Guides touristiques : une nouvelle régularisation qui ne fait pas l’unanimité

Le Conseil de gouvernement a amendé la loi 05-12 relative aux guides touristiques en programmant, d’ici au 7 mars 2024, une nouvelle régularisation des guides informels. Face aux critiques de la profession qui s’estime déjà en surnombre, la ministre du Tourisme avance qu’il ne pourra pas y avoir de rebond d’arrivées étrangères sans une augmentation régulière du nombre de guides.

Guides touristiques : une nouvelle régularisation qui ne fait pas l’unanimité

Le 31 mars 2022 à 17h17

Modifié 1 avril 2022 à 15h21

Le Conseil de gouvernement a amendé la loi 05-12 relative aux guides touristiques en programmant, d’ici au 7 mars 2024, une nouvelle régularisation des guides informels. Face aux critiques de la profession qui s’estime déjà en surnombre, la ministre du Tourisme avance qu’il ne pourra pas y avoir de rebond d’arrivées étrangères sans une augmentation régulière du nombre de guides.

Avec la reprise qui se confirme, la ministre du Tourisme a fait adopter en Conseil de gouvernement un amendement à la loi 05-12, régissant le métier de guide touristique, qui propose une date butoir pour organiser un examen censé reconnaître les candidats qui proviennent du secteur informel.

Une première opération qui a permis de régulariser 1.108 guides entre 2016 et 2018

La réussite à cet examen conditionne le passage des 'faux guides' dans le secteur formel. Il entre dans le cadre de l’instauration en 2016 [article 31 de la loi 05-12] d’une période transitoire de deux ans durant laquelle les personnes ne remplissant pas la condition de formation prévue dans la loi, mais disposant de compétences acquises sur le terrain, pouvaient être régularisées.

Durant la première phase transitoire qui a pris fin le 7 mars 2018, cet examen professionnel organisé par le ministère du Tourisme avait permis d’octroyer 1.108 agréments d’exercice de la profession, dont 905 à des guides des villes, spécialisés en circuits touristiques, et 203 à des guides des espaces naturels.

Une nouvelle régularisation devrait avoir lieu avant mars 2024

Par la suite, une modification de la loi avait prolongé la première période transitoire de 2 ans à 6 ans, soit jusqu’au 7 mars 2022, mais la crise du Covid-19 a empêché d’organiser une nouvelle opération de régularisation.

Sollicitée par Médias24, la ministre du Tourisme nous a expliqué que cette prolongation jusqu’en mars 2024 était nécessaire, sachant qu'il n’avait pas été possible d’organiser un concours durant la période 2018-2022 en raison de la crise sanitaire.

"Partant de ce contexte légal et sanitaire, nous nous sommes donné deux ans pour organiser le concours qui permettra d’octroyer à nouveau des agréments de guide touristique pour qu’ils puissent exercer légalement."

"C’est la raison pour laquelle un amendement a été adopté ce jeudi 31 mars pour prolonger la période transitoire de 2 ans à 8 ans, au lieu de 6 ans, avec une date butoir fixée au 7 mars 2024, pour organiser un nouvel examen dans de meilleures conditions et dans un contexte de retour progressif des étrangers."

« Mieux vaut intégrer les faux guides que de les laisser exercer sans contrôle »

Face aux critiques de plusieurs guides touristiques remettant en question l’utilité d’un nouveau concours dans une profession pléthorique, et la faible qualité de l’examen qui aurait octroyé des agréments à des personnes étrangères au tourisme, Fatim-Zahra Ammor affirme y être habituée.

"Ce discours ne m’étonne pas du tout car, dans toutes les professions, certains estiment que leurs intérêts sont menacés et refusent par conséquent de partager le gâteau avec de nouveaux venus. Du côté du ministère, nous avons comme objectif d’augmenter le nombre de touristes étrangers et, pour cela, nous avons besoin de ces gens qui, avec ou sans notre intervention, pratiquent le métier de guide. Autant les faire entrer dans le secteur formel et nous assurer que le travail est fait correctement", estime la ministre qui ajoute cependant que les règles d’octroi d’agrément de guide ont été renforcées.

"Contrairement à la période 2016-2018, le concours se fera désormais au niveau régional avec une commission élargie constituée du wali, des délégués régionaux et des représentants d’associations des guides, qui vont organiser les épreuves orales de connaissance et superviser la commission décisionnaire », conclut la ministre qui s’engage à ce que les conditions d’octroi soient désormais plus proches du terrain.

Des guides inquiets pour l’avenir de leur profession

Moins optimiste, Ahmed El Jabri, secrétaire général du Syndicat national indépendant des guides du tourisme agréés du Maroc, nous indique qu’il n’y a pas lieu de parler de véritable réforme réglementaire car, selon lui, le gouvernement tente tout simplement de résoudre le problème épineux du chômage au détriment d’une profession qui requiert énormément de compétences.

Tout aussi dubitatif sur l’utilité d’augmenter le nombre de guides dans une profession qui réunit déjà 3.600 professionnels, Abdessadek Qadimi, président de l’Association des guides de la région de Marrakech, s’inquiète plus de la concurrence des hôteliers ou des étrangers qui exercent le métier de guide que de celle des 'faux guides' traditionnels qui sévissent dans la rue.

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