Surchauffe prévisible de la charge de compensation des produits alimentaires
Pour l’année 2022, le projet de loi de Finances prévoit une dotation globale à la compensation d’un peu plus de 16 milliards de DH. Zoom sur la situation des prix du blé et du sucre.
Surchauffe prévisible de la charge de compensation des produits alimentaires
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Abdelaziz Ghouibi
Le 29 octobre 2021 à 13h49
Modifié 29 octobre 2021 à 17h48Pour l’année 2022, le projet de loi de Finances prévoit une dotation globale à la compensation d’un peu plus de 16 milliards de DH. Zoom sur la situation des prix du blé et du sucre.
Au titre des neuf premiers mois de l’année 2020, période de référence du rapport sur la compensation accompagnant le PLF 2022, la dépense relative au blé tendre s’est établie à 1,28 milliard de DH contre 1,35 milliard à la même période de 2019. Ce qui représente un repli de 5%.
Ceci, sous l’effet de la baisse de la prime de collecte et de magasinage de blé tendre, puisque l’activité des collecteurs stockeurs n’avait porté que sur 4 millions de quintaux.
La même tendance à la baisse a été observée pour la charge de compensation du sucre. Sur la période considérée, cette dépense s’est repliée de 5% aussi bien en volume qu’en valeur. Le montant déboursé par la Caisse étant passé de 3,4 milliards à 3,2 milliards de DH sur la période considérée.
Ceci, sous l’effet « du recul de la consommation hors domicile du sucre en lien avec les mesures de restriction sanitaires », explique le rapport du ministère de l'Économie et des finances.
Mais comment s’annonce la situation pour l’année prochaine ? Un simple examen des cours mondiaux des céréales et du sucre renseigne sur la trajectoire qui se dessine pour ces produits et, partant, pour ce qui est de la charge de compensation.
Pas de surprise pour le blé et la farine
Sur les neuf premiers mois de cette année, les cours du blé tendre (SRW) se sont établis à 271 dollars la tonne en moyenne, soit une hausse de 22% en variation annuelle. Selon la FAO, cette hausse est liée aux inquiétudes sur l’état des cultures, frappées par une sécheresse en Amérique du Nord et des intempéries en Europe.
Toutefois, le rebond des prix du blé tendre, qui prédomine à l’import pour le Maroc, devrait être atténué par des perspectives de production favorables dans l’hémisphère Sud, notamment en Argentine et en Australie.
La charge de compensation du blé tendre et de la farine, de janvier à septembre 2021, pourrait s'élever à 1,5 MMDH, dont 428 MDH au titre de la subvention du blé tendre importé.
Pour le moment, le Maroc s’est assuré un bon stock constitué à la fois par la bonne récolte 2020-2021 et l’important volume de blé tendre importé : 40 millions de quintaux à fin mai 2021. A priori, le budget de compensation prévu par le PLF 2022 paraît en phase avec l’état des stocks.
Hausse de la charge de subvention du sucre
Mais qu’en est-il du sucre ? Tout prête à croire que la charge de compensation de ce produit de base sera quelque peu salée l’année prochaine. A commencer par les cours mondiaux du sucre brut qui restent orientés à la hausse. Ils se sont établis à 379 dollars la tonne en moyenne, sur les neuf premiers mois de 2021, soit une forte augmentation de 38% sur un an.
En septembre dernier, ils ont atteint 432 dollars la tonne, leur plus haut niveau depuis mars 2017, marquant des gains de 39% depuis début 2021 et de 53% sur un an. La tendance haussière des prix sucriers est tirée par une forte demande cette année, des disponibilités mondiales rétrécies, des exportations indiennes limitées par une pénurie de conteneurs, et des perspectives de récolte moins favorables au Brésil, en Russie, dans l’UE et en Thaïlande.
L’Organisation internationale du sucre (ISO) prévoit, pour la saison 2021/2022, une augmentation de la consommation mondiale de 1,6% à 174,5 millions de tonnes et une légère hausse de la production mondiale de 0,2%. Le déficit de l’offre sucrière mondiale devrait ainsi s’élargir de 3,8 millions de tonnes, prévoit l’ISO.
Au Maroc, la dernière campagne s’est soldée également par une forte baisse de la production sucrière. Excepté la région du Gharb, tous les autres périmètres ont dû réduire de moitié la superficie dédiée à la betterave à sucre. Résultat, une forte baisse de la production locale.
L'impact de tout cela est naturellement une hausse de la charge de compensation. La charge de soutien du sucre raffiné pourrait s'élever à 2,6 MMDH sur la période allant de janvier-septembre 2021 (contre 2,4 MMDH l'an dernier), soit une hausse de 6%.
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