E-sport : 100 Maisons de jeunes seront équipées d'espaces de gaming
Une convention entre le ministère de la Jeunesse et la Fédération royale marocaine des jeux électroniques prévoit de créer des espaces de gaming dans 100 Maisons de jeunes. Le coût de l’équipement de chaque Maison de jeunes s’élève à environ 250.000 dirhams.

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Yahya Benabdellah
Le 3 mars 2022 à 16h50
Modifié 3 mars 2022 à 16h50Une convention entre le ministère de la Jeunesse et la Fédération royale marocaine des jeux électroniques prévoit de créer des espaces de gaming dans 100 Maisons de jeunes. Le coût de l’équipement de chaque Maison de jeunes s’élève à environ 250.000 dirhams.
Une convention de partenariat pour l’équipement des Maisons de jeunes en espaces de gaming et leur animation à travers l’e-sport, a été conclue entre le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication et la Fédération royale marocaine des jeux électroniques (FRMJE), mercredi 2 mars à Rabat.
Cette convention consiste à équiper une centaine de Maisons de jeunes en espaces pour la pratique des jeux vidéo à l’horizon 2026. A ce jour, 28 d’entre elles l’ont déjà été.
A travers cette initiative, le ministère veut adapter l’offre pédagogique des Maisons de jeunes aux préoccupations des jeunes marocains, et ainsi répondre à une demande accrue pour ce type de sport.
Contacté par Médias24, le président de la FRMJE, Hicham El Khlifi, explique que le ministère se chargera de l’équipement en fournissant tout le matériel nécessaire et de dernière génération, notamment des ordinateurs, consoles, chaises et casques. Le coût de l’équipement de chaque Maison de jeunes s’élève à environ 250.000 dirhams.
La fédération, quant à elle, se chargera de l’animation à travers son réseau d’associations, notamment en organisant des compétitions de e-sport. La convention vise ainsi à élargir la base des pratiquants et à promouvoir l’émergence d’une filière structurée et compétitive.
Elle comporte aussi un accord tripartite qui inclut la Fédération royale marocaine de football (FRMF) pour le développement de la e-Botola. Ce projet, en cours de développement, se concrétisera à travers des compétitions en partenariat avec les clubs de la Botola pro, en inauguration des matchs officiels du championnat national de football, explique Hicham El Khlifi.
Le gaming, première industrie de divertissement dans le monde
Avec un chiffre d’affaires de 160 milliards de dollars, le gaming est devenu la première industrie de divertissement dans le monde, devant la musique et le cinéma, rappelle Hicham El Khlifi.
Toute une économie s’articule autour de l’e-sport, allant du codage (développement des jeux vidéo) à la distribution en passant par les compétitions, le streaming, la formation, le commentaire, etc.
"Les jeunes d’aujourd’hui connaissent mieux ce nouveau monde que quiconque. Il faudra leur ouvrir la voie pour créer plus de valeur ajoutée au Maroc, qui possède tous les atouts pour percer dans cette industrie, même dans le domaine du codage", affirme encore le président de la FRMJE.
A travers sa fédération, Hicham El Khlifi ambitionne de faire du Maroc un hub africain pour l’e-sport. La pratique, et le fait qu’elle se répande de plus en plus auprès des jeunes africains, devra inciter le Maroc à rechercher un leadership continental dans ce domaine. Dans ce sens, il précise qu’il travaille actuellement sur d’autres projets, dont il préfère ne pas divulguer les détails pour l’instant.
Faire de l’e-sport une pratique "responsable"
"Il y a chez les jeunes générations marocaines un mouvement inéluctable qu’il faut accompagner et non réprimander", soutient Hicham El Khlifi. Il dit "comprendre parfaitement" les inquiétudes des parents et entend promouvoir, à travers la fédération, un jeu responsable afin d’éviter l’émergence de phénomènes d’addiction aux jeux ou de violence. Il recommande d’encadrer et de réguler l’e-sport afin d’en saisir les opportunités tout en évitant de tomber dans les excès.
"Je me souviens qu’à notre époque, nos parents ne voulaient pas qu’on lise les bandes dessinées, considérant que c’était une perte de temps. C’est la même chose pour cette génération, qui doit vivre dans l’ère du temps", souligne-t-il.
Les parents "ne savent pas ce qui se passe dans le monde du gaming et n’en connaissent pas les opportunités", avance-t-il. Il en veut pour preuve les 150 universités américaines qui ont lancé des cursus consacrés à l’e-sport, la pratique étant devenue selon lui "une source de création d’emplois non négligeable. Même les conducteurs de drones sont désormais des gamers !"
Partenaire de la Fifa
Selon Hicham El Khlifi, la Fédération internationale de football association (FIFA) a également compris très tôt le potentiel de l’e-sport. Elle a même réussi à sauver, d’après lui, ces deux dernières saisons marquées par la crise du Covid-19 grâce aux activités liées au gaming.
La FRMJE a ainsi intégré le réseau de la FIFA afin de participer à la FIFAe Nations Series 2022. Hicham El Khlifi s’en félicite, louant le soutien de la FRMF et de son président Faouzi Lekjaa.
La FRMJE organise d’ailleurs, ce week-end à Maamora, l’un des premiers tournois officiels pour le jeu Fifa qui doit déboucher sur la constitution de l’équipe nationale.
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Le 3 mars 2022 à 16h50
Modifié 3 mars 2022 à 16h50