Covid. Le Maroc se prépare au pic de la vague Omicron, attendu dans une dizaine de jours

Attendu pour la troisième semaine de janvier, le pic de la vague Omicron dépassera fort probablement celui de la vague Delta. Casablanca a déjà dépassé son précédent pic historique alors que la vague est toujours dans la phase ascendante. Décryptage.

Covid. Le Maroc se prépare au pic de la vague Omicron, attendu dans une dizaine de jours

Le 7 janvier 2022 à 20h25

Modifié 10 janvier 2022 à 8h27

Attendu pour la troisième semaine de janvier, le pic de la vague Omicron dépassera fort probablement celui de la vague Delta. Casablanca a déjà dépassé son précédent pic historique alors que la vague est toujours dans la phase ascendante. Décryptage.

Le caractère rapide de la vague Omicron ne fait plus aucun doute. "Automatiquement, quand une vague est rapide, elle est brève", commente Dr Mouad Merabet, épidémiologiste et médecin coordonnateur du Centre national d'opérations d'urgence de santé publique.

Le pic de cette fulgurante vague est donc attendu dans une dizaine de jours, comme nous le confirme notre interlocuteur."Nos prévisions sont maintenues. Le pic sera probablement atteint la troisième semaine de janvier". "Mais certaines régions vont vivre leur pic de façon différée", relativise Dr Merabet.

La vague Omicron se caractérise, par rapport à la précédente, par son déclenchement régional hétérogène. "Il y a un décalage entre les régions, ce décalage existait, mais aujourd'hui il est plus important. Il est de trois semaines entre Casablanca et les régions du sud et l'Oriental, par exemple", explique Dr Merabet.

Le pic de d'août 2021, sera probablement dépassé

Le 05 août 2021, le Maroc enregistrait le nombre de cas quotidien le plus élevé à ce jour; depuis le début de la pandémie : 12.039 nouveaux cas. Le dépassera-t-on ? jusqu'à quel niveau cette vague risque-t-elle de monter ?

"Omicron représente désormais 70% des cas. Fort probablement on va dépasser les 12.000 cas car le temps de dédoublement des cas est plus court", commente Dr Mouad Merabet.

Mais personne ne peut deviner quel sommet cette vague va atteindre, car cela dépend de plusieurs facteurs, comme le regain actuel de la vaccination, d'éventuelles mesures restrictives supplémentaires,...

Quoi qu'il en soit, ce sont Casablanca et Rabat qui influencent la courbe nationale. Au final, le pic de cette 3e vague sera tiré par ces deux villes/régions. A ce titre, Casablanca a d'ores et déjà dépassé son propre pic Delta.

Le 28/07/2021, la capitale économique atteignait son niveau record de cas quotidiens enregistrant 2.881 cas. Ce chiffre a été dépassé par deux fois dans la vague actuelle: le 06/01  avec 2.997 cas et ce jour 07/01 avec 3.128 cas.

Conséquence, la région Casablanca-Settat a également dépassé son pic atteint, lui, le 05/08 (jour du pic national lors de la précédente vague) avec 3.613.

Jeudi 6 janvier 2022, la région casablancaise a atteint 3.841 nouveaux cas. Un record battu ce vendredi 7 janvier où la région a dépassé 4.000 nouveaux cas.

La vague est toujours en phase ascendante

Dr Merabet nous confirme que "nous sommes toujours dans une phase ascendante. L'inquiétude est toujours de mise".

"S'il y avait un meilleur respect des mesures barrières et une meilleure adhésion à la vaccination, on pourrait être dans une situation épidémiologique meilleure", insiste le médecin coordonnateur du Centre national d'opérations d'urgence de santé publique qui regrette que "ces solutions disponibles, simples et faciles ne soient pas appliquées".

La conséquence du non-respect des mesures par les citoyens, c'est que la vague s'accélère dans une sorte d'évolution naturelle puisqu'il n'y a pas de barrière à la circulation du virus.

Les autorités sanitaires surveillent, désormais, de près les cas graves et critiques pour confirmer le caractère non virulent et moins létal de l'Omicron. "On sait que l'augmentation des cas engendre une hausse des cas graves 10 jours à deux semaine après. Jeudi, nous avons eu plus de 80 cas graves. Ce chiffre est inquiétant", alerte Dr Merabet.

"On dit qu'à l'échelle internationale Omicron est moins létal, mais n'oublions pas qu'au Maroc nous avons encore le Delta qui circule, et lui est plus grave. Omicron et Delta circulent simultanément. Même si Omicron est appelé à prendre le dessus sur le plan épidémiologique, en attendant, à titre individuel une personne contaminée ne choisit pas si c'est l'omicron ou le Delta qui va la toucher", explique notre interlocuteur.

"Nos hôpitaux sont prêts"

Malgré le caractère inquiétant de cette nouvelles vague, le sentiment général est que les autorités sanitaires sont plus sereines. "Cela peut s'expliquer par le fait que le système de santé est maintenant rodé", avance Dr Merabet. " Nous avons vécu une vague Delta très difficile, que nous avons géré avec toutes ses contraintes. Il y a une compétence importante dans la gestion des cas. Les ressources médicales sont disponibles. De nouvelles molécules vont intégrer le protocole thérapeutique. Les hôpitaux se sont réorganisés, ont été dotés des moyens nécessaires pour faire face à cette nouvelle vague", poursuit-il.

"Cela dit, il faut rester vigilants, il ne faut pas sous-estimer cette vague, car la manière avec laquelle les cas augmentent est inquiétante", insiste Dr Merabet qui lance un énième appel aux citoyens pour adhérer à la vaccination.

"La troisième dose peut être considérée aujourd'hui comme une vaccination de riposte, son effet est visible en 48 à 72h. Avec la circulation importante du virus, les gens doivent se mobiliser pour faire leur troisième dose, car au bout de 3 jours, le niveau d'immunité sera réactivé de nouveau. Même si le virus survient, le risque de faire une covidose grave devient ainsi très bas", conclut-il.

Diffusion progressive dans les régions, continuité de l'économie et des services publics

Quand la pandémie avait démarré, les services vitaux tels que la production d'eau et d'électricité, avaient vu leur personnel confiné sur place pour éviter toute contamination pouvant mettre en péril la continuité des services.

Mais il n'y a pas que ces services vitaux. Il y a également la continuité de la vie quotidienne dans ses différents aspects, ainsi que de l'activité économique. A Casablanca, on n'avait jamais connu à vue d’œil, une propagation pareille. Dans tous les secteurs, des entreprises sont touchées par plusieurs cas simultanés.

Certes, il s'agit généralement de cas bénins ou peu virulents; mais ils poussent à des arrêts de travail qui pourraient menacer la continuité de l'activité dans des entreprises ou des secteurs. Après les régions de Casablanca et Rabat, on voit bien le nombre de nouveaux cas quotidiens augmenter dans les autres régions. Attention à la continuité de l'économie et des services publics. A ce rythme, le télétravail pourrait devenir la règle dans tout le Maroc.

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