La présentation du bilan gouvernemental des ministres PPS a démarré avec une allocution de Nabil Benabdellah, secrétaire général du parti, qui a tenu à afficher et partager les "succès de son parti avec le PJD, contrairement à d’autres qui ne jouent pas collectif".

Quelques minutes plus tôt, il confiait à Médias 24 avoir trouvé «indécents» les propos de Salaheddine Mezouar, président du RNI, qui s’adjugeait le mérite économique du bilan gouvernemental.

Sur scène, il s’est réjoui de son alliance avec le chef du PJD, en précisant que le PPS n’est pas "comme certains partis qui ont un pied à l’intérieur du gouvernement et un autre en dehors".

Le secrétaire général du parti du Livre a longuement remercié et fait applaudir Abdelilah Benkirane, présent dans la salle, pour sa "patience".

Après cette déclaration de solidarité sans faille, chaque ministre, en tenue décontractée, a eu l’occasion de mettre en avant ses réalisations et les "acquis engrangés durant les cinq dernières années".

Avant leur intervention à la tribune, l’assistance a eu droit à la projection d’un film promotionnel présentant les avancées accomplies par chacun des cinq ministres encartés au PPS.

Charafat Afilal, ministre chargée de l’Eau a ouvert le bal en énumérant ses "nombreuses" réalisations: construction de cinq grands barrages, mise en place de moyens de protection contre les inondations dans les villes, généralisation de l’accès à l’eau potable…

Abdeslam Seddiki, ministre de l’Emploi et son prédécesseur Abdelouahed Souhail (gouvernement Benkirane I) ont ensuite présenté leurs "avancées sociales": instauration de l’indemnité perte d’emploi, loi sur le travail des employés de maison, extension du nombre d’assurés sociaux dans le secteur informel, hausse du SMIC, création de 417.000 emplois contre 248.000 détruits (2012-2015)…

Houcine El Ouardi s’est largement distingué de ses collègues, à l’applaudimètre, en déroulant les actions et innovations qu’il a menées au ministère de la Santé: baisse du prix de 2.740 médicaments, mise sur le marché d’un traitement générique contre l’Hépatite C, extension du RAMED, mise en place d’une assurance destinée aux ascendants, création de 109 nouveaux dispensaires ….

Enfin, et même si son département est le parent pauvre du gouvernement, Amine Sbihi, ministre de la Culture, s’est félicité d’avoir rénové plusieurs monuments historiques et créé 54 nouveaux instituts culturels. Lucide, il a reconnu que les grands chantiers culturels étaient imputables à la seule action royale (théâtre de Casablanca, de Rabat, Tanger, Musée d’arts contemporains Mohammed VI…)

Le dernier à intervenir a été le ministre de l’Habitat et de la politique de la ville, Nabil Benabdellah, qui a déclaré avoir réduit de 50% le déficit en logement du Maroc. Le secrétaire général du PPS a aussi affirmé que son action à la tête de son ministère avait permis d’éliminer les bidonvilles de 56 villes marocaines.

Après la présentation du bilan de son équipe, Benabdellah est revenu à nouveau sur l’unité exemplaire de sa formation avec le PJD en invitant sur scène le chef du gouvernement à livrer son appréciation sur la collaboration de deux partis que "tout opposait au départ".

Une fois sur la tribune, Benkirane a (très) longuement enlacé son ministre, puis affirmé que le "maâkoul" (sérieux) était la vraie clé de ce rapprochement partisan qui avait accompli des miracles.

Il a ensuite vanté la loyauté de Benabdellah, qui n'essaie pas de tirer la couverture à lui comme un "certain parti (le RNI, ndlr) qui déclarait récemment être le seul maître d’œuvre de la décompensation".

Le chef du PJD a conclu son satisfecit en déclarant qu’il avait convenu avec le secrétaire général du PPS que leurs partis seraient soit présents ensemble ou absents ensemble du futur gouvernement. Bref, c'est à la vie, à la mort...