Hépatite C : l'ALCS dénonce le retard de la stratégie nationale

L'Association de lutte contre le sida (ALCS) s'intéresse à l'hépatite C. Elle recommande le lancement du plan stratégique national de lutte contre les hépatites virales ainsi que le marché relatif à l'achat des antiviraux à action directe.

Hépatite C : l'ALCS dénonce le retard de la stratégie nationale

Le 24 juillet 2019 à 11h37

Modifié 10 avril 2021 à 21h34

L'Association de lutte contre le sida (ALCS) s'intéresse à l'hépatite C. Elle recommande le lancement du plan stratégique national de lutte contre les hépatites virales ainsi que le marché relatif à l'achat des antiviraux à action directe.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2017, près de 71 millions de personnes à travers le monde souffraient d'une infection chronique au virus de l'hépatite C, avec 399.000 décès annuellement. Au Maroc, 5.000 personnes meurent chaque année des suites de ce virus, soit 15 par jour.

Selon l'ALCS (Association de lutte contre le Sida), près de 400.000 Marocains sont infectés et 16 autres s'infectent chaque année.

Toutefois, la majorité des personnes infectées ignore encore leur infection jusqu'à la survenue d'une complication, telle que la cirrhose ou le cancer du foie. 

A quand le lancement du PSN de lutte contre les hépatites virales?

"Le premier plan stratégique national (PSN) de lutte contre les hépatites virales, élaboré par le ministère de la Santé en 2016, pour la période 2017-2021, n'a pas encore été lancé", déplore l'Association.

Ce dernier vise à éliminer l'HVC d'ici 2030, par la diminution de 90% des nouvelles infections, associée à la réduction de 65% de la mortalité liée à cette épidémie.

Selon la même source, le ministère de la Santé a lancé en février 2019 une étude de séroprévalence nationale, qui précédera le lancement du PSN. 

Par ailleurs, l'appel d'offres pour l'achat des AAD, lancé en 2017 puis annulé, n'a pas encore été relancé. 

"Par conséquent, les personnes infectées par l'hépatite virale C et ne bénéficiant pas d'une assurance privée, notamment les Ramédistes, n'ont pas accès au traitement, ce qui les exposent à une évolution vers la cirrhose et le cancer du foie". 

"En plus, le coût de la prise en charge médicale des porteurs de ce virus augmentera pour ceux qui auront évolué vers la cirrhose ou le cancer. Ces derniers nécessiteront ainsi une prise en charge multidisciplinaire et très coûteuse". 

Selon une étude, menée dans le cadre du projet de plaidoyer pour l'accès universel au traitement de l'hépatite C, réalisée par Coalition PLUS et l'ALCS, et financée par UNITAID (Organisation internationale d'achats de médicaments), "l'accès au traitement au Maroc permettra de sauver plus de 71.000 vies, prévenir 140.000 nouvelles infections d'ici 2050, prévenir la survenue de cancer chez 37.375 Marocains et de la cirrhose décompensée chez 29.814 personnes". 

"Cela permettra également d'épargner 20% des coûts totaux relatifs à la prise en charge médicale et soulager le budget de l'Etat et des citoyens en évitant un coût relatif à la prise en charge de l'infection et de ses complications estimé entre 44-52% du produit national brut". 

l'ALCS recommande ainsi le lancement urgent de l'appel d'offre d'achat des AAD, le lancement urgent du PSN, la baisse du coût du diagnostic et des médicaments génériques, et la prise en charge du diagnostic et du traitement par le Ramed et sa généralisation aux populations vulnérables. 

"Les médecins généralistes doivent prescrire les AAD"

En 2013, l'avènement des premiers antiviraux à action directe a marqué un tournant dans l'histoire de cette épidémie. 

Contrairement au traitement classique, à base d'injections hebdomadaires d'interféron pour une longue durée avec beaucoup d'effets indésirables, les AAD, qui consistent en un traitement par voie orale, permettent un taux de guérison dans plus de 90% des cas, largement supérieur à celui de l'interféron, avec moins d'effets indésirables et en quelques mois seulement.

L'ALCS recommande ainsi que les médecins généralistes prescrivent ces antiviraux aux personnes infectées, puisqu'en général c'est le premier contact des patients.

"Le médecin généraliste peut découvrir s'il y a atteinte par une hépatite à l'occasion d'un bilan systématique de santé avec prise de sang ou lors de la demande d'analyses biologiques si certains symptômes lui évoquent une hépatite".

"Le médecin généraliste peut également dépister le HVC grâce à des tests rapides de dépistage, ce qui permet d'identifier et diagnostiquer les patients facilement et précocement".

"Le maniement des AAD est simple et leur prescription ne nécessite pas forcément le recours à un spécialiste hépatologue. Egalement, le médecin généraliste peut réaliser lui-même le bilan complémentaire (charge virale, génotypage, stadification du foie par Fibrotest) pour confirmer l'infection", ajoute l'ALCS. 

L'ALCS estime que "le modèle de prise en charge thérapeutique spécialisé doit être revu, afin de rapprocher prévention, dépistage, traitement et suivi au plus près des personnes". 

"La prescription des AAD par les médecins généralistes permettra de renforcer le dépistage du HVC et simplifier les parcours de soins de proximité. Ainsi, le traitement de l'hépatite C pourra faire partie des soins de premier recours pour les patients ayant une hépatite virale C chronique non compliquée". 

Les médecins généralistes doivent toutefois être accompagnés. "C'est pour cela que le ministère de la Santé, en collaboration avec l'ALCS, l'Association des omnipraticiens libéraux de Marrakech (AOLM), le Forum national des médecins et l'Association des résidents de Casablanca doivent produire des documents de bonnes pratiques de prescription". 

"Il est également indispensable que les réseaux de médecins gastroentérologues et essentiellement la Société marocaine de maladies de l'appareil digestif (SMMAD) renforcent les liens de coopération avec les médecins généralistes et les professionnels de santé exerçant dans les autres structures notamment d'addictologie et de réduction des risques". 

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