La reprise de l’activité des bureaux de change au Maroc, qui a beaucoup pâti des conséquences de la crise du Covid-19 en 2020 notamment avec le confinement et la fermeture des frontières ; se confirme progressivement.

Les frontières au Maroc ont été réouvertes le 7 février dernier. Quel est l’impact sur l’activité des bureaux de change ?

Joint par LeBoursier, Mahmoudi Abderrazak, Président de la Fédération nationale des associations régionales des bureaux de change (FNAR), rappelle les difficultés qu’a connues le secteur à cause de la pandémie. « La période du Covid la majorité des bureaux ont fermé. Il y avait une quasi-absence du chiffre d’affaires. Le secteur a connu malheureusement la disparition de certaines sociétés qui n’ont pas pu résister à la crise, d’autres ont fermé provisoirement avec l’autorisation de l’Office des changes qui est l’administration tutelle.

Ces difficultés sont à présent globalement dépassées. La reprise se profile progressivement.

Notre source indique : « Face à la réouverture des frontières au Maroc, l’activité des bureaux de change connaît une évolution en deux étapes. La première étape était juste après la réouverture des frontières. L’activité était très timide dans la mesure où le voyage n’a pas suivi la réouverture ».

« La deuxième étape d’évolution a commencé doucement mais elle devrait s’accélérer graduellement. Nous tablons sur la décision de la réouverture des frontières avec l’Espagne. C’est le facteur phare qui va booster notre activité. C’est au niveau de la porte avec l’Espagne qu’il y a plus de flux. Les régions frontales ont déjà commencé à connaître une reprise et progressivement on sentira l’impact sur tout le royaume. De plus, qui dit l’ouverture des frontières avec l’Espagne, dit opération Marhaba. Cette opération marque la haute saison».

A rappeler que l’ouverture des liaisons maritimes Maroc-Espagne a commencé le 8 avril dernier. La pleine normalisation de la circulation des personnes et des marchandises sera rétablie progressivement.

La reprise observée depuis février a généré 20% du chiffre d’affaires enregistré en 2019, d’après notre interlocuteur qui trouve que ce niveau de réalisation est déjà « un bon signe ».

La reprise se confirme mais les disparités persistent entre les régions

La reprise de l’activité des bureaux de change connait des disparités au niveau des régions.

« Il y a des régions qui continuent de souffrir de l’absence des touristes. La reprise actuelle concerne en grande partie les grandes villes notamment Tanger, la région de l’Oriental et le centre Rabat – Casablanca. Par contre, les autres régions qui dépendent à 100% du tourisme comme par exemple Agadir, Tiznit, Marrakech, Essaouira, ne décollent pas beaucoup. A partir du mois de mai, on a des prévisions qui tablent sur l’arrivée de dizaines d’avions par jour. Ces régions pourraient donc enfin respirer », souligne le Président de la FNAR.

70 à 80% du chiffre d’affaires de 2019 pourrait être récupéré

Après une forte dégradation du chiffre d’affaires en 2020 et 2021, le secteur des bureaux de change pourrait récupérer une grande partie du chiffre d’affaires réalisé en 2019.

« Si tout se passe bien d’ici la fin de cette année, 2022 serait un bon exercice pour le secteur qui verrait une reprise avoisinant les 70 à 80% du chiffres d’affaires enregistré en 2019 », indique notre interlocuteur.

« Comme notre activité dépend étroitement du tourisme, les prévisions annoncées par le ministère du tourisme et par l’ONDA sont très encourageantes. On attend aussi les vacances en France qui devraient débuter vers la fin du mois d’avril. Ces vacances ont déjà généré des réservations au Maroc. Du coup, à partir de fin avril, on commencera à apercevoir l’arrivée des touristes d’une manière significative », anticipe-t-il.