Guterres: la reprise du processus politique au Sahara est une urgence

Octobre, mois onusien pour la question du Sahara. Le mandat de la Minurso prend fin le 31 de ce mois et la traditionnelle résolution du Conseil de sécurité qui fait le point et prolonge le mandat de la Mission, sera votée entre le mercredi 27 et le vendredi 29 octobre.

Guterres: la reprise du processus politique au Sahara est une urgence

Le 3 octobre 2021 à 10h13

Modifié 4 octobre 2021 à 11h26

Octobre, mois onusien pour la question du Sahara. Le mandat de la Minurso prend fin le 31 de ce mois et la traditionnelle résolution du Conseil de sécurité qui fait le point et prolonge le mandat de la Mission, sera votée entre le mercredi 27 et le vendredi 29 octobre.

Ce mois d'octobre a démarré par un rapport [non publié] du secrétaire général des Nations Unies au sujet de la question du Sahara. Ce rapport est traditionnellement communiqué, à l'état de projet, aux membres du conseil de sécurité. Une mouture définitive est rendue publique avant la réunion du formelle du conseil de sécurité sur cette question.

Selon une dépêche de l'AFP, Guterres "déplore dans son rapport une situation fortement dégradée au Sahara". Il qualifie la reprise des attaques par le polisario, de "revers vers l’obtention d’une solution politique". Depuis la sécurisation de la zone de Guergarate par le Maroc en novembre 2019; suivie le mois suivant par la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, le polisario soutenu par l'Algérie, avait annoncé une "rupture du cessez-le-feu" et une reprise des "attaques" contre le mur de défense. Des affirmations qui relèvent de la propagande, car une vraie flambée militaire dans cette zone est inimaginable, en raison du rapport de forces. Il y a eu toutefois des escarmouches qui se sont soldées par des pertes humaines et matérielles côté polisarien.

L'Algérie et le polisario veulent installer l'idée selon laquelle la reconnaissance américaine et la sécurisation de la zone de Guergarate n'apportent pas la paix mais la reprise de la guerre. D'où le lexique guerrier et militaire employé depuis cette période.

Au conseil de sécurité, la question de l'avenir de ce dossier reste posée. Le processus onusien, basé sur des table rondes avec la participation pleine et entière de l'Algérie, s'est arrêté depuis la démission du précédent envoyé personnel du secrétaire général, Horst Kohler. La nomination d'un nouvel envoyé personnel, Staffan de Mistura, est présentée comme imminente. Dans la continuité de son prédécesseur et des résolutions onusiennes, il serait logique qu'il reprenne le processus là où il s'était arrêté, c'est-à-dire au niveau des tables rondes.

Le planning de ce mois d'octobre au conseil de sécurité prévoit un briefing du nouveau chef de la Minurso Alexander Ivanko. Deux réunions de briefing sont prévues les 11 et 13 octobre.

En affirmant être « profondément préoccupé » par les événements survenus depuis un an au Sahara occidental, le chef de l’ONU estime que "la reprise des hostilités (...) est un revers majeur vers l’obtention d’une solution politique".

« Il subsiste un risque évident d’escalade tant que les hostilités persistent » et « j’appelle donc les parties à calmer la situation et cesser immédiatement les hostilités. »

« La reprise d’un processus politique n’en est que plus urgent » et les parties doivent s’accorder sur la nomination d’un émissaire onusien pour relancer le dialogue politique sur le Sahara , insiste-t-il. Horst Kohler avait démissionné en mai 2019.

Depuis plusieurs années, les résolutions du conseil de sécurité insistent sur la nécessité de "parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique, durable et mutuellement acceptable basée sur le compromis". Une telle solution paraît impossible sans impliquer l'Algérie, comme le montrent les récents développements sur la scène régionale.

Présence confirmée du polisario à Guergarate en octobre et novembre 2020

Dans son rapport relayé par la MAP, Antonio Guterres a confirmé que les éléments armés du polisario étaient bel et bien présents à Guergarate en octobre et novembre 2020, battant en brèche les vaines tentatives du polisario et de l’Algérie d’occulter cette vérité.

