Bank Al Maghrib table sur une croissance de 6,7% en 2021

Le Conseil de Bank Al Maghrib a tenu, mardi 21 décembre, sa dernière réunion trimestrielle au titre de l’année 2021. Il maintient inchangé le taux directeur à 1,5% et table sur une croissance de 6,7%.

Bank Al Maghrib table sur une croissance de 6,7% en 2021

Le 21 décembre 2021 à 14h06

Modifié 21 décembre 2021 à 15h40

Le Conseil de Bank Al Maghrib a tenu, mardi 21 décembre, sa dernière réunion trimestrielle au titre de l’année 2021. Il maintient inchangé le taux directeur à 1,5% et table sur une croissance de 6,7%.

Les projections de croissance pour 2021 se suivent et confirment que la reprise réalisée en 2021 permettra d'effacer presque totalement les effets de la crise Covid sur notre économie.

A l'issue de son conseil trimestriel, Bank Al Maghrib annonce dans son traditionnel communiqué que "les progrès en matière de vaccination, le maintien des stimulus budgétaire et monétaire et la très bonne campagne agricole vont faire enregistrer à l’économie un rebond de 6,7% cette année, avec des hausses de 18,8% de la valeur ajoutée agricole et de 5,3% de celle des activités non agricoles".

"Au cours des deux prochaines années, le rythme de l’activité restera largement tributaire de l’évolution de la situation sanitaire aux plans national et international et des restrictions que les autorités seraient amenées à mettre en place".

"Les projections de Bank Al-Maghrib tablent, dans le scénario central, sur une consolidation de la croissance à 2,9% en 2022 et à 3,4% en 2023", est-il expliqué dans le communiqué.

Sur le plan de la politique monétaire, le Conseil a estimé que l’orientation reste largement accommodante, assurant les conditions de financement adéquates. Il a jugé "en particulier que le niveau actuel du taux directeur demeure approprié et a décidé ainsi de le maintenir inchangé à 1,50%".

Scénario central de Bank Al Maghrib

2021 2022 2023
Taux de croissance (% du PIB) 6,7% 2,9% 3,4%
agricole 18,8% -2,8% 2,0%
non-agricole 5,3% 3,2% 3,4%
Recettes voyages 33,1 MMDH 43,4 70,9
Transferts MRE 95 MMDH 72,8 71,4
Déficit du compte courant 2,5% 5,3% 4,9%
Avoirs extérieurs BAM 330,4 341,6 345,7
Déficit budgétaire hors privatisation 6,9% 6,3% 5,8%

 Hausses sensibles des prix à la consommation

Dans son analyse des données disponibles sur les prix à la consommation, le Conseil de Bank Al Maghrib relève "des hausses sensibles ces derniers mois pour certains produits alimentaires et pour les carburants et lubrifiants". Cette évolution résulte essentiellement des pressions externes liées à la flambée de leurs cours sur les marchés internationaux, explique-t-il.

Et de poursuivre qu'il en résulte "une nette accélération de la composante sous-jacente de l’inflation, qui est passée de 0,7% en moyenne au cours du premier semestre à 2% au troisième trimestre et à 3,3% en novembre. Elle devrait ressortir, selon les projections de Bank Al Maghrib, à 1,7% sur l’ensemble de cette année et se situer à 2,7% en 2022 avant de revenir à 1,8% en 2023 avec la dissipation prévue des pressions externes".

Malgré ce net accroissement de sa composante fondamentale, "l’inflation devrait rester à des niveaux contenus, passant en moyenne de 0,7% en 2020 à 1,4% en 2021, à 2,1% en 2022, puis reculer à 1,4% en 2023".

Montant record pour les transfert MRE

"Les exportations ressortiraient en expansion de 21,7%, tirées par la progression des cours du phosphate et dérivés et des ventes du secteur automobile et ce, en dépit des difficultés d’approvisionnement en semi-conducteurs que connait l’industrie au niveau mondial", commente le Conseil. En parallèle, "les importations devraient croître de 22,9%, sous l’effet principalement de l'alourdissement de la facture énergétique, du renchérissement des produits bruts et de la hausse des achats de produits finis de consommation".

Quant aux recettes voyages, elles continueraient de pâtir des restrictions sanitaires avec une nouvelle baisse de 9,2% à 33,1 milliards de dirhams, tandis que les transferts des MRE marqueraient un rebond de 38,9% pour atteindre un montant record de près de 95 milliards de dirhams. Tenant compte de ces évolutions, le déficit du compte courant ressortirait en creusement de 1,5% à 2,5% du PIB cette année.

Sur l’horizon de prévision, poursuit le conseil dans son communiqué, la dynamique des exportations devrait se poursuivre en 2022, portée essentiellement par l’augmentation prévue des ventes de la construction automobile, avant de s’estomper en 2023, avec le repli des cours des engrais phosphatés. En parallèle, l’accroissement des importations ralentirait graduellement en lien avec le recul des cours des produits énergétiques.

Pour ce qui est des recettes voyages, leur évolution dépendrait largement des développements de la situation sanitaire et devraient se situer, dans le scénario central, à 43,4 milliards en 2022 et à 70,9 milliards en 2023.

En revanche, les transferts des MRE reviendraient progressivement à des niveaux en ligne avec leur rythme tendanciel d’avant crise, enregistrant une contraction de 23,2% à 72,8 milliards de dirhams en 2022, et de 1,9% en 2023 à 71,4 milliards.

Pour ce qui est des opérations financières, les recettes des IDE devraient se situer à l’équivalent de 2,5% du PIB cette année, de 3% du PIB en 2022 et de 3,5% du PIB en 2023.

Au total, et tenant compte notamment des projections du financement extérieur du Trésor, les avoirs officiels de réserve se situeraient à 330,4 milliards à fin 2021, à 341,6 milliards en 2022 et à 345,7 milliards en 2023, assurant ainsi une couverture de plus de 6 mois et 20 jours d’importations de biens et services.

Un déficit de 6,9% en 2021

Sur le volet des finances publiques, à un mois de la clôture de l’exercice budgétaire de 2021, la situation des charges et ressources du Trésor fait ressortir un déficit global, hors produit de cessions des participations de l’Etat, de 68,8 milliards de dirhams, en creusement de 9 milliards d’une année à l’autre.

Les recettes ordinaires se sont améliorées de 11,1%, tirées par l’accroissement des rentrées fiscales. En parallèle, les dépenses globales se sont alourdies de 9,3%, en lien notamment avec les augmentations des dépenses de biens et services, de la charge de compensation et des transferts aux collectivités territoriales. Tenant compte d’une réduction de 12,1 milliards du stock des opérations en instance, le besoin de financement s’est établi à 80,9 milliards.

Il a été couvert par des ressources intérieures d’un montant net de 69,4 milliards, dont 41,3 milliards sur le marché de la dette intérieure, par un flux net extérieur positif de 6,1 milliards et par des recettes de cessions des participations de l’État de 5,4 milliards. A la lumière de ces évolutions, des données de la loi de finances 2022 et des prévisions de croissance économique, le déficit budgétaire, hors produits de cessions des participations de l’État, atteindrait sur l’ensemble de cette année 6,9% du PIB, avant de s’atténuer à 6,3% en 2022 puis à 5,8% en 2023.

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