Le FMI présente les conclusions (encourageantes) de ses consultations au Maroc

VERBATIM. Une mission des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Nicolas Blancher, a séjourné au Maroc du 16 novembre au 1er décembre 2016, afin de procéder avec les autorités marocaines aux discussions relatives aux consultations de 2016 au titre de l’article IV et à la première revue dans le cadre de l’accord au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL), approuvée  en juillet 2016.

Le FMI présente les conclusions (encourageantes) de ses consultations au Maroc

Le 1 décembre 2016 à 20h38

Modifié 11 avril 2021 à 2h39

VERBATIM. Une mission des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Nicolas Blancher, a séjourné au Maroc du 16 novembre au 1er décembre 2016, afin de procéder avec les autorités marocaines aux discussions relatives aux consultations de 2016 au titre de l’article IV et à la première revue dans le cadre de l’accord au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL), approuvée  en juillet 2016.

Les discussions ont porté principalement sur le renforcement de la résilience et du potentiel de l’économie marocaine. Ci-après la déclaration de M. Blancher à l’issue de la mission, complétée de ses déclarations lors d'une conférence de presse organisée à cet effet.

"Au cours des dernières années, l’économie marocaine a bénéficié de la poursuite d’une gestion macroéconomique prudente et des réformes structurelles, ainsi que de l’évolution favorable du prix du pétrole. Les progrès en matière de maîtrise budgétaire et de diversification de l’économie ont renforcé sa résilience.

"Néanmoins, il reste beaucoup à faire pour atteindre une croissance plus élevée, soutenable et mieux partagée. Le chômage, surtout celui des jeunes, reste élevé. D’importantes réformes structurelles sont entamées, et il est nécessaire d’en accélérer la mise en œuvre, pour accroître les gains de productivité, la création d’emplois, et le potentiel de croissance de l’économie.

"Les priorités sont notamment d’améliorer la qualité du système éducatif, le fonctionnement du marché du travail et le taux d’activité des femmes et d’accélérer davantage les efforts en vue d’améliorer le climat des affaires.

"Un des constats que l’on fait quand on compare la situation du Maroc avec d’autres pays au niveau du système éducatif, c’est que le Maroc déploie beaucoup d’investissements publics dans le secteur, mais que les résultats ne sont pas à la hauteur des réformes engagées.

"En 2016, la croissance de l’économie marocaine devrait ralentir pour se situer entre 1,5 et 2 %, en raison d’une mauvaise campagne céréalière et de la relative faiblesse de l’activité non agricole. L’inflation et la croissance du crédit restent modérées.

"Le déficit des transactions extérieures courantes devrait s’accentuer légèrement à 2,9 % du PIB, notamment du fait de la hausse des importations de biens d’équipement et de produits alimentaires, ainsi que la baisse des prix du phosphat et malgré le dynamisme des nouveaux secteurs industriels. Tenant compte de l’afflux d’investissements étrangers, les réserves internationales ont atteint l’équivalent de 6,8 mois d’importations.

"En 2017, la croissance devrait s’accélérer autour de 4,4 %, grâce à la reprise agricole et à une meilleure performance des activités non agricoles.

"Elle devrait se stabiliser autour de 4,5% à moyen terme, sur la base de la mise en œuvre des réformes en cours. Cependant, les risques liés à la croissance dans les pays avancés et émergents, aux prix mondiaux de l’énergie, aux tensions géopolitiques dans la région et à la volatilité sur les marchés financiers mondiaux, demeurent importants.

"Au plan budgétaire, l’évolution jusqu’à fin septembre est en ligne avec l’objectif de déficit de 3,5 % du PIB pour 2016. La mission salue la récente réforme du régime de retraite du secteur public. Les positions sont tranchées quant à la réforme en soi. Mais je pense qu’il y a un consensus sur le fait que l’ancien régime des retraites était en hémorragie financière et qu’il fallait arrêter cette hémorragie à tout prix.

"La mission salue également l’amélioration des finances publiques, prévue dans le projet de loi de finances 2017, avec un déficit de 3 % du PIB.

moyen terme, les réformes visant à rendre le système fiscal plus efficient et plus équitable devraient être accélérées, notamment en élargissant l’assiette fiscale et en luttant contre la fraude.

"Ces efforts permettraient de soutenir les investissements dans les infrastructures, la santé, l’éducation et la protection sociale et de réduire la dette publique. En effet, même si la dette est soutenable et en mesure de résister à divers chocs, sa réduction permettra d’accroître les marges de manœuvre budgétaires.

"Par ailleurs, la maîtrise des risques liés à la décentralisation budgétaire nécessitera une bonne gouvernance, la transparence et la discipline budgétaire dans les collectivités territoriales et la mission soutient les efforts en cours dans ce domaine.

"Nous soutenons l’intention des autorités d’entamer une transition graduelle vers un régime de taux de change plus flexible et un cadre de ciblage d’inflation. Un tel régime favorisera l’intégration à l’économie mondiale, en préservant la compétitivité et en renforçant la capacité d’absorption des chocs extérieurs. Nous continuons de travailler avec les autorités pour la finalisation de leur feuille de route pour cette transition.

"Le Maroc n’est pas dans une situation de pression, comme c'était le cas de l’Egypte. Le Royaume a des bases solides au niveau des investissements, des réserves de change, mais également en termes de risques liées à l’exposition de l’économie aux fluctuations de change. Nous pensons que maintenant est  le moment idéal pour entamer la transition.

"Le secteur financier marocain est bien capitalisé et les risques pesant sur la stabilité financière demeurent limités. Les créances en souffrance ont augmenté, mais elles sont bien provisionnées. Le suivi du régulateur est bon et nous ne pensons pas que leur niveau actuel représente un risque pour le secteur financier marocain.

"Il conviendrait par ailleurs, de continuer à réduire la concentration des crédits et à accorder une attention particulière aux risques associés à l’expansion des banques marocaines en Afrique, comme nous l'avons indiqué dans notre dernière note

"A cet égard, le renforcement du contrôle bancaire et de la collaboration transfrontalière est bienvenu et la mission salue les progrès réalisés dans la mise en œuvre des conclusions du FSAP. La mission continue aussi de souscrire aux efforts pour accroître l’accès au crédit, en particulier pour les petites et moyennes entreprises. Enfin, la mission recommande l’adoption rapide de la nouvelle loi portant sur les statuts de la Banque centrale, qui renforcera son indépendance et son rôle en matière de stabilité financière".

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

A lire aussi


Communication financière

Atlas Capital: FCP «Atlas Performance » Rapport au commissaire aux comptes période du 1er Octobre 2023 au 31 Mars 2024

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.