Médias24: Deux semaines après le lancement d’une nouvelle boucle en hypercentre, quel bilan faites vous de ce nouveau plan de circulation?

Mohamed Bourrahim: Il est trop tôt pour dresser un premier bilan. Ceci dit, les personnes qui ont l’habitude de se rendre en hypercentre se sont déjà familiarisées avec les changements opérés. Pour les autres, cela prendra du temps comme c’est le cas partout dans le monde.

L’essentiel est de ne pas perdre de vue l’objectif recherché et qui est d’anticiper la forte demande en mobilité qui se déclenchera à l’ouverture du Grand Théâtre de Casablanca (Ndlr: septembre 2017).

Il faut également savoir que le nouveau plan de circulation touchera à terme tout Casablanca. Les études sont en cours. Elles détermineront les étapes à venir et le mode opératoire. 

En ce qui concerne le bilan, nous le ferons avant la mise en place d’autres boucles.

-Le traçage au sol des couloirs dédiés aux bus et aux taxis est fait, mais la circulation continue comme par le passé. A quand le respect de ces couloirs?

-Leur respect s’impose depuis le lancement du nouveau plan de circulation. Ceux qui ne respectent pas ces règles sont exposés à des pénalités. Les services de police y veillent. Vu que c’est encore nouveau dans l’esprit des gens, les agents de police usent de pédagogie plus que de sanctions, le temps que les automobilistes assimilent parfaitement les nouvelles mesures.

-Y a-t-il déjà eu des cas de verbalisation?

-Je ne sais pas. C’est le travail des services de police.  Mais comme je viens de le dire, le défi actuel est de sensibiliser, expliquer, faire adhérer les gens aux nouveaux changements…

Les interdictions de stationnement sont également  de mise. Des panneaux le signalant ont été installés dès le premier jour de l’entrée en vigueur du plan de circulation. La verbalisation et le transfert des voitures en fourrière sont prévus en cas d’infraction.  

Certes, il  y a encore des voitures qui se garent dans ces zones. Elles sont passibles d’être conduites en fourrière. Mais là encore, les agents de la police ont leur manière de gérer les choses en prenant en compte le facteur timing.  

-Il y des embouteillages qui se sont déplacés de l’hypercentre vers d’autres zones comme Bd Zerktouni, Avenue Mers Sultan… la nouvelle boucle ne fait donc que transférer le flux ailleurs….

-Il est impossible de décongestionner la ville d’un coup de bâton magique. Pour déplacer le flux à l’extérieur du centre de la ville, il faut procéder par zone et par phase. Autrement dit: fluidifier un premier périmètre avant de passer à un deuxième, puis un troisième….

Pour reprendre votre exemple, quand nous attaquerons Zerktouni, le bouchon se déplacera vers 2 Mars, et quand nous attaquerons 2 Mars, le bouchon se déplacera plus haut… 

C’est un processus technique, de longue haleine et qui s’appuie sur les conclusions de bureaux d’études spécialisés. Ces derniers disposent de données précises sur le nombre de voitures en circulation, le nombre de déplacements, les sens des flux…

Nous allons nous appuyer également sur des caméras de surveillance et sur la gestion intelligente des carrefours pour mieux gérer la circulation. 

-Où en est ce dernier projet e gestion intelligente?

-Il suit son cours. Il aboutira en 2017.

-Y a-t-il une possibilité de retour en arrière si le nouveau plan s’avère inefficace?  

-Absolument pas. Je répondrai à votre question par une autre question. Est-il possible d’enlever le tram? Bien sûr que non. La même réponse est valable pour le plan de circulation.

Nous nous basons sur les recommandations d’études techniques sérieuses et documentées. Nous sommes également en train de mettre à jour le plan de déplacement urbain de Casablanca (Ndlr: 18 communes à l’intérieur de la ville et 17 autres dans la périphérie). Ce dernier nous fournira des réponses sur les demandes en déplacement d’ici 2020-2025.