Marsa Maroc : Bon rattrapage en bourse en 2020, incertitudes pour 2021

| Le 20/1/2021 à 16:06

En 2020, la hausse des volumes de vrac solides a permis de limiter les répercussions sur le chiffre d’affaire de Marsa Maroc. Avec un rendement de dividende proche de 5%, l’entreprise demeure également attractive pour les investisseurs malgré la crise. Pour 2021, malgré les opportunités offertes par la nouvelle activité de transbordement, les risques induits par la pandémie persistent.

En 2020, le titre Marsa Maroc a surperformé le marché. Alors que le MASI a lâché 7,27%, l'action du concessionnaire de services portuaires a clôturé l'année en hausse de 1,45%, passant de 207 dirhams au 2 janvier à 210 dirhams au 31 décembre. La société a donc épongé toutes ses pertes enregistré en cours d'année.

Graph SODEP P

A la clôture de la séance du 20 janvier 2021, le titre poursuivait sa tendance haussière et traitait à 218 dirhams. Cela dit, une société de bourse de la place anticipe une légère baisse de 3,6% de son cours à 210 dirhams sur les prochains mois, tout en maintenant sa recommandation de conserver le titre dans les portefeuille, car la potentielle montée en puissance du transbordement à Tanger Med II, activité démarrée au 1er janvier 2021, pourrait changer la donne.

Dans son rapport « Strategy 2020-2021 », BMCE Capital Research anticipe une baisse de 4,6% du cours (par rapport à un cours de 211,9 dirhams au 4 janvier, ndlr), valorisant le titre à 202 dirhams. Cependant elle a surpondéré Marsa Maroc dans son portefeuille 2021, passant à 8% contre 5,2% en 2020.

Résiliente grâce à sa diversification

Pour un analyste contacté par LeBoursier, la société a été résiliente en bourse en 2020 pour différentes raisons. « La bonne reprise amorcée par la valeur depuis octobre s’explique essentiellement par deux éléments. Durant la crise, elle a moins baissé que d’autres valeurs compte tenu du fait que l’entreprise dispose d'un business model diversifié en termes de services » explique notre analyste.

Un atout qui a permis à Marsa de compenser ou atténuer la baisse connue sur certains segments par la hausse sur d’autres segments. « C’est ce qu’il s’est passé en 2020. Il y a eu une baisse des importations de façon générale, mais qui a été principalement induite par la chute des importations d'hydrocarbures (-7%) notamment durant le confinement. Mais il y a des trafics qui ont continué de croitre, comme par exemple celui des céréales ou du charbon » explique-t-il.

A fin septembre, la société affichait un chiffre d’affaires en recul de seulement 4% par rapport à l’année précédente, à 2,09 milliards de dirhams.

Selon notre analyste, Marsa Maroc devrait connaitre un bon maintient de son trafic de vracs solides en 2020. « Nos prévisions tablent sur croissance de 2% à 15,9 millions de tonnes, principalement en raison de la hausse des volumes en céréales » explique notre interlocuteur. « Après deux années de sécheresse et de mauvaises récoltes, leur niveau d’importation a augmenté. Cela a plus ou moins atténué la baisse de 4% des conteneurs manutentionnés » explique notre analyste.

Cette résilience permettrait selon notre analyste de limiter la casse sur l’année 2020. Il poursuit, « Le chiffre d’affaire devrait baisser de 4% seulement à près de 2,8 milliards de dirhams, suite à la baisse de certains volumes traités. Cependant, il faut garder en tête qu’avec la virulence de la crise, une baisse limitée comme celle-ci dénote d’une belle performance ».

Reprise attendue du commerce mondiale et démarrage de l'activité de transbordement

Dans son rapport, BMCE Capital Research souligne la résilience du secteur portuaire de façon générale. Elle pointe notamment « le maintien de la dynamique de l’activité avec une hausse de +5,3% à 84,7 MT du trafic global des ports gérés par l’ANP à fin novembre 2020 par rapport à la même période de l’année 2019 ».

Cette dynamique pourrait se renforcer cette année et bénéficier à Marsa Maroc. Concernant l’entreprise, le rapport de BMCE Capital Research anticipe « un retour à un trafic progressivement normalisé pour l’activité conteneurs suite à la reprise attendue du commerce extérieure dès la fin du T2 2021 ».

Ce qui pourrait être le plus porteur pour Marsa Maroc est bien son activité de transbordement à Tanger Med II débutée le 1er janvier 2021. Pour notre analyste, les résultats se feront ressentir sur le chiffre d’affaires dès cette année. « La mise en service du transbordement ferait que mécaniquement, il y aurait une forte hausse du CA cette année. Les autres activités historiques devraient évoluer au rythme des échanges commerciaux du Maroc » explique-t-il. Il poursuit, « notre valorisation comprend la nouvelle activité de transbordement. Cependant une montée en puissance plus importante que prévue en 2021 nous amènerai à la revoir à la hausse ».

Un opérateur solide

L'autre facteur qui a permis à Marsa de combler ses pertes en bourse sur 2020 est bien son attractivité pour les investisseurs. Malgré la crise, la société présente un rendement de dividende attractif. « Avec un dividende de 9,7 dirhams au titre de l’année 2019, cela représente un yield de près de 5%. Dans un environnement de taux aussi bas notamment sur le cours terme, cela ne fait que rendre plus attrayante une valeur comme Marsa qui offre de la croissance et du rendement » explique notre source.

De son côté, BMCE Capital Research anticipe un yield de 4,6% en 2021 selon ses prévisions. Sur cette même année elle prévoit un bénéfice par action de 9,3 dirhams contre une prévision de 6,3 dirhams en 2020. Des performances qui pourraient expliquer cette hausse de pondération dans le portefeuille BKR.

Dans son rapport, elle rappelle également les efforts financiers entrepris par la société pour améliorer la gestion de sa dette. Notamment via « l’émission d’un emprunt obligataire par placement privé d’un montant de MAD 1,4 milliard par la filiale TC3 PC ».

Mais des incertitudes demeurent

Mais si la situation pourrait se rediriger vers un retour à la normale, le risque et l’incertitude demeurent. Dans un premier temps, si la pandémie venait à s’accentuer en 2021, les répercussions sur la reprise effective du commerce mondial pourrait peser sur les activités de Marsa Maroc.

Dans un second temps, BMCE Capital Research note le risque de baisse du trafic de vrac solide sur l’année 2021. En effet, « l’amélioration des précipitations au cours de la campagne 2020-2021 impacterait le trafic de ‘vrac solide’, notamment les importations céréalières ».

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