La manière dont le Maroc a renoué avec Cuba résume en quelques séquences la nouvelle stratégie diplomatique du Maroc et le rôle du Roi.

La nouvelle approche, pragmatique et dynamique, a obtenu des succès tangibles sur la scène africaine. La même approche est dupliquée à Cuba. L’Amérique latine sera probablement une prochaine cible de la diplomatie royale.

Dès 1999 et l’an 2000, le Roi Mohammed VI voulait changer l’approche diplomatique marocaine. Il voulait d’emblée les meilleures relations possibles avec les voisins. Et une présence active sur les régions considérées comme proches de l’Algérie ou faisant partie du même camp que l’Algérie.

A partir de cette date, il y a eu une patiente montée en puissance qui a vu par exemple l’Inde retirer sa reconnaissance de la “rasd“. De nombreux autres pays ont suivi.

C’est également au début des années 2000 que fut enclenchée la nouvelle politique africaine du Maroc.

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Avec Cuba, les choses se sont déroulée d’une manière progressive et à bas bruit. Il y a eu des “clins d’œil réciproques“, selon le mot d’une source marocaine autorisée contactée par Médias24.

Yabiladi rappelle à juste titre la chronologie de ces clins d’œil réciproques ainsi que la lecture marocaine qui en est faite.

La source marocaine de haut niveau contactée par nos soins cite l’exemple du vote marocain en faveur de la résolution cubaine contre l’embargo américain, "vote conforme au droit international". “Le dialogue existe depuis plusieurs années“, ajoute-t-elle.

La nouvelle doctrine marocaine dans le domaine diplomatique consiste à “consolider les alliances tout en allant sur le territoire des autres“. “Nous privons nos adversaires du confort de garder le monopole des relations avec des alliés historiques à qui le Maroc a tourné le dos pendant des années,“ poursuit notre source qui cite les exemples de la Zambie, la Tanzanie, le Nigéria, l’Ethiopie et maintenant Cuba.

Cette approche a été conçue progressivement par le Roi Mohammed VI qui apporte en plus une touche personnelle que nous avons vue à l’œuvre dans plusieurs pays: "les séjours privés, l'immersion, pour identifier, approcher avant de prendre les décisions“, explique notre source. C’est ce qui s’est passé dans le cas de Cuba également.

Comme dans les pays africains, la reprise des relations se fait sans conditionnalité. Il faut s’attendre à une évolution progressive de la position cubaine.