Négociations commerciales: Trudeau évoque la possibilité d'un accord d'ici vendredi
Le Premier ministre canadien a évoqué mercredi 29 août la "possibilité" d'un accord d'ici vendredi sur la révision du traité de libre-échange nord-américain, au moment où des tractations intenses se déroulent dans la capitale américaine entre négociateurs d'Ottawa et de Washington.
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Le 29 août 2018 à 17h50
Modifié le 29 août 2018 à 17h50Le Premier ministre canadien a évoqué mercredi 29 août la "possibilité" d'un accord d'ici vendredi sur la révision du traité de libre-échange nord-américain, au moment où des tractations intenses se déroulent dans la capitale américaine entre négociateurs d'Ottawa et de Washington.
"Il y a une possibilité d'avoir un bon accord pour le Canada d'ici vendredi", a déclaré Justin Trudeau lors d'une réunion dans l'Ontario rapporte l'AFP.
Washington et Mexico, qui se sont entendus lundi sur les termes d'un Aléna 2.0, aimeraient la conclusion d'un accord tripartite d'ici vendredi, a noté le Premier ministre canadien en conférence de presse, admettant qu'"il existe une possibilité d'y arriver".
"Mais c'est seulement une possibilité car cela dépendra s'il s'agit ou non d'un bon accord pour le Canada", a martelé le dirigeant libéral.
L'optimisme prudent du Premier ministre fait écho aux propos de sa ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, dépêchée en urgence à Washington mardi pour négocier une nouvelle version de l'accord de 1994, qui a profondément lié les économies du Canada, des Etats-Unis et du Mexique.
"Je continue à être encouragée par les bonnes conversations que nous avons (avec les Américains ndlr) et les progrès que nous réalisons", a déclaré Chrystia Freeland à l'issue d'une séance de négociations au siège des services du Représentant américain au commerce, Robert Lighthizer.
Elle a précisé que les hauts fonctionnaires des deux pays travaillaient d'arrache-pied et qu'elle reverrait M. Lighthizer mercredi à 17H00 (21H00 GMT).
Points de friction
Interrogée sur les points les plus difficiles de la négociation, Mme Freeland a souligné qu'il avait été convenu avec M. Lighthizer que "le meilleur moyen de faire des progrès est de ne pas négocier en public sur des points précis".
Mais mardi, Mme Freeland avait noté que l'accord conclu par Washington et Mexico "prépare le terrain" pour un nouveau traité commercial nord-américain.
Mme Freeland avait rencontré les négociateurs mexicains à Washington mardi soir.
Les Canadiens avaient délibérément choisi de s'éloigner des discussions sur un Aléna réformé en attendant que les Etats-Unis et le Mexique arrivent à surmonter leurs nombreux différends.
Le gendre et proche conseiller du président Donald Trump, Jared Kushner, était présent sur le lieu des discussions comme il l'avait été dans la phase finale des négociations avec les Mexicains.
Les grandes lignes d'un Aléna réformé, qui revisite l'accord signé il y a 24 ans et que Donald Trump a qualifié de "désastreux" pour son pays, sont maintenant sur le papier.
Elles comprennent de nouvelles dispositions sur le commerce de l'automobile, avec un pourcentage plus élevé de composants produits localement, des protections plus strictes pour les travailleurs et une disposition permettant de revoir l'accord tous les six ans.
Les principaux points de friction pour le Canada sont la question de son marché des produits laitiers et son attachement à une procédure de règlement des différends entre les partenaires du traité.
Le secteur laitier canadien semble déjà au cœur du débat et les Américains réclament le démantèlement du système de protection mis en place dans les années 1970.
Faire vite
Dans les trois pays, on se montre plutôt pressé de conclure un nouvel accord, même si Donald Trump brandit régulièrement la menace de signer deux accords bilatéraux si les négociations ne vont pas dans son sens.
Au Canada, M. Trudeau fait face à la pression du calendrier politique, alors que des élections doivent avoir lieu dans un an et qu'il faut éviter d'apparaître comme capitulant devant le président américain.
Aux Etats-Unis, il y a aussi urgence car Washington veut résoudre la question avant les législatives de novembre. Et au Mexique, le président Enrique Peña Nieto veut signer le pacte commercial avant de laisser la place à Andrés Manuel Lopez Obrador le 1er décembre.
Autre point de contentieux entre Washington et Ottawa: le Canada s'oppose à la volonté des Etats-Unis d'éliminer le mécanisme de règlement des différends (Chapitre 19) qui semble avoir été abandonné dans l'accord avec le Mexique. Le Canada a utilisé cette disposition pour contester les droits antidumping et compensateurs américains.
Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a affirmé mardi que l'objectif était désormais "d'intégrer rapidement le Canada à l'accord".
"Les marchés américains et canadiens sont très imbriqués. Il est important pour eux d'obtenir cet accord et c'est aussi important pour nous", a-t-il déclaré. "Je pense que nous réussirons (...) et si nous n'y parvenons pas, nous irons de l'avant avec le Mexique et nous conclurons ensuite un accord séparé avec le Canada".
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Le 29 août 2018 à 17h50
Modifié 29 août 2018 à 17h50