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Sahara. Verbatim: Comment les membres du Conseil de sécurité ont expliqué leurs votes

Les membres du Conseil de sécurité ont voté, mercredi 31 octobre soir, une résolution qui conforte le Maroc dans ses positions et sa démarche par rapport au Sahara. Il s'agit de la résolution 2440/2018. Trois pays se sont abstenus, la Russie, la Bolivie et l'Ethiopie.

Sahara. Verbatim: Comment les membres du Conseil de sécurité ont expliqué leurs votes

Le 1 novembre 2018 à 13h56

Modifié 1 novembre 2018 à 13h56

Les membres du Conseil de sécurité ont voté, mercredi 31 octobre soir, une résolution qui conforte le Maroc dans ses positions et sa démarche par rapport au Sahara. Il s'agit de la résolution 2440/2018. Trois pays se sont abstenus, la Russie, la Bolivie et l'Ethiopie.

Voici un verbatim avec des extraits des explications de vote.

Traditionnellement, chaque représentant de pays membre, prend la parole pour expliquer son vote et fait des déclarations qui sont toujours pleines d'enseignements.

Jonathan R. Cohen (Etats-Unis), se félicitant de l'adoption, avance que sa délégation est encouragée par les progrès réalisés au cours des six derniers mois dans la reprise des négociations sur le Sahara. Cependant, il a mis en garde contre toute idée que la question est déjà résolue, soulignant que la table-ronde prévue pour les 5 et 6 décembre 2018 n'est qu'un premier pas. 

Cette réunion doit être le début d’un processus de négociation complet en vue d’une solution politique durable au différend sur le Sahara. Tout en notant que le renouvellement du mandat de la Minurso pour une période de six mois seulement renforce selon lui la dynamique de progrès, il a souligné que les renouvellements ne seront pas automatiques. 

"Il faut démontrer que la présence de la Minurso contribue à la résolution de la question du Sahara occidental", a-t-il déclaré, soulignant que toutes les missions de maintien de la paix devaient appuyer des solutions politiques et que les mandats devaient être renouvelés en conséquence.

François Delattre (France) s'est également félicité de l'adoption, soulignant qu'il réaffirmait le rôle clé de la Minurso dans le maintien de la stabilité nécessaire à un accord négocié. Il a toutefois déclaré préférer des mandats de 12 mois à toutes les missions des Nations unies afin de ne pas perturber les processus de planification et de continuité. "La résolution note qu'il n'y a aucune nouvelle menace pour le cessez-le-feu au Sahara occidental", a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de maintenir cette stabilité. Il a qualifié le raccourcissement des mandats de "fausse bonne idée".

Irina Schoulgin Nyoni (Suède) a déclaré que la réponse positive de toutes les personnes invitées à la table-ronde de décembre témoignait d'un engagement renouvelé en faveur du processus politique mené par les Nations unies. En tant que membre du Conseil, a-t-elle noté, l'ambition de la Suède est d'aider à sortir de l'impasse sur le Sahara et de dépasser le statu quo tout en attirant l'attention sur la situation humanitaire et le financement insuffisant des réfugiés. Soulignant le soutien de son pays à la Minurso, elle a déclaré que l'objectif devrait être de rendre la Mission obsolète au moyen d'une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable assurant l'autodétermination du peuple du Sahara. Des termes qui figurent d'ailleurs dans la résolution adoptée.

David Clay (Royaume-Uni) a décrit cette résolution comme un signe du ferme soutien du Conseil à la Minurso et du soutien total de ses membres à un processus politique conduisant à une solution durable à la question de longue date du Sahara.

Vassily A. Nebenzia (Fédération de Russie), se félicitant de la décision de l'envoyé personnel du secrétaire général d'organiser des consultations en décembre, a exhorté tous les invités à engager ce dialogue sans conditions préalables et dans un esprit de compromis. 

La communauté internationale, y compris le Conseil, devrait soutenir ce processus politique, qui représente une chance unique de progresser. Soulignant que toute solution éventuelle doit être fondée sur les principes de la Charte des Nations unies. Il a déclaré que le Conseil était depuis longtemps uni sur la question du Sahara. 

Cependant, la résolution adoptée aujourd'hui reflète une fois encore l'ambiguïté et les tentatives de réécriture des termes autour d'un certain nombre de questions convenues. 

Il a ajouté que, bien que la Fédération de Russie a choisi de ne pas bloquer l'adoption du texte - estimant que l'extension du mandat de la la Minurso était critique - le vote en sa faveur n'aurait pas été conforme à la position de sa délégation. 

En outre, la préparation et la négociation du texte n'étaient ni transparentes ni inclusives, a-t-il déclaré, soulignant que les points de vue de plusieurs membres du Conseil n'étaient pas pris en compte. La situation montre, une fois de plus, que le processus de consultations informelles du Conseil "peut encore être sérieusement amélioré".

