En seulement trois ans, les chiffres des arrivées chinoises ont littéralement explosé. De 2015 à 2016, ils ont triplé et pour la fin de l’année en cours, on s’attend à une progression de près de 80%.

S’il faut relativiser cette hausse du fait d’un faible volume d’arrivées préalables, il n’en demeure pas moins que ce marché pourra constituer à l’avenir un réservoir important pour le tourisme marocain.

"Le taux de progression n’est significatif que quand les chiffres de départ sont énormes mais malgré la modestie des arrivées chinoises en 2015, ce marché a un potentiel énorme. Nous sommes bien partis pour atteindre les 100.000 visiteurs en 2017 sachant que nous avons accueilli 60.000 chinois en 2016 contre à peine 18.000 en 2015", se réjouit notre interlocuteur.

Selon lui, cette progression continue et très importante en potentiel s’explique par trois facteurs:

-"C’est un marché au potentiel énorme pour le Maroc sachant qu’il deviendra bientôt le premier pourvoyeur de touristes de la planète.

-"La dynamique en cours va se poursuivre grâce à la levée des visas de juin 2016. Rappelons que le nombre des visites de touristes chinois était bridé par la nécessité d’obtenir un visa marocain.

-"En termes de qualité et de sécurité, le Maroc représente une destination attractive pour des Chinois qui veulent visiter un pays à la fois arabe et africain. Pour l’anecdote, la curiosité chinoise à l’égard du Maroc s’est forgée pendant la révolution culturelle car le seul film américain qui était diffusé dans les télévisions chinoises était "Casablanca", du fait de sa thématique anticolonialiste".

Notre source poursuit que le cap de 100.000 visiteurs prévu à la fin de l’année 2017 est significatif et prometteur sachant que le Maroc n’entretient aucune liaison aérienne directe avec le pays de l’empire du milieu.

"En attendant l’ouverture de rotations directes qui boosteront le trafic d’au moins 20%, nous multiplions les accords avec des agents de voyages et les compagnies aériennes chinoises ou européenes de France, d'Espagne, du Portugal, d'Italie … car les touristes chinois visitent en moyenne 2 à 3 pays quand ils partent en vacances. C'est le cas de la compagnie Beijing Capital Airlines qui inaugure 3 vols directs par semaine vers Lisbonne avec qui nous avons signé un accord de code-share", précise notre source.

A la question de savoir si ce marché émetteur pourra dans les 10 années à venir atteindre 1 million d’arrivées voire beaucoup plus, notre interlocuteur répond que le Maroc doit d’abord faire des gros efforts qualitatifs pour arriver à capter un tel contingent de visiteurs.

"Ce n’est pas du tout impossible mais tout dépendra de la capacité d’accueil et d’accompagnement mises en place par les opérateurs avec l’aide des pouvoirs publics. Il faut multiplier des formations pour des guides parlant mandarin, un parc d’autocars modernes, des menus chinois… Pour satisfaire la demande potentielle, il faut savoir si nous optons pour la qualité ou la quantité de touristes reçus. Nous devons donc répondre à beaucoup d’interrogations avant de faire des plans sur la comète", conclut notre interlocuteur.

Tout dépendra donc des équipements que le Maroc mettra à la disposition de ces touristes dont il faudra satisfaire des habitudes très particulières mais qui sont considérés comme une véritable poule aux œufs d’or pour les professionnels du tourisme.

Le Maroc devrait peut-être s’inspirer de la Turquie qui a réussi à passer en moins de 20 ans de 6 millions de touristes étrangers à 40 millions en attirant notamment les marchés chinois et russe.