Le Maroc post-Covid, vu par l'élu FGD Omar El Hyani

Education, protection sociale, financement des chantiers sociaux... voici l'image, non utopique, d'un Maroc post-Covid, selon Omar El Hyani, conseiller de la FGD. 

Le Maroc post-Covid, vu par l'élu FGD Omar El Hyani

Le 2 avril 2021 à 15h32

Modifié 10 avril 2021 à 23h28

Education, protection sociale, financement des chantiers sociaux... voici l'image, non utopique, d'un Maroc post-Covid, selon Omar El Hyani, conseiller de la FGD. 

Premier invité d’une série de débats qui sera organisée par “Alisca Politix”, initiative de l'association des lauréats de l'ISCAE, Omar El Hyani, élu FGD au conseil de la ville de Rabat, a donné sa lecture rétrospective sur les réalisations de la FGD avant d’exposer la position de la formation politique de gauche sur des sujets d’actualité et de partager la vision du parti du Maroc post-Covid. 

Pour Omar El Hyani, le programme de la FGD n’est pas utopiste, contrairement à ce qu’on peut lui reprocher. Il s’agit plutôt d’un programme que l’Etat a partiellement appliqué durant la crise sanitaire. 

Celle-ci a montré que les aspirations de la FGD sont réalisables, mais aussi révélé les lacunes des secteurs socio-économiques du pays. De l'éducation à la protection sociale, en passant par l'effort fiscal pour le financement des projets sociaux, voici l'image d'un Maroc post-Covid aux yeux de la FGD. 

Une formation utopiste ? La preuve que non

Questionné sur les idées utopistes de la FGD, Omar El Hyani balaye cette critique en affirmant qu’il n’y a aucune déconnexion entre le discours de la gauche et la réalité sociale et politique, notamment dans le contexte actuel. 

“La preuve c’est qu’aujourd’hui, en pleine crise, ce sont les mesures de gauche qui sont adoptées. Le patronat, qu’on qualifie de droite, fait appel à l’Etat pour le protéger contre la crise. Pour alimenter le fonds Covid, on a fait appel aux plus grandes fortunes du pays, ça fait des années que nous réclamons, au sein de la FGD, un impôt sur la fortune et sur la succession. Mais on nous traitait de bolcheviques. 

“Ce que nous aimerions, c’est que cet élan de solidarité se poursuive. Peut-être à une échelle moins élevée mais qu’il reste sur la durée de manière à alimenter les caisses de l’Etat ou les caisses spéciales dédiées à des secteurs sociaux bien déterminés”, explique-t-il.

Pour démontrer que la formation de la FGD n’a rien d’utopique, M. El Hyani liste d’autres “idées de gauche” qui ont été appliquées en période de crise. Parmi elles, le renforcement du budget des secteurs sociaux, “que la FGD réclame depuis de nombreuses années, que ce soit en matière d’éducation ou de santé. Tout le monde s’est aperçu, pendant la crise, de l’extrême importance de ces secteurs. Aujourd’hui, ceux qui vaccinent et qui soignent la Covid font partie du secteur public et non du privé”. 

Quant au volet éducatif, qui a fait l'objet de nombreux débats pendant le confinement, M. El Hyani rappelle que durant cette période, "lorsque les parents avaient leurs enfants sous leurs yeux et voyaient ce qu’ils faisaient dans les écoles privées, beaucoup ont été dégoûtés du niveau. Les chiffres de cette rentrée ont montré que 10 à 20% des parents ont migré vers les écoles publiques. Toutes ces idées sont de gauche et je ne pense pas que l’on puisse nous traiter d’utopistes en voyant ces idées-là s’appliquer sur le terrain”, souligne-t-il. 

Maroc post-Covid : Miser plus sur l'éducation

Pour Omar El Hyani, la réaction du gouvernement face à la crise a été traduite, “en mars et avril 2020, par une très bonne gestion, des décisions prises très rapidement au niveau sanitaire et économique. Par la suite, certains semblaient découvrir que nous avons une économie où l’informel règne, où la protection sociale est réservée à une minorité et où le tissu économique reste très fragile face à des chocs exogènes comme celui-ci”. 

L’élu FGD estime qu’il faut accorder plus de moyens à l'enseignement en général et au supérieur en particulier, car le financement actuel de l’éducation au Maroc est insuffisant, “contrairement à ce qu’avancent certaines formations politiques”. 

“Il s’agit certes du premier budget de l’Etat mais lorsqu’on le rapporte au nombre d'élèves, on se retrouve avec des niveaux inférieurs aux autres pays. Au Maroc, le budget par élève est de l’ordre de 600 à 700 $ par an. En Tunisie, c’est le double. En France, on parle de 8.000 $ et en Finlande de 14.000. Donc tous ceux qui disent que l’Etat dépense déjà beaucoup le font de mauvaise foi ou par méconnaissance du sujet”, explique-t-il. 

“La crise a révélé le besoin d’un état social fort et protecteur”

Quant aux inégalités sociales, M. El Hyani souligne que “la crise sanitaire a révélé à ceux qui en avaient encore besoin, que le tissu social au Maroc était extrêmement fragile”. 

Il rappelle que “les aides (de l’Etat, ndlr) ont touché plus de 20 millions de personnes sur les 35 millions de Marocains. Autant de citoyens qui avaient besoin de se nourrir pendant la crise Covid, parce que les gens qui avaient des emplois précaires, étaient enfermés sans couverture sociale”. 

Cette situation a révélé l’utilité d’avoir “un état social fort et protecteur”, vers lequel un "premier pas" a été fait via "l’adoption d’une loi pour la protection sociale généralisée à tous les Marocains à travers des allocations familiales et une couverture maladie universelle pour tous”. 

"La loi constitue un très bon début pour généraliser la couverture sociale, à la fois en termes d’aides directes, de couverture maladie et d’accès à la retraite", souligne-t-il.

Cela dit, des chantiers aussi importants nécessitent un grand financement. C’est pourquoi, Omar El Hyani insiste sur l’idée de faire participer, à l’effort fiscal, les personnes les plus aisées en imposant l'impôt sur la fortune et sur la succession.

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