Ce mardi 8 novembre, une conférence-débat a été organisée par le collectif "Pêche et développement durable", à laquelle ont pris part également des représentants du département de la Pêche, des armateurs, des représentants de chambres maritimes… Objectif: communiquer sur les procédures existantes et les failles à combler. 

Tous ont été unanimes quant à l’efficacité partielle des plans d’aménagement appliqués à certaines pêcheries comme le poulpe, l’espadon… mais qu’au niveau du contrôle, du chemin restait à faire.

"Les mesures mises en place comme l’instauration de période d’interdiction de pêche, la construction de marchés de gros… restent insuffisantes pour venir à bout de la pêche illicite. L’efficacité du contrôle requiert une coordination entre les différents intervenants , allant du département de la Pêche à la police judiciaire, en passant par le ministère de la Justice, la douane, les autorités locales", déclare Abderrahmane Elyazidi, coordinateur du collectif.

C’est ce déficit de coordination qui, selon de nombreux intervenants, a favorisé la prolifération de la pêche illégale et la commercialisation de ses produits, dépassant de loin le stade d’une activité marginale.

Un plan national de contrôle des activités de pêche existe. Mais il faudra attendre 2017 pour qu’il soit décliné en "18 plans régionaux de contrôle, permettant une meilleure gestion du contrôle et une meilleure couverture", souligne Mohamed Ben Bari, directeur du contrôle des activités de la pêche depuis juin 2016.  

Ce plan vise l’intégration du contrôle et de la traçabilité dans les actions d’inspection et de surveillance, mais également l’harmonisation des méthodes et procédures techniques de contrôle et d’inspection.

En attendant, le suivi des navires par VMS (Vessel monotoring system) est déjà opérationnel, aussi bien dans la pêche hauturière que côtière. Selon les chiffres fournis par le département de la pêche, "2.250 dispositifs de positionnement et de localisation ont été déployés à bord des navires opérant dans la pêche hauturière et cotière". La flotte artisanale n’est pas couverte.  Elle sera dotée d'un système approprié aux barques. 

Ces outils ont produit, selon la même source, un effet de dissuasion et par ricochet une nette réduction des nombre d’infractions, passant de 641 en 2013 à 404 en 2015.

Quelque 234 personnes ont été poursuivies en justice dans le cadre de la lutte contre les embarcations clandestines, contre 170 en 2014 et 108 en 2013.  

Une série de recommandations a été formulée par le collectif, tout en faisant le lien entre l’urgence d’une intervention coordonnée des services de l’Etat et le maintien de la paix sociale.

-Eriger la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) ainsi que le commerce des captures issues de cette pêche en priorité nationale dans le programme gouvernemental.

-Mettre en place un plan d’action national interministériel pour contrecarrer la pêche INN et le commerce des captures issues de cette pêche.

-Doter le département de la pêche maritime de moyens humains et matériels suffisants pour combler d’urgence le déficit par rapport aux besoins de contrôle et de traçabilité.

-Mettre en place une interconnexion numérique entre les bases de données concernées par le contrôle.

-Généraliser sans délai l’équipement de localisation et de suivi des unités de pêche de moins de 3 tonneaux, comme le stipule la réglementation.  

Ci-dessous, un schéma expliquant le circuit de contrôle des captures: