Essaouira. La dynamique du festival profite aussi à la population

Le nom de la ville d’Essaouira est associé, d’une façon presque automatique, à son festival Gnaoua et musiques du monde. Une relation qui a un impact socio-économique non négligeable dont profitent les commerçants, restaurateurs et hôteliers de la cité. 

Essaouira. La dynamique du festival profite aussi à la population

Le 1 juillet 2017 à 10h03

Modifié 11 avril 2021 à 1h13

Le nom de la ville d’Essaouira est associé, d’une façon presque automatique, à son festival Gnaoua et musiques du monde. Une relation qui a un impact socio-économique non négligeable dont profitent les commerçants, restaurateurs et hôteliers de la cité. 

C’est un spectacle à part auquel on peut assister en sillonnant les artères de la ville d’Essaouira durant la période du festival Gnaoua et musiques du monde. Le passage devient difficile dans les ruelles bouchées par les colporteurs venus exposer leurs marchandises, et très souvent par terre. On y trouve de tout: des vêtements traditionnels subsahariens aux tapis fait à la main par les femmes de la ville en passant par les mélomanes vendeurs des CD Gnaoua en particuliers à ceux qui exposent des téléphones portables.

Nous avons même croisé des commerçants venus de Casablanca, de Marrakech et même de Tanger pour profiter de la période. Hormis ces vendeurs de rue, les commerces sont ouverts presque 24h/24 tout comme les snacks et autres restaurants.

C’est donc une dynamique peu habituelle que connaît cette petite ville portuaire de Mogador, moins de 200.000 habitants en temps normal, durant ces trois jours et ceci dure depuis 20 ans. Selon les organisateurs, presque de 500.000 personnes posent leurs bagages dans la ville des alizés pour assister au festival.

L’équipe productrice avait en 2014 commandé une étude pour mesurer l’impact du festival sur la ville au cabinet Valyans. Sur la base des chiffres fournis par les autorités locales et la Chambre de commerce et d'industrie, on apprend que chaque dirham apporté par le festival en génère 17 en retombées économiques pour la population. Ces chiffres incluent la restauration, l’hébergement et le commerce de tout genre. Ces données ont certainement progressé entre temps, mais aucune étude n’a été faite récemment.

En toute logique, des riverains qui ne sont pas du tout conquis par cette agitation ponctuelle qu’ils trouvent excessive et à laquelle la ville n’est pas prête, selon eux.

Tandis que d’autres sont satisfaits du nombre croissant des festivaliers, qui viennent dépenser des sommes importantes dans la ville, et de l’aura qu’a cumulée Essaouira grâce au festival. D’ailleurs, l’étude de Valyans avait estimé, en 2014, que le festival a apporté plus de 1,7 milliard de DH en 16 éditions. 

Ce qui est certain, c’est que la ville n’est plus la même depuis que l’équipe de Neila Tazi a décidé, en 1998, d’y poser les bagages durant trois jours chaque année. A en croire quelques personnes de la société civile sur place, Mogador était sur le point de tomber dans les oubliettes.

"Un nombre important de bâtiments dans l’ancienne médina menaçaient ruine avant qu’ils ne deviennent des Riad où séjournent les touristes à longueurs d’année et principalement durant la période du festival", nous raconte le directeur d’un riad qui affiche un taux de remplissage de plus 45% en moyenne durant toute l’année. Ce dernier est convaincu de l’apport positif du festival et que c’est grâce à lui que la ville survit au reste de l’année.

Durant cette période, les visiteurs trouvent refuge, selon le budget, soit sur la plage ou dans les riads de l’ancienne médina ou encore dans les hôtels. Ce qui est certain, c’est que depuis le début du festival la capacité d’accueil d’Essaouira a considérablement augmenté et la population s’est organisée pour offrir à ses visiteurs le service demandé.

A en croire, l’enquête réalisée sur l’impact socio-économique du festival pour la ville, le chiffre d’affaires des activités de gastronomie, hôtellerie et commerce a augmenté entre 2 à 7 fois en 16 ans d’existence.

En effet, même son de cloche pour la restauration. Ce sont des files d’attente de plusieurs dizaines de mètres et à longueur de journée que nous avons constatées devant les snacks et les restaurants. Il est vrai, cependant, que le service est loin d’être exemplaire à l’image de la qualité de la nourriture, mais l’on retient que c’est le rush et même dans les petits restos isolés.

Cette petite cité portuaire n’est désormais associée qu’au festival et à la culture Gnaoua en oubliant presque les autres particularités. Quoi qu’il en soit, tout le monde y trouve son compte et les 362 autres jours de l’année servent à attendre la prochaine édition, à la préparer mais aussi à bénéficier de l’aura de la précédente.
 

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