“Douars en vie”, un programme dans la région de Marrakech pour scolariser les enfants
L’association MekkiL’ a lancé un projet-pilote en novembre dernier dans le douar de Seraghna à Tassoultante. L’objectif est de faire en sorte que ce soit le premier douar de la région de Marrakech dont les enfants soient entièrement scolarisés. L’association espère dupliquer ce programme dans d’autres douars de la région.
“Douars en vie”, un programme dans la région de Marrakech pour scolariser les enfants
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Solène Paillard
Le 30 mars 2021 à 15h55
Modifié 10 avril 2021 à 23h28L’association MekkiL’ a lancé un projet-pilote en novembre dernier dans le douar de Seraghna à Tassoultante. L’objectif est de faire en sorte que ce soit le premier douar de la région de Marrakech dont les enfants soient entièrement scolarisés. L’association espère dupliquer ce programme dans d’autres douars de la région.
Le projet pilote "Douars en vie", lancé le 21 novembre dernier par l’association MekkiL’, accélère la cadence. Ce programme de cinq ans, pour l’heure déployé dans le douar Seraghna à Tassoultante, dans la région de Marrakech, comprend un centre de formation, lui-même constitué de deux classes consacrées à l’enseignement préscolaire, d’un centre informatique et de plusieurs salles polyvalentes dédiées à des cours de rattrapage et d’alphabétisation.
Depuis deux semaines, ce centre de formation accueille environ 80 enfants du douar, sur 208, et leur dispense des cours de rattrapage pour tous les niveaux scolaires et, pour les plus âgés, des sessions d’orientation pour préparer le post-bac. De plus, 41 femmes y reçoivent des cours d’alphabétisation. En préscolaire, le centre accueille 48 enfants âgés de trois à cinq ans. Le centre informatique, soutenu par Capgemini Maroc, est quant à lui équipé d’une dizaine d’ordinateurs et s’apprête à recevoir 40 élèves pour leur dispenser des cours assurés par deux ingénieurs bénévoles.
"Nous avons vite compris que pour certaines familles, les coûts de la scolarité étaient trop élevés, à hauteur de 50 DH par mois – car ce sont elles qui rémunéraient initialement les institutrices du préscolaire. En prenant en charge ces frais, on a réussi à faire en sorte que toutes ces familles envoient leurs enfants dans les classes dédiées au préscolaire. Le centre de formation permet quant à lui de recevoir les enfants du douar Seraghna qui, auparavant, étaient entassés dans une seule école qui était trop petite pour pouvoir tous les accueillir. Par conséquent, certains n’y allaient qu’une demi-journée. Cela permet donc de désengorger l’école, située à 500 mètres du centre de formation", explique à Médias24 Myriam L’Aouffir, vice-présidente de l’association créée en 2017.
Et d’ajouter : "Concernant les cours d’alphabétisation, nous avons commencé avec 13 femmes puis, quatre jours après l’ouverture de ce centre, 28 femmes sont venues. Nous en avons actuellement 20 sur la liste d’attente et avons donc entrepris la construction de nouvelles salles afin de répondre à ces demandes."
L’apport en vélos, un "vecteur social"
Pourquoi ce douar ? Parce qu’il se situe à une quinzaine de kilomètres, donc à proximité, de deux magasins Décathlon (Décathlon Targa et Décathlon Menara), dont la fondation est partenaire de ce programme. "Il nous a fallu trouver un douar près des magasins de façon à ce que leurs équipes puissent se déplacer facilement et régulièrement jusque dans le douar, qui comporte 200 habitations et 1.000 habitants. De plus, nous n’aurions pas pu élaborer ce projet-pilote dans un douar de 3.000 maisons", explique Myriam L’Aouffir.
La Fondation Décathlon intervient en effet dans le cadre de ce projet en dispensant à 50 jeunes du douar des stages de formation, afin de leur fournir des kits d’entretien pour leurs vélos et de leur transmettre les techniques d’entretien. Ces 50 adolescents sont les bénéficiaires des vélos B’Twin, qui leur permettent de rejoindre leurs établissements scolaires, souvent situés à plusieurs dizaines de kilomètres de leur domicile. "Cet apport en vélos leur permet d’aller voir leurs amis de douars en douars… C’est aussi un vecteur social", souligne Myriam L’Aouffir.
Par le biais de l’association, la Fondation Décathlon a également remis des produits jetés, invendus ou légèrement défectueux aux populations des zones froides et reculées de la Vallée de l’Ourika, aux jeunes des orphelinats de la région, aux maisons d’accueil de femmes enceintes ou encore aux jeunes des douars.
L’association espère dupliquer le projet à d’autres douars
Le projet pilote "Douars en vie" s’articule autour de cinq axes : éducation, santé, épanouissement personnel, sport et environnement. Sur le volet éducation et épanouissement personnel, Myriam L’Aouffir explique : "L’objectif est de faire en sorte que ce soit le premier douar de la région de Marrakech dont les enfants soient entièrement scolarisés ; qu’ils aient tous réintégré le système scolaire et qu’aucun d’entre eux ne soit laissé pour compte. Nous partons également du principe que lorsqu’un enfant est déprimé, il ne peut pas aller à l’école, travailler, se projeter dans l’avenir… L’épanouissement personnel passe donc par des activités parascolaires. Avec la fondation Décathlon, nous sommes en train de monter, au sein de l’école, un terrain d’aire de jeux et de sport (avec des terrains de volleyball, de basketball et de football) pour les enfants du préscolaire et du primaire. A terme, l’objectif est que l’école située à proximité du centre prévoie au minimum deux heures de sport par semaine pour ces enfants."
Enfin, concernant le volet santé, des caravanes médicales généralistes et ophtalmologiques vont être organisées "idéalement trois fois par an". L’association MekkiL’ travaille aussi depuis trois ans avec le centre d’accueil Dar Oumouma, situé juste en bas de la Vallée de l’Ourika, spécialisé en santé maternelle, néonatale et infantile. "Nous avons organisé, avec Dar Oumouma, des sessions de sensibilisation et de formation avec des sages-femmes au profit des femmes du douar", indique Myriam L’Aouffir.
A terme, ce programme a-t-il vocation à s’étendre à d’autres douars ? "L’idée, dans un premier temps, c’est de mesurer les premiers impacts de ce projet pilote. Pour l’instant, on constate une forte demande de la part des enfants et des femmes pour les cours de rattrapage scolaire et d’alphabétisation. Dès lors que l’on parviendra à développer de nouveaux fonds, on pourra dupliquer ce projet sur un autre douar dans les prochains mois."
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