
Les prévisions par produit
Selon les prévisions de la Banque mondiale, les prix de l’énergie vont probablement grimper de plus de 50% en 2022, avant de baisser en 2023 et 2024.
En effet, en raison des perturbations du commerce et de la production consécutives à la guerre, le cours du pétrole brut (Brent) devrait atteindre une moyenne de 100 dollars le baril en 2022, ce qui correspond à son plus haut niveau depuis 2013, et à une augmentation de plus de 40% par rapport à 2021. Il devrait baisser à 92 dollars en 2023, ce qui restera bien au-dessus de la moyenne sur cinq ans de 60 dollars le baril.
Les cours du gaz naturel (européen) devraient être deux fois plus élevés en 2022 qu’en 2021, tandis que les prix du charbon devraient être 80% plus élevés, atteignant des sommets historiques dans les deux cas.
Quant à ceux des biens non énergétiques, notamment les produits agricoles et les métaux, ils devraient augmenter de près de 20% en 2022, puis diminuer également au cours des années suivantes.
Cependant, les prix des produits de base devraient rester bien supérieurs à la moyenne des cinq dernières années et, en cas de guerre prolongée ou de nouvelles sanctions contre la Russie, ils pourraient devenir encore plus élevés et plus volatils que ce qui est actuellement prévu.
Selon les prévisions, les cours du blé devraient augmenter de plus de 40% et atteindre un niveau record en valeur nominale cette année ; ce qui pénalisera les économies en développement qui dépendent des importations de blé, notamment en provenance de Russie et d’Ukraine.
Enfin, les prix des métaux devraient pour leur part progresser de 16% en 2022, avant de s’atténuer en 2023, mais en se maintenant à des niveaux élevés.
Les répercussions de la guerre Ukraine-Russie pourraient être plus durables
Dans un dossier spécial dédié à l'impact de la guerre en Ukraine sur les marchés des produits de base, le rapport analyse en profondeur l’impact de la guerre sur les marchés des produits de base, et la manière dont ces marchés ont réagi à des chocs analogues par le passé. Il ressort de cette analyse que les répercussions de la guerre pourraient être plus durables que celles des chocs précédents, et ce pour au moins deux raisons :
- Premièrement, il est moins facile aujourd’hui de remplacer les produits énergétiques les plus affectés par d’autres sources fossiles, car les augmentations de prix ont été généralisées à tous les combustibles.
- Deuxièmement, par un effet boule de neige, la hausse des cours de certains produits de base entraîne d’autres augmentations.
En outre, la guerre induit des circuits commerciaux plus coûteux qui risquent de générer une inflation plus durable et une réorientation majeure des échanges sur le marché de l’énergie.
Le rapport de la Banque mondiale exhorte les responsables politiques à agir rapidement en recourant à des dispositifs de protection sociale ciblés, tels que les transferts en espèces, les programmes de repas scolaires et les chantiers de travaux publics, plutôt qu’à des subventions aux denrées alimentaires et aux carburants. Une priorité essentielle devrait être d’investir dans l’efficacité énergétique, y compris la modernisation des bâtiments. Enfin, le rapport invite également les pays à accélérer le développement de sources d’énergie neutres en carbone.
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