Taye Atske Selassie (Ethiopie) a exprimé son soutien aux efforts déployés par l'envoyé personnel pour relancer le processus de paix si prôné par une série de pourparlers préliminaires en décembre. 

"Il est également vital que le Conseil continue de parler d'une seule voix pour soutenir les efforts de l'envoyé personnel en ce moment critique". Une "solution politique durable et mutuellement acceptable aura également pour objectif ultime d'obtenir le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d'arrangements conformes aux objectifs et principes de la Charte des Nations unies". Tout progrès significatif dans le processus de paix repose toujours sur ce principe, a-t-il déclaré, soulignant également l'importance d'une coopération sans réserve avec l'envoyé personnel des deux parties.

Kacou Houadja Léon Adom (Côte d'Ivoire) aurait préféré un renouvellement pour une année complète. Apportant son soutien total à la stratégie du secrétaire général visant à relancer le processus politique, il s'est félicité des projets de la table-ronde, ainsi que de la dernière prise de position du Maroc.

Il a souligné l'importance de la participation des femmes et des jeunes aux prochains pourparlers, ainsi que la nécessité de respecter le cessez-le-feu et les accords antérieurs. La Côte d'Ivoire espère que les négociations renouvelées aboutiront à un résultat positif pour l'Union du Maghreb arabe et pour le bien-être des habitants de la région.

Mariusz Lewicki (Pologne) a appelé à l'intensification des efforts de toutes les parties prenantes afin de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable, promettant au soutien de son pays aux efforts de l'envoyé personnel.

Karel Van Oosterom (Pays-Bas) a déclaré que "l'ambition commune devait être une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permettrait l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d'arrangements conformes aux buts et aux objectifs des Nations unies." Appréciant la rapidité et l'esprit positif des réponses du Maroc, du polisario, de l'Algérie et de la Mauritanie à l'initiative de Genève, il a souligné l'importance d'un engagement continu et constructif avec l'envoyé personnel. 

"Nous devons maintenant tirer parti de la dynamique existante pour relancer le processus politique, pour lequel l'engagement continu du Conseil est indispensable", a-t-il déclaré, reconnaissant le rôle important de la Minurso dans le maintien de la stabilité sur le terrain et la création des conditions d'un progrès politique.

Gustavo Meza-Cuadra (Pérou) a déclaré que sa délégation avait voté en faveur de la résolution car il était urgent de renouveler le mandat de la la Minurso et de reprendre le processus politique sous les auspices de l'ONU et de l'envoyé personnel du secrétaire général. Réitérant le soutien total de sa délégation aux travaux de cette dernière, il a exprimé l'espoir que les parties parviendraient à "une solution juste, durable et mutuellement acceptable, qui conduirait à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental".

Wu Haiato (Chine), notant que la la Minurso avait contribué avec succès au maintien de la stabilité régionale, il s'est félicité du renouvellement de son mandat, tout en espérant qu'à l'avenir, les renouvellements de mandat incluront des consultations approfondies avec tous les membres du Conseil afin qu'il y ait consensus. Exprimant le soutien de sa délégation aux pourparlers de paix prévus pour décembre, Wu Haiatoa déclaré que la position de son pays sur la question du Sahara était à la fois cohérente et impartiale, et que "la Chine continuerait d'encourager les deux parties à parvenir à une solution politique juste et mutuellement acceptable par leurs négociations". 

Mansour Ayyad Sh. A. Alotaibi (Koweït) dit que sa délégation a voté pour la résolution mais aurait préféré une prolongation d'un an, conformément à la recommandation du secrétaire général. 

Se félicitant des efforts déployés pour trouver une solution juste, durable, mutuellement acceptable et réaliste, il a salué les efforts déployés par l'envoyé personnel pour convoquer des pourparlers de paix à Genève, et a exprimé son soutien à l'initiative proposée par le Maroc en faveur de l'autonomie - une suggestion constructive - tout en soulignant la nécessité de respecter souveraineté et intégrité territoriale.

Anatolio Ndong MBA (Guinée équatoriale) a exhorté la communauté internationale à soutenir les parties dans leur quête d'une solution négociée, tout en les invitant à leur tour à soutenir les efforts de l'envoyé personnel. Il a toutefois souligné l'importance de la transparence tant dans les négociations que dans les activités du Conseil de sécurité, appelant les parties à s'abstenir de toute action susceptible de compromettre les progrès en vue d'une paix durable.

Sacha Sergio Lorentty Soliz (Bolivie), président du Conseil pour octobre, a pris la parole à titre de représentant national, en expliquant que sa délégation s'était abstenue, "le texte ne reflétant pas l'importance de la question du Sahara occidental". En outre, le texte reflète un langage qui semble ne pas avoir été discuté, a-t-il noté. Insistant sur le fait que l'envoyé personnel a besoin du soutien total du Conseil de sécurité, il a réaffirmé qu'il était convaincu qu'une paix juste et durable en faveur des peuples de la région pouvait être instaurée par le processus de négociation.

La séance peut être suivie dans la vidéo:

 

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