Bank Al-Maghrib maintient son taux directeur à 1,5%

A l'issue de son dernier conseil de politique monétaire de l'année 2020, tenu ce mardi 15 décembre, Bank Al-Maghrib a maintenu le taux directeur inchangé à 1,5%. Voici les prévisions macroéconomiques qui soutiennent cette décision.

Bank Al-Maghrib maintient son taux directeur à 1,5%

Le 15 décembre 2020 à 12h38

Modifié 10 avril 2021 à 23h09

A l'issue de son dernier conseil de politique monétaire de l'année 2020, tenu ce mardi 15 décembre, Bank Al-Maghrib a maintenu le taux directeur inchangé à 1,5%. Voici les prévisions macroéconomiques qui soutiennent cette décision.

Inflation

Le Conseil a noté qu’après s’être affaiblie au deuxième trimestre, l’inflation a connu une nette accélération à partir du mois d’août, tirée principalement par l’augmentation des prix des produits alimentaires à prix volatils. Elle devrait toutefois terminer l’année avec une moyenne de 0,7% et rester quasi stable en 2021 avant d’atteindre 1,3% en 2022, en lien notamment avec l’amélioration prévue de la demande intérieure.

Croissance

La reprise post-déconfinement reste lente et partielle en lien notamment avec les restrictions locales et sectorielles instaurées pour endiguer la recrudescence des contaminations ainsi que les incertitudes entourant l’évolution de la pandémie aux niveaux national et international.

Ainsi, pour l’ensemble de l’année 2020, l’économie nationale accuserait une contraction de 6,6%, avec un repli de 5,3% de la valeur ajoutée agricole et de 6,6% de celle non agricole.

A moyen terme, à la faveur principalement de l’amélioration des revenus des ménages et des mesures visant le soutien de l’investissement, la croissance des activités non agricoles devrait atteindre 3,3% en 2021 et se consolider à 3,6% en 2022. Pour sa part, et sous l’hypothèse de récoltes céréalières annuelles de 75 millions de quintaux, la valeur ajoutée agricole progresserait de 13,8% en 2021 et de 2% en 2022.

Au total, les prévisions de Bank Al-Maghrib tablent sur un rebond de la croissance à 4,7% en 2021 et sur une consolidation à 3,5% en 2022. Ce scénario reste entouré d’un degré élevé d’incertitudes, mais les développements récents dont essentiellement l’initiative de la vaccination anti-Covid-19 à grande échelle au niveau national, mais également dans plusieurs pays partenaires, ainsi que la mise en place d’un fonds stratégique dédié à l’investissement suggèrent que la balance des risques serait orientée à la hausse.

Echanges extérieurs

Le déficit du compte courant ressortirait quasi stable à 4,2% du PIB en 2020. Sur l’horizon des prévisions, la reprise des exportations observée récemment devrait se consolider, portée notamment par les ventes du secteur automobile suite à la montée en production annoncée par l’usine PSA. En parallèle, le rythme des importations s’accélérerait, avec une progression des achats de biens d’équipement et un alourdissement de la facture énergétique suite à la hausse prévue des cours internationaux du pétrole.

Les recettes de voyage connaitraient une reprise graduelle tout en restant à un niveau inférieur à celui de 78,8 milliards de dirhams observé en 2019. Elles passeraient ainsi de 29 milliards en 2020 à 49,9 milliards en 2021 puis à 72 milliards en 2022.

Pour les transferts des MRE, après une quasi-stabilité à 65,8 milliards de dirhams en 2020, ils se raffermiraient à 70 milliards puis à 71,4 milliards.

Dans ces conditions, le déficit du compte courant s’allégerait à 3,3% du PIB en 2021 et s’établirait à 3,9% en 2022.

Pour ce qui est des opérations financières, après une régression à l’équivalent de 2,3% du PIB cette année, les entrées d’IDE devraient reprendre leur dynamique pour atteindre un volume correspondant à 3,1% du PIB annuellement.

Au total, et tenant compte notamment des émissions réalisées par le Trésor sur le marché international cette année et de celles prévues en 2021 et en 2022, les avoirs officiels de réserve se situeraient à 321,9 milliards à fin 2020 et évolueraient autour de ce niveau au cours des deux prochaines années, assurant ainsi une couverture d’un peu plus de 7 mois d’importations de biens et services.

Conditions monétaires

Pour ce qui est du crédit bancaire, en dépit de la forte contraction de l’activité économique, il maintiendrait un rythme soutenu, favorisé par les mesures budgétaire et monétaire, avec une progression de sa composante destinée au secteur non financier de 4,3% cette année et en 2021 et de 4,5% en 2022.

S’agissant du taux de change effectif réel, il ressortirait en appréciation de 0,4% cette année. En 2021, sous l’effet d’une baisse de 0,9% de la valeur du dirham en termes nominaux et d’un niveau d’inflation domestique inférieur à celui des pays partenaires etconcurrents commerciaux, il se déprécierait de 1,2%, et devrait se stabiliser en 2022.

Finances publiques

Sur l’ensemble de l’année 2020, le déficit budgétaire hors privatisation se situerait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, à 7,7% du PIB. A moyen terme, tenant compte notamment des données de la loi de finances de 2021 et sous l’hypothèse de la poursuite de la mobilisation des financements spécifiques, la consolidation budgétaire devrait reprendre graduellement et le déficit hors privatisation reculerait à 6,5% du PIB en 2021 et à 6,4% en 2022.

En revanche, la dette directe du Trésor devrait connaitre une hausse de 11 points de PIB à 76% au terme de cette année et atteindre 79,3% du PIB à fin 2022.

Matières premières

Sur les marchés des matières premières, les cours du pétrole étaient orientés à la hausse au cours des dernières semaines, mais sur l’ensemble de l’année, ils devraient ressortir en net recul. Le prix du Brent en particulier serait en repli de 34,5% par rapport à 2019 à 41,9 dollars le baril en moyenne, avant d’augmenter à 52,4 dollars en 2021 et à 58,1 dollars en 2022.

S’agissant du phosphate et de ses dérivés, les cours ont été en recul sur les onze premiers mois de l’année, de 15,6% à 75,4 dollars la tonne en moyenne pour le phosphate brut, de 2,3% à 305,5 dollars pour le DAP et de 13,1% à 260 dollars pour le TSP. Pour les deux prochaines années, les prévisions d’octobre de la Banque mondiale tablent sur de légères augmentations.

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