Intervenant à cette occasion, Amal El Ouassif, chercheuse au PCNS, a mis en exergue le rôle du Royaume en tant que passerelle entre l’Afrique subsaharienne et l’Union européenne (UE), soulignant les bonnes relations qu’entretient le Maroc avec les deux parties.

"La question de la migration est une problématique majeure pour tous les pays nord-africains", a-t-elle déclaré, ajoutant que le contexte exceptionnel lié à la Covid-19 n’a fait qu'accentuer la difficulté de la question.

"La migration en Afrique est généralement intracontinentale, et la plupart des Africains restent dans leur pays."

Elle a ainsi, relevé la nécessité d’élaborer une vision Afrique-Afrique dans la gestion de la question de la migration, à même de garantir un développement humain pour les populations africaines dans leur continent et dans le reste du monde.

D'autre part, le professeur à l’Université de Sousse en Tunisie et président du Centre de Tunis pour la migration et l’asile, Hassen Boubakri a rappelé que l’Afrique du nord se trouve entre deux voisinages stratégiques et a souligné l’impératif de mettre en place une bonne gouvernance de gestion en prenant en considération la problématique de la mobilité et de la migration dans chacun des pays d’Afrique du nord.

"L’Afrique du nord ne peut pas investir dans l’Afrique subsaharienne sans pour autant gérer le flux migratoire et le déplacement des compétences", a ajouté le professeur.

Selon lui, l’Afrique du nord est dotée d’un important potentiel pour développer une politique migratoire permettant de répondre à ses propres intérêts, ainsi qu’à ceux des migrants.

Il a également relevé la nécessité de passer à des politiques volontaristes d'accueil des migrants, dans les perspectives de mettre en place des relations diplomatiques fraternelles entre les Etats nord-africains et subsahariens.

Mohamed Limam, assistant professeur à l’Université de Sousse et spécialiste de la politique migratoire européenne, a expliqué que l’idéal serait que le continent africain unifie sa stratégie migratoire vers l’UE. Toutefois, en face, l’UE ne facilite pas la tâche car le traitement est différent pour chaque pays africain.

De son côté, la directrice de la recherche, des partenariats et des évènements au PCNS, Bouchra Rahmouni, a affirmé que la migration porte des opportunités profitables à toutes les parties prenantes (migrants, pays d’origine et pays d'accueil) et qu’en cette période exceptionnelle liée à la pandémie du Covid-19, il demeure nécessaire de reconsidérer la question de la migration en tant qu'atout non négligeable et profitable à tous et d'adopter une vision humaine et inclusive.