Mariage des enfants : le CESE appelle à l'adoption d'une stratégie globale
Le CESE préconise l'adoption d'une stratégie globale ayant pour objectif l’abolition du mariage des enfants. Le phénomène persiste malgré les efforts déployés pour y mettre fin. Les lacunes du code de la famille pointées du doigt.
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Abdelali El Hourri
Le 18 septembre 2019 à 10h25
Modifié 11 avril 2021 à 2h43Le CESE préconise l'adoption d'une stratégie globale ayant pour objectif l’abolition du mariage des enfants. Le phénomène persiste malgré les efforts déployés pour y mettre fin. Les lacunes du code de la famille pointées du doigt.
« Malgré les efforts consentis pour endiguer ce phénomène social, le constat reste alarmant, puisque 32.104 demandes de mariage d’enfants ont été enregistrées en 2018, contre 30.312 en 2006. » C’est ce que relève le Conseil économique, social et environnemental dans un avis dédié à la question du mariage des enfants.
Intitulé « Que faire face à la persistance du mariage d’enfants au Maroc ? », l’avis a été présenté ce mercredi 18 septembre au public. Le CESE y relève que la pratique du mariage des enfants, encore largement répandue dans notre pays, demeure une véritable entrave au développement et engendre de graves conséquences sur la santé mentale et physique des enfants, en limitant leurs chances de s’autonomiser économiquement et culturellement.
Le dispositif aménagé par le Code de la famille n’a manifestement pas eu l’effet escompté sur la réduction des mariages des personnes de moins de 18 ans.
« L’application des dispositions « dérogatoires » dudit Code, supposées répondre à des cas exceptionnels, est devenue pratiquement la norme. En effet, 85% des demandes de mariage se sont soldées par une autorisation (entre 2011 et 2018) », souligne le CESE.
La situation est même plus préoccupante puisque seules les demandes dérogatoires de mariage des enfants et ceux contractés légalement sont pris en compte par les statistiques du Ministère de la Justice. Les mariages informels d’enfants de types « Orfi »; « avec Al Fatiha » ou alors par « contrats » n’apparaissent pour leur part dans aucune donnée statistique officielle, révèle la même source.
Le CESE préconise l’accélération du processus, déjà entamé, d’éradication de la pratique du mariage d’enfants, et ce à travers l’adoption d’une stratégie globale ayant pour objectif l’abolition de cette pratique et le développement socio-économique du pays.
La stratégie en question repose sur 3 axes majeurs, auxquels sont associés une série de mesures opérationnelles :
- Le premier axe concerne « l’amélioration du cadre juridique et du système judiciaire », en harmonisant les dispositions du Code de la Famille avec la Constitution et les conventions internationales par l’abrogation des articles 20, 21 et 22 ayant trait aux mariages des enfants et en développant la médiation familiale;
- Le deuxième axe vise à « lutter contre les pratiques préjudiciables aux enfants et aux femmes à travers la mise en œuvre soutenue et intégrée de différentes politiques et actions publiques à l’échelle nationale et territoriale », en garantissant la mise en œuvre effective de la politique intégrée de protection de l’enfance et en renforçant les dispositions de la loi 27-14 par la sanction des parents et des intermédiaires impliqués dans ces trafics;
- Le troisième axe vise à « améliorer et assurer le suivi et l’évaluation de l’éradication de la pratique du mariage d’enfants ».
Consultez l'intégralité de l'avis du CESE sur le mariage des enfants.
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