COP22: Premiers détails de l’initiative marocaine “Oasis durables” pour sauver les espaces oasiens

Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, a dévoilé les détails d’une stratégie de préservation des oasis qui se meurent chaque année. Ce plan a pour ambition de faire revivre des espaces sinistrés. Mais sans soutien international, cette initiative restera une goutte d’eau dans l’océan du désert.  

COP22: Premiers détails de l’initiative marocaine “Oasis durables” pour sauver les espaces oasiens

Le 14 novembre 2016 à 17h49

Modifié 14 novembre 2016 à 17h49

Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, a dévoilé les détails d’une stratégie de préservation des oasis qui se meurent chaque année. Ce plan a pour ambition de faire revivre des espaces sinistrés. Mais sans soutien international, cette initiative restera une goutte d’eau dans l’océan du désert.  

«En un siècle, le Maroc a perdu 2/3 de ses oasis et si rien n’est fait, ces espaces naguère florissants disparaîtront». Face à ce triste constat énoncé par Aziz Akhannouch, les autorités marocaines assistées d’experts d’organismes internationaux (UNCCD, FAO, UNESCO…) ont élaboré un plan de sauvetage des oasis.

Lundi 14 novembre, le ministre a présenté une initiative intitulée «Oasis durables» pour sauvegarder ces espaces de vie grâce à des mesures concertées avec les pays souffrants du même phénomène de désertification.

Dans toutes les zones oasiennes, les effets des changements climatiques, la raréfaction de l’eau, l’érosion des sols, la diminution de la biodiversité, le recul de l’activité agricole conduisent systématiquement au délitement des communautés qui préfèrent émigrer vers des cieux plus cléments.

L’initiative s’appuie sur l’article 7 de l’Accord de Paris qui énonce la nécessité de protéger les écosystèmes les plus vulnérables comme les oasis abritant 2 milliards d’habitants (28% de la population mondiale) et couvrant 40% de la surface terrestre et 60% de celle de l’Afrique.

Dans le cadre de la COP22, les rédacteurs du plan ont proposé trois axes stratégiques d’intervention :

- Reconnaître les spécificités du système oasien, sa vulnérabilité et ses capacités uniques de résilience aux changements climatiques. Cette reconnaissance passera d’abord par un recensement exhaustif des zones oasiennes à travers une cartographie précise.

- Mettre en œuvre des actions concertées pour préserver la biodiversité végétale et animale, les techniques agricoles et l’optimisation des ressources hydriques. Encadrer l’urbanisation et défendre le patrimoine architectural et culturel pour préserver l’écosystème et le capital humain de ces lieux de vie au Maroc et dans tous les pays concernés.

-Valoriser ses potentialités naturelles dans une démarche de développement durable qui intègre les dimensions économiques, sociales et environnementales (développement des produits du terroir, de l’écotourisme, de l’artisanat, des coopératives et des GIE…).

Pour atteindre ces objectifs, «Oasis durables» a émis une série de recommandations :

- Mutualiser les efforts des pays concernés par la menace de disparition des espaces oasiens.

- Mise en place de systèmes d’alerte : sécheresse, incendies, inondations, ensablement, invasion de criquets, pullulation d’autres ravageurs et dissémination des maladies (palmiers)

- Faire signer un document commun aux États concernés en faveur des oasis.

- Initier des discussions (processus CCNUCC et hors CCNUCC) pour un statut spécifique des oasis.

- Former une coalition de pays et d’organisations concernés par la problématique et la revitalisation oasienne et les sensibiliser aux solutions envisageables pour ces écosystèmes

- Créer une structure dédiée (lobbying) pour un plaidoyer commun en faveur des oasis.

- Constituer un fonds financé par les pays et organisations concernés et par des fonds climats.

De l’aveu même de ses concepteurs, cette initiative permettra de traiter certaines problématiques des oasis marocaines, mais sans coopération transfrontalière, les résultats de la lutte contre la désertification et les changements climatiques auront un impact limité, voire éphémère.

Notons que ce lundi 14 novembre, la secrétaire exécutive de la CNULCD (Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification) a annoncé l’installation en avril 2017 à Rabat d’un centre de coordination africain pour lutter contre les effets de la désertification.

En plus de la Turquie pour le continent asiatique, le Chili pour l’Amérique du Sud et l’Allemagne pour l’Europe, le Maroc abritera les locaux africains de la CNULLCD qui vient aussi en aide aux oasis menacées. 

 

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