Dans son nouveau tableau de bord des finances publiques, publié vendredi, la Direction des Études et des Prévisions financières du ministère de l’Économie et des Finances décortique les traits saillants de la masse salariale, qui a pesé 104,3 MMDH au niveau du budget de l’État en 2016, soit 10,3% du PIB.

En plus de la progression dans les dépenses, on y constate une tendance au vieillissement des fonctionnaires de l’État qui s’accélère.

L’effectif global des fonctionnaires de l’État est passé de 442.504 salariés à 468.898 entre 2000 et 2014, soit une augmentation avoisinant les 6%. Cette hausse s’est par ailleurs accompagnée d’une amélioration du taux de féminisation, s’établissant à 39% en 2014 contre 33,3% en 2000.

Accompagnant cette progression, l’amélioration du SMIG annuel, qui est passé de 20.916 DH en 2000 à 32.835 DH en 2015.

La structure de l’effectif du personnel de l’État selon les tranches de salaire annuel révèle une évolution perceptible des salaires.

Alors qu’en 2000, les salaires annuels bruts des fonctionnaires de l’État oscillaient dans la plus forte tranche (18,9% des salariés) entre 40.000 DH et 47.500 DH, ce n’était plus le cas en 2014 où 29,1 % des fonctionnaires de l’État touchaient un salaire annuel brut entre 55.000 et 70.000 DH.

L’autre tendance révélée par la DEPF et non méconnue des autorités: le vieillissement des fonctionnaires.

Alors que les 40-45 ans étaient majoritaires en 2000 (25,2%), avec la tranche des 35-40 ans (19%), ceux-ci ont cédé le podium aux tranches des 55-60 ans et des 50-55 ans en 2014, formant respectivement 19,8% et 17,7% de l’effectif global des fonctionnaires de l’État.

C’est ainsi que l’âge moyen du personnel de l’État est passé de 41,3 ans en 2000 à 45,4 ans en 2014.

Son âge médian, c'est-à-dire l’âge qui divise la population en deux groupes à peu près égaux, est de 49,6 ans en 2014 contre 44,6 ans en 2000.

Dépenses plus maîtrisées

Face à la situation contraignante des finances publiques au cours des dernières années, des efforts ont été déployés pour mieux maîtriser l’évolution de la masse salariale.

La DEPF relève qu’à partir de 2010, les dépenses du personnel de l’État se sont inscrites sur une trajectoire haussière, résultant des mesures de revalorisations salariales et de promotions exceptionnelles consenties, suite aux différents rounds du dialogue social.

Après avoir connu une hausse de 13% en 2011 suite à l’impact du dialogue social, le taux de croissance de la masse salariale est passé à 1,3% en 2016 après un taux de 1,4% en 2015, 2,5% en 2014 et en 2013 et 8,7% en 2012.

"La maîtrise du poids de la masse salariale sera davantage assurée avec l’introduction du caractère limitatif des crédits du personnel à partir de la Loi de Finances 2017 et ce, dans le cadre du déploiement de la nouvelle Loi Organique relative à la Loi de Finances", indique la DEPF.