El Ferdaous : L'aide aux artistes est très faible, si on pouvait on aurait donné plus

Au Parlement, Othman El Ferdaous répond à la polémique sur le soutien exceptionnel aux arts et défend cette opération qu'il estime nécessaire pour soutenir un secteur en crise. Détails.

El Ferdaous : L'aide aux artistes est très faible, si on pouvait on aurait donné plus

Le 21 octobre 2020 à 17h20

Modifié 11 avril 2021 à 2h48

Au Parlement, Othman El Ferdaous répond à la polémique sur le soutien exceptionnel aux arts et défend cette opération qu'il estime nécessaire pour soutenir un secteur en crise. Détails.

La commission de l'enseignement et de la culture de la Chambre des représentants s'est réunie ce mercredi 21 octobre en présence du ministre de la Culture, Othman El Ferdaous. Ce dernier a répondu aux questions des députés concernant les aides financières versées aux artistes dans le cadre de l'opération de soutien exceptionnelle de 2020.

Ces questions, les Marocains les posent depuis quelques semaines sur les réseaux sociaux, suite à la publication de la liste des bénéficiaires et des montants alloués à leurs projets artistiques. Une liste qui a suscité une vive polémique.  

Pour rappel, le ministre avait réagi à travers un communiqué en réponse aux interrogations, critiques et indignations, émanant des citoyens en général et des artistes non bénéficiaires en particulier. 

Pourtant, certains députés lui ont reproché un manque de réactivité, dont il déclare assumer "l'entière responsabilité". 

"J'avoue avoir fait une erreur de communication. J'aurai dû organiser une conférence de presse le jour où les listes ont été publiées sur le site du ministère", indique-t-il. 

Certains considèrent que les montants octroyés sont trop élevés, tandis que d'autres estiment que cette opération n'avait pas lieu d'être compte tenu du contexte actuel. 

Pour Othman El Ferdaous, ces remarques sont "légitimes mais il faut équilibrer entre le volet social et culturel, car même s'il s'agit d'un contexte exceptionnel, la crise que connait le secteur est antérieure à la pandémie".  

De plus, le ministre juge le montant alloué à ces projets "très faible" et aurait espéré avoir un budget plus élevé pour améliorer davantage les aides financières. 

"Pour aider ses artistes, la ville de Lyon a réuni un budget dix fois supérieur à celui du Maroc"

Pour expliquer son raisonnement, Othman El Ferdaous compare entre la situation du Maroc et celle de la ville française de Lyon. 

"Le PIB du Maroc est de 100 milliards d'euros, alors que celui de la ville de Lyon est de 90 milliards d'euros. La semaine dernière, la ville française a annoncé une aide aux projets artistiques 10 fois supérieure à celle que le Maroc a octroyé à ses artistes", déclare le ministre. 

Ce dernier souligne que cette somme ne provient que de la ville de Lyon. "Il faudra ajouter celle de l'Union Européenne, celle de l'Etat français ainsi que celle de la région Rhône-Alpes", poursuit-il. 

"Je ne cherche pas à comparer l'incomparable, mais je souhaite présenter une échelle qui permet de comprendre ce que représente les 40 millions de DH. C'est n'est pas grand chose. C'est même très peu. Si seulement nous avions pu la doubler, cela aurait été bénéfique pour le pays et la société marocaine et si nous avions réussi à avoir un budget supérieur nous l'aurions utilisé".

Ce budget exceptionnel provient du ministère des Finances, car en réalité cette opération aurait pu ne pas avoir lieu. 

Le Fonds national pour l'action culturelle à sec 

Selon M. El Ferdaous, "les ressources financières du Fonds national pour l'action culturelle (FNAC) ne sont plus disponibles depuis le mois de mars. Ce qui permettait de renflouer les caisses, c'était les tickets vendus à des prix variant entre 10 et 70 dirhams sur les sites du patrimoine. Or, ces sites sont fermés jusqu'à aujourd'hui et le FNAC s'est arrêté à 33 MDH. En mars 2019 il était à 41 MDH et en fin 2019 à 170 MDH. Aujourd'hui, le déficit est estimé à 140 MDH".

L'absence de ressources a donc menacé le maintien de cette opération de soutien. "En avril, on m'a proposé de l'annuler mais c'est une possibilité que je ne pouvais accepter. J'ai décidé de me battre auprès du ministère des Finances qui, fort heureusement, a répondu positivement à ma requête", explique le ministre. 

Ainsi, avec une hausse de 30% par rapport à l'année précédente, ce budget a pu être mobilisé pour financer des projets artistiques dont les critères de sélection sont fixés par 3 commissions spécialisées. "Il ne s'agit pas d'une liste de bénéficiaires préétablie par le ministère", martèle le ministre.

Pour rappel, Othman El Ferdaous a, dans son communiqué datant du 1er octobre 2020, expliqué que ce sont les commissions respectivement dédiées au théâtre, à la musique et aux arts plastiques qui sont chargées, de manière indépendante, de sélectionner des projets en fonction de certains critères. 

Avant de les lister un par un, le ministre a insisté sur les destinataires des aides versées, précisant que ces dernières ne sont pas destinées à une seule personne mais plutôt à "un porteur de projet". Pour le ministre," il s'agit d'un soutien de l'investissement artistique". 

"Derrière chaque opération d’investissement, il y a un entrepreneur. Il peut s'agir d'un entrepreneur économique ou artistique, d'une association ou encore d'un indépendant", souligne M. El Ferdaous. 

Ce dernier précise également que "derrière chaque projet musical, il faut compter entre 15 et 20 participants qui sont eux aussi bénéficiaires de ces aides. D'autant plus que 70% d'entre eux et ce, pour chaque projet, sont porteurs des cartes professionnelles d'artistes. Les 30% restants sont des techniciens qui contribuent à la réalisation du projet". 

"Il en est de même pour une pièce théâtrale. Il faut compter entre 10 et 15 participants-bénéficiaires, sachant que 70% des oeuvres de théâtres sont subventionnées par les aides étatiques", précise-t-il. 

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