Dans ce cadre, Guterres a informé le Conseil que depuis le 22 octobre, "des opérations de reconnaissance par hélicoptère de la Minurso au-dessus de Guergarate ont constaté la présence dans la bande tampon de 12 membres du polisario armés en uniforme militaire".

Les observateurs de la Minurso ont également confirmé la présence de "8 véhicules militaires, dont deux étaient équipés d'armes lourdes", poursuit le SG dans son rapport qui couvre la période du 1er septembre 2020 au 31 août 2021.

Un déploiement que le polisario a essayé de justifier comme une prétendue "protection des manifestants civils" présents également dans la zone tampon.

La confirmation de la présence des éléments armés du polisario, parmi le groupe des 50 personnes, y compris des enfants et des femmes, est une preuve accablante que le groupe séparatiste se servait d’eux comme des boucliers humains pour bloquer le passage à Guergarate.

Ces violations par le polisario, que le Maroc n’a cessé de dénoncer, ont duré pendant trois semaines durant lesquelles les soi-disant "manifestants" et éléments armés du polisario ont obstrué toute circulation entre le Maroc et la Mauritanie, tel que confirmé dans le rapport du Secrétaire général, ne permettant nullement l’accès aux observateurs de la Minurso.

De même, Guterres a fait savoir au Conseil que le polisario a été informé, par la Minurso, que sa présence à Guergarate constituait "une violation de l'Accord militaire n°1" en "l’exhortant de retirer son personnel militaire et ses véhicules de la bande tampon".

Le 13 novembre 2020, le Maroc a entrepris une action de génie civil par laquelle il a rétabli, une fois pour toutes, la libre circulation des personnes et des biens dans ce passage. L’aspect pacifique de cette intervention des Forces armées royales a été relevé dans le rapport du Secrétaire général de l’ONU qui a indiqué "qu’aucune victime n'a été signalée à la Minurso dans les événements de la journée" du 13 novembre, ce qui est un démenti fort aux accusations du polisario, dont les éléments armés ont fui la zone tampon de Guergarate, suite à l’intervention des FAR, comme le confirme Guterres.

Par ailleurs, le Secrétaire général des Nations Unies a infirmé toutes les allégations du polisario d’une soi-disant situation de guerre sur le terrain, en indiquant clairement que ce groupe armé mène des actions hostiles, de "basse intensité", "principalement concentrée dans le nord près de Mahbas" et qui ont même drastiquement diminué depuis janvier 2021.

Le secrétaire général souligne enfin que les FAR répondent systématiquement aux provocations et actions de harcèlement du polisario sur le terrain.

Le Maroc accélère le développement économique du Sahara

Le rapport du secrétaire général de l’ONU se distingue par la mise en exergue des acquis diplomatiques du Royaume au Sahara marocain durant l’année écoulée.

Dans ce cadre, le SG de l’ONU a mis en avant les inaugurations historiques des consulats généraux par 16 pays dans les villes de Laâyoune et Dakhla.

Le rapport a, en outre, fait état de la proclamation historique, le 10 décembre 2020, par les Etats Unis, de la souveraineté pleine et entière du Royaume du Maroc sur son Sahara. Il a, également, informé que le 29 décembre 2020, les États-Unis ont inauguré un consulat virtuel au Sahara.

Par ailleurs, Guterres a mis l’accent sur l’essor économique et infrastructurel du Sahara marocain, ainsi que la poursuite des investissements du Maroc dans ses provinces du Sud.

En effet, le Secrétaire général des Nations Unies a informé que "le 30 avril, les autorités marocaines ont annoncé le gagnant de l’offre pour la construction du port atlantique de Dakhla et que sa construction est en cours".

De même, le rapport relève la poursuite des "travaux de construction d'une autoroute reliant Tiznit à Dakhla".

C’est la 4e année consécutive et la 6e fois que le Secrétaire général des Nations Unies se réfère aux investissements marocains dans le Sahara.

Le chef de l’ONU avait consacré plusieurs paragraphes dans les rapports de 2016, 2018, 2019 et 2020, au développement socio-économique et aux investissements du Maroc dans son Sahara et dont "les populations locales sont les principales bénéficiaires".

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