Tarik Senhaji : la Bourse peut mobiliser 100 MMDH de financements supplémentaires

| Le 28/3/2022 à 16:59
INTERVIEW. Nommé à la tête de la Bourse de Casablanca en plein confinement du début de la crise Covid, Tarik Senhaji nous parle, dans cet entretien, de cette période inédite pour le marché, des problématiques de la place et des défis qu’il compte relever pour redynamiser le marché.

Polytechnicien qui a travaillé dans la haute finance à Washington, avec la SFI, puis à la City de Londres dans plusieurs grandes banques internationales, Tarik Senhaji a été le premier dirigeant du fonds souverain marocain Ithmar Capital, avant d’être nommé président de la SMIT.

Fin mars 2020, le Conseil d’administration de la Bourse de Casablanca le choisit pour succéder à Karim Hajji au poste de directeur général. Sa prise de fonction intervient le 2 avril, dans un contexte très particulier : une pandémie qui a créé un grand mouvement de panique sur la place, et un arrêt net de l’économie qui a fait naître d’énormes besoins de financements chez les entreprises, que ce soit pour assurer leur survie ou pour entamer la relance post-Covid.

Grand connaisseur des marchés des capitaux, il nous livre dans cette interview ses impressions, son diagnostic de l’état du marché boursier après deux ans de prise de fonction. Et nous parle des défis qu’il compte relever, des leviers à activer, pour redynamiser la place casablancaise et en faire un vrai moteur de financement de l’économie en ces temps difficiles.

Médias24. Cela fait exactement 2 ans que vous êtes à la tête de la Bourse de Casablanca. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué en arrivant à cette fonction ?

Tarik Senhaji. Quand je suis arrivé, assez rapidement, il était apparent que l’organisation avait beaucoup de challenges à relever en même temps : du technique, de l’économique, du politique, du communicationnel, de la perception... Et c’était fascinant et un défi de taille. La Bourse de Casablanca est passée par des phases. Sa renaissance en 1993 a été très dynamique, très courageuse, à un moment elle est devenue trop importante, un peu violente et avec la crise de 2008, elle a pris un coup, la Bourse s’est retranchée, en position flottante...

-Depuis, c’est la traversée du désert…

-Je ne qualifierai pas cette période des années 2010 de traversée du désert, parce qu’elle a été très productive en réalité. On n’a pas beaucoup parlé, mais on a beaucoup travaillé.

L’AMMC a fait un travail admirable que le grand public ne connaît peut-être pas, la Bourse a changé de système de cotation pour passer à un système beaucoup plus performant. Nous avons mis en place le nouveau règlement général qui nous permet aujourd’hui de lancer le nouveau marché alternatif, mais aussi plein d’autres choses…

J’ai de la chance, car en arrivant en 2020, j’ai trouvé tout ce travail de fond déjà fait, avec une jolie infrastructure. Maintenant, c’est bien d’avoir une belle infrastructure, mais le plus important, c’est de pouvoir la remplir et la nourrir…

-Vous êtes arrivé en plein confinement, au creux de la première vague du Covid. Comment la Bourse a-t-elle traversé cette période ?

-On a eu de la chance, parce que la Bourse de Casablanca a beaucoup investi dans les systèmes comme je l’ai dit précédemment. Nous avions un cadre technologique très évolué. Depuis 2016, on a implémenté le même système de cotation que le London Stock Exchange. La Bourse de Casablanca a fait également beaucoup de travail sur le plan des certifications et des process, nous sommes triplement ISO, ce qui est très rare dans les bourses de par le monde.

Du coup, lors de mon arrivée, j’ai trouvé une très belle infrastructure, une très belle équipe. On avait fait le choix du tout technologique quelques années plus tôt que ce soit pour nous ou pour nos clients, il n’y a eu donc aucun problème, malgré le fait que nous avions des séances très animées en termes de volumes, de flux, surtout les premiers jours de la pandémie…

Nous avons connu avec le Covid des mouvements d’ajustement de prix. Il y a eu clairement un « repricing » de tous les actifs sur la base de la crise.

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