Ces individus ont été arrêtés au cours d'une opération conjointe menée par la police espagnole et la police royale de Gibraltar (RGP) contre un groupe impliqué dans le trafic de migrants du Maroc vers l'Espagne et plusieurs autres pays européens, indiquent des communiqués distincts des deux polices, cités par les médias locaux.

Trois membres du groupe criminel ont été arrêtés à Gibraltar et 44 autres ont été arrêtés dans 18 provinces espagnoles.

Plus de 130 Marocains qui ont réussi à entrer illégalement en Espagne ont été identifiés. Cette activité a touché 18 provinces espagnoles et cinq pays européens.

Dans le cadre de cette enquête, coordonnée par Europol, deux mandats de perquisition ont été exécutés dans les maisons de La Linea à Cadix et à Gibraltar. Au cours de ces perquisitions, environ 19.000 euros en espèces ont été saisi ainsi que 12 téléphones mobiles, 5 véhicules et des documents.

L'enquête a commencé en novembre 2018, lorsque la police royale de Gibraltar a détecté une augmentation significative du nombre de voyageurs marocains arrivant à Gibraltar en provenance de Casablanca et de Tanger à l'aide de visas touristiques de courte durée.

Nouvelle route d'immigration illégale

Le groupe criminel était composé de deux branches, une au Maroc et une autre à Gibraltar et au Campo de Gibraltar (La Linea de La Concepción).

Au Maroc, les immigrants ont été choisis et leurs itinéraires de voyage organisés par ce groupe de crimes organisés. Des dossiers contenant de faux documents ont ensuite été constitués et présentés afin d'obtenir les visas touristiques.

Une fois le visa obtenu, le groupe facilite l'achat de billets d'avion et les réservations d'hébergement pour chaque migrant. Les trafiquants donnent également des instructions aux migrants sur les étapes à suivre à leur arrivée à Gibraltar, y compris comment entrer en contact avec les personnes qui les attendent à leur arrivée. Chaque migrant a dû payer entre 7.000 et 8.000 euros pour obtenir son visa et de faux documents.

A Gibraltar, les trafiquants ont facilité le passage clandestin des migrants à travers la frontière avec l'Espagne en utilisant plusieurs véhicules appartenant à des membres du groupe, principalement pendant la nuit ou tôt le matin, ce qui rend difficile l'identification des passagers.

Parfois, les migrants sont restés dans des hôtels à Gibraltar jusqu'à ce qu'ils puissent être transportés clandestinement en Espagne.

Une fois arrivés en Espagne, les migrants ont séjourné dans une résidence appartenant à l'un des dirigeants de l'organisation ou dans des foyers situés à La Linea de La Concepción, à Cadix.

Le lendemain de leur entrée en Espagne, des billets de bus leur ont été fournis pour des destinations dans toute l'Espagne ou vers d'autres destinations européennes.

Pour l'accueil à Gibraltar, l'entrée clandestine en Espagne, l'hébergement temporaire et le transport vers leurs prochaines destinations, les migrants ont payé entre 500 et 700 euros supplémentaires.

Le groupe criminel organisés exploitait un réseau de chauffeurs de taxi et d'autres collaborateurs qui étaient payés entre 100 et 200 euros par migrant.

Au terme de leur enquête, les agents ont estimé que la branche marocaine du groupe a cumulé plus d'un million d'euros de prestations, tandis que la branche du Campo de Gibraltar a cumulé 79.800 euros supplémentaires pour l'organisation des autres activités illégales.

Une capacité à s'adapter aux imprévus

Dans le cadre du démantèlement de ce groupe, 200 agents de la police espagnole, de la RGP et d'Europol ont été mobilisés.

Selon ces agents, le groupe travaillait avec des outils sophistiqués. Ses membres ont utilisé diverses mesures de sécurité pour tenter d'échapper à la surveillance policière.

La police a également relevé la capacité du groupe à s'adapter rapidement aux imprévus, tels que le remplacement immédiat de ses membres pour maintenir leurs activités, chaque fois que l'un d'eux est intercepté.

En outre, la branche du groupe criminel du Campo de Gibraltar se livrait également au trafic illégal de cigarettes.