La DGSN a réagi en fournissant jeudi 19 septembre à la presse, les statistiques les plus récentes, ainsi que sa propre lecture de cette perception selon elle fausse.

Il est évident que le sentiment d’insécurité n’est pas seulement une question de chiffres. Il est clair également que les réseaux sociaux créent un phénomène de loupe, en amplifiant les incidents. Il est enfin évident que la police marocaine n’est plus ce qu’elle était et que les réformes menées par Hammouchi ont profondément transformé cette institution qui se veut désormais une institution de service public avec des moyens plus étoffés et des indicateurs de performance.

Mohamed Dkhissi, directeur de la police judiciaire a présenté les résultats des neuf premiers mois de l’année en cours. Selon Dkhissi, les nouvelles brigades anti-gang BAG mises en place récemment ont permis de faire baisser de 31% les actes de violence dans l’espace public.

Lors d’une conférence de presse tenue dans les locaux du BCIJ à Salé, le DG de la PJ, accompagné de la patronne de la lutte contre la cybercriminalité, du porte-parole de la DGSN et d’un commissaire divisionnaire du BCIJ, ont présenté le bilan policier des 9 premiers mois de l’année 2019.

Après avoir exposé les chiffres relatifs à la répression de la criminalité et ainsi que de la cybercriminalité, Mohamed Dkhissi s’est prêté aux questions de la presse nationale et étrangère.

Moins de violences dans les villes criminogènes

Interrogé par Médias24 sur l’essor de la petite criminalité qui empoisonne pour ne pas dire pourrit le quotidien des Marocains en particulier dans la ville de Salé, le directeur s’est voulu rassurant en mettant en avant "une baisse inédite et significative" des actes de violence y compris dans les villes les plus criminogènes comme Salé ou Fès.

"Afin de lutter efficacement contre la criminalité à Salé, nous avons mis en place un nouvel organigramme avec une équipe spécialisée dans le cadre d'une brigade préfectorale de renseignement criminel ainsi qu’une brigade anti-gang qui comptent au total 178 éléments. 

"Ces équipes spécialisées dans le traitement des infractions criminelles (agressions, vols à l’arraché, altercations …) qui disposent d'un grand support logistique (véhicules, équipements technologiques ...) ont incontestablement permis de sécuriser davantage l’espace public.

"Nous ne comptons pas nous reposer sur nos lauriers car il est prévu d’augmenter les effectifs de cette police de proximité pour quadriller toutes les zones à problèmes", a expliqué Dkhissi.

Selon lui, le meilleur indicateur de l’amélioration est la baisse du nombre d’agressions violentes grâce à des équipes qui veillent au grain 7 jours sur 7.

"Un policier, ça ne se plaint pas"

A la question de savoir si les hommes de la PJ et plus généralement de la DGSN avaient des doléances ou des besoins humains, matériels ou financiers, celui qui dirige aussi le bureau d’Interpol du Maroc a rétorqué que la maison ne manque de rien depuis la nomination de Abdellatif Hammouchi.

"Dans notre métier, il est interdit de se plaindre car ceux qui sont devenus policiers n’ont pas été obligés de postuler, ils ont posé d’eux-mêmes leur candidature à ce métier difficile mais noble.

"Pour cela, ils ont passé un concours en sachant pertinemment à quoi ils s’exposaient, à savoir des risques physiques, une vie de famille difficilement compatible avec leur fonction, des permanences avec des températures très élevées ou glaciales …

"Encore une fois, un policier ne se plaint pas car c’est un militant d’une noble cause à savoir sa contribution à instaurer l’ordre public. Pour lui, la patrie passe avant la famille.

"Qu’il travaille 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 ou par moins 15 degrés, cela fait partie du métier pour lequel il est d’ailleurs payé", a expliqué le patron de la BNPJ.

Hammouchi, “l’homme des résultats“

"Concernant d’éventuels besoins pour travailler dans de bonnes conditions, notre directeur général répond favorablement à toutes nos demandes, qu’elles soient d’ordre logistique, technologique ou autre….

"Depuis son arrivée, il faut lui rendre hommage car les conditions de travail de la police se sont fortement améliorées et ceci à tous les niveaux.

"Tout le monde et surtout nos concitoyens ont bien vu que la transformation positive de notre corps de métier était flagrante", a conclu Dkhissi.

Dkhissi cite les 5 dernières années (depuis la nomination de Hammouchi à la tête de la DGSN), comme tant une période qui a transformé la Sûreté nationale. Il souligne l’apport de la coordination entre la DGST et la DGSN, coiffées par le même patron.

Boubker Sabik, directeur de la communication et porte-parole de la DGSN a rappelé l’effet de loupe des réseaux sociaux : “un mineur a été agressé et a subi une blessure profonde à Salé. Les photos ont été partagées 300.000 fois sur les réseaux sociaux. Mais la DGSN a arrêté le coupable à Laâyoune en un temps record, alors qu’il se dirigeait vers Dakhla. L’arrestation et les efforts déployés par la DGSN ont eu évidemment moins de visibilité que les photos de l’agression“.

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