Bus à Casablanca: Alsa remporte le marché

Abdelaziz El Omari a annoncé le mardi 1er octobre l'attribution du marché de gestion des bus à la société Alsa. Mais en attendant le démarrage du nouvel exploitant, la souffrance des Casablancais va se prolonger pour au moins quelques semaines.

Bus à Casablanca: Alsa remporte le marché

Le 2 octobre 2019 à 14h15

Modifié 11 avril 2021 à 2h43

Abdelaziz El Omari a annoncé le mardi 1er octobre l'attribution du marché de gestion des bus à la société Alsa. Mais en attendant le démarrage du nouvel exploitant, la souffrance des Casablancais va se prolonger pour au moins quelques semaines.

Ce mardi 2 octobre matin, les véhicules de M’dina Bus n’ont pas quitté les entrepôts, abandonnant à leur sort des dizaines de milliers de Casablancais. Rappelons que 141 millions de personnes prennent annuellement les bus à Casablanca, dont des étudiants et des élèves. 

Selon nos informations, les chauffeurs et employés du délégataire dont le contrat arrive à échéance à la fin de ce mois d'octobre sont en grève à cause particulièrement du retard des salaires du mois de septembre. Ils ont selon nos sources à peine reçus leur paie relative au mois d'août. La grève est également un moyen pour communiquer leur inquiétude quant à leur avenir. 

En conséquence, les scènes de camionnettes ou triporteurs transportant illégalement des personnes se sont multipliées. Les transporteurs clandestins (Khettafa) sont de plus en plus nombreux à circuler dans la capitale économique.

Une situation qui aurait pu être évitée

Ces transporteurs improvisés profitent certes d'un contexte d'anarchie, mais ils sont aujourd'hui la seule alternative que les usagers des bus trouvent à leur disposition en l'absence de solutions proposées par le conseil de la ville qui aurait pu anticiper cette situation tellement elle était prévisible.

Au cours de la matinée de ce mercredi, le maire Abdelaziz El Omari a enregistré une vidéo dans laquelle il appelle les chauffeurs de M'dina Bus à reprendre "leur travail pour assurer la continuité du service public durant cette phase critique". Il promet que "les salaires du mois de septembre leurs seront versés au plus tard la semaine prochaine". 

El Omari tente de sauver la situation qui risque de devenir explosive si les bus ne regagnent pas les rues de Casablanca dans les plus brefs délais.

Médias24 a consacré une série d'articles à ce sujet et nous avons maintes fois souligné le risque d'interruption du service public au regard des relations tendues entre la ville et l'actuel délégataire et du retard pris dans la désignation du futur adjudicataire :

- Bus à Casablanca: les usagers dans le flou et en colère, l’anarchie s’installe

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Alors que le conseil de la ville et la présidence du conseil de l’Etablissement de Coopération Intercommunale (ECI) gardaient le silence sur ce sujet malgré les différentes relances et interpellations des médias, Abdelaziz El Omari, maire de la ville a signé une sortie médiatique à l'issue de la première séance de la session ordinaire de l'ECI tenue le mardi 1er octobre. 

Les modalités de gestion de la phase transitoire ne sont pas encore fixées

Dans cette sortie, El Omari prend tout le monde de court en annonçant le remplaçant de Mdina bus. "A l’issue de l’étude des dossiers de l’appel d’offres pour la gestion du transport par bus, il a été décidé d’accepter l’offre Alsa, elle sera notre partenaire à partir du 1er novembre, date qui marquera le démarrage du nouveau contrat et le début de la phase transitoire", annonce-t-il aux micros de deux confrères présents lors de cette session. 

Le maire ajoute que "ce nouveau contrat sera soumis au vote du conseil de la ville le 15 octobre prochain. Sera également soumise au vote, la décision de déléguer à Casa transports les missions de suivi et de contrôle". 

Donc selon El Omari, c'est la société Alsa qui aura la charge de gérer la phase de transition. Comme nous l'avions annoncé dans un précédent article, Alsa s’est proposée pour aider la ville dans la période de transition et a présenté dans son offre plusieurs alternatives pour la gestion de cette phase. C'est ce qui a dû faire la différence et a permis à l'entreprise espagnole d'être désignée "opérateur préférentiel" avec qui des discussions plus approfondies sont entamées. 

Ce n'est qu'à l'issue du vote du 15 octobre que le contrat sera signé et Alsa désigné officiellement comme adjudicataire du marché. 

Mais en attendant le 1er novembre, il reste encore un mois durant lequel les Casablancais devront supporter l'insuffisance de bus, voire leur absence en cas de nouvelles crises avec les employés. 

Et à partir du 1er novembre, ce sera à Alsa d'assurer la continuité du service public. Dans quelles conditions ? La question n'est pas encore tranchée à en croire El Omari. Ce dernier avance que les discussions à ce sujet seront engagées avec la société dans les prochains jours.

Selon nos informations, toutes les options sont envisagées pour assurer le service minimum durant la phase transitoire qui durera jusqu'à la réception des nouveaux bus au plus tôt en octobre 2020.

Une source proche du dossier nous confie qu'Alsa a proposé à la ville de "récupérer une partie de la flotte de M'dina bus et de la remettre en état" mais également de renforcer le nombre de bus par "des bus provisoires". "Alsa fera appel à tous les bus disponibles dans ses différents entrepôts au Maroc et partout dans le monde. Si des bus sont disponibles aux Etats-Unis, Alsa les fera acheminer vers Casablanca", assure notre source qui nous ajoute que la Ville peut dédier une enveloppe budgétaire pour cela. 

Aujourd'hui, il y a un peu plus de 200 bus en circulation. La société espagnole devra au moins assurer cette même taille de flotte voire l'augmenter. C'est de la réussite de cette phase de transition que dépendra l'avenir du contrat. 

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