Stabilité financière : les banques marocaines résilientes malgré la conjoncture mitigée

Malgré la baisse de leurs résultats de 6,5% en 2015, sur fond du resserrement de leurs marges d’intermédiation et du coût élevé du risque de crédit, les banques marocaines demeurent résilientes. C’est ce que révèle le dernier rapport sur la stabilité financière, élaboré par le CCSRS.

Stabilité financière : les banques marocaines résilientes malgré la conjoncture mitigée

Le 14 juillet 2016 à 14h22

Modifié 11 avril 2021 à 2h38

Malgré la baisse de leurs résultats de 6,5% en 2015, sur fond du resserrement de leurs marges d’intermédiation et du coût élevé du risque de crédit, les banques marocaines demeurent résilientes. C’est ce que révèle le dernier rapport sur la stabilité financière, élaboré par le CCSRS.

Le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS), qui compte dans ses rangs des représentants de Bank Al Maghrib, de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS), et de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), affirme dans son dernier rapport sur la stabilité financière que les stress tests réalisés auprès des banques, ont permis de confirmer leur résilience, malgré une conjoncture mitigée.

Les banques marocaines sont ainsi aptes à résister aux probables chocs émanant des conditions macroéconomiques, de leur position de liquidité ou de leurs expositions sur leurs filiales situées à l’étranger. Le comité relève toutefois une vulnérabilité face aux chocs potentiels susceptibles d’impacter la qualité du crédit de leurs grandes contreparties.

Par ailleurs, les fonds propres des banques ont continué à s’établir à des niveaux conformes dans l’ensemble: elles affichent ainsi un ratio de fonds propres moyen de 13,7% et un ratio de fonds propres de catégorie 1 de 11,8%. En outre, les provisions spécifiques constituées par les banques ont enregistré une hausse de 13%, portant le taux de couverture des créances en souffrance à 68%.

Il est à noter qu’au niveau du secteur, l’année 2015 s’est également caractérisée par une réduction des déficits de trésorerie des banques, grâce au renforcement des réserves de change et conséquemment par une baisse de leur recours au refinancement sur les marchés.

Le secteur des assurances a, quant à lui, vu son activité progresser de 7%. Le taux de rentabilité du secteur s’est légèrement contracté, passant de 9,9% à 9,1%, suite à une détérioration des produits financiers nets. Les plus-values latentes ont poursuivi leur trend baissier, en lien avec la contre-performance du marché boursier et ont représenté en moyenne 5,9% des actifs représentatifs.

Par ailleurs, les actifs liquides des compagnies d’assurance ont représenté près de 2,5 fois leurs passifs exigibles, reflétant ainsi une forte capacité à couvrir leurs éventuelles sorties de trésorerie.

Leur marge de solvabilité, couvrant le risque de souscription, s’est stabilisée en moyenne à plus de quatre fois le minimum réglementaire. Néanmoins, le comité estime dans son rapport que le passage vers un régime prudentiel de solvabilité basée sur les risques devrait nécessiter la recapitalisation de certaines entreprises d’assurance.

D’autre part, le comité attire l’attention sur la concentration des marchés de capitaux, notamment au niveau du marché actions, qui se concentre sur un nombre limité d’émetteurs et de secteurs d’activités économiques: «Cela constitue une source de fragilité, dans un contexte marqué en 2015 par les difficultés de certains grands émetteurs», souligne-t-il dans le rapport.

Celui-ci ajoute: «Cette situation nécessite, d’une part, une vigilance par rapport à la santé financière des grandes entreprises ayant un lien important avec le système financier et d’autre part, un approfondissement du marché et une accélération des réformes prévues pour son développement».  

Crédit: les entreprises plus défaillantes que les ménages

En 2015, les créances en souffrance ont continué de croître, quoique à un rythme ralentissant à 9,2% contre 20% en 2014. Elles ont vu leur taux porté à 7,4% contre 6,9% en 2014 et 5,9% en 2013.

Le taux de défauts de paiement des ménages, dont la dette s’est stabilisée à 30% du PIB, s’est replié pour la première fois depuis 3 ans, revenant à 7,5% après 7,8% en 2014. Leur charge d’endettement moyenne poursuit sa tendance à la hausse, constatée ces dernières années.

Marqué par la contraction de leur dette bancaire, l’endettement financier des entreprises non financières a reculé à 71% du PIB, tandis que leurs défauts de paiement ont de nouveau augmenté, pour s’établir à 44 MMDH en 2015, représentant 9,7% de cette dette.

Le rapport note cependant que la baisse de l’endettement est plus remarquée au niveau des entreprises privées, qui ont vu leur dette financière se replier pour la première fois depuis dix ans, à 48% du PIB. En parallèle, l’endettement financier des entreprises publiques a continué de progresser vigoureusement, tiré essentiellement par sa composante extérieure. Un constat également relevé par la Cour des comptes dans son dernier rapport sur les EEP.

Par ailleurs, une étude portant sur un échantillon de 1.684 entreprises non financières privées et publiques, cumulant un chiffre d’affaires de 232 MMDH et une dette financière de 198 MMDH, montre que leur dette fournisseurs a culminé à plus de 6 mois de leurs achats pendant que leurs créances envers leur clientèle se sont légèrement infléchies à 2,8 mois de chiffre d’affaires.

«Ces délais sont situés à des niveaux alarmants pour certains secteurs d’activité, notamment la promotion immobilière, le BTP et les transports et communication», note le comité. «L’analyse des causes à l’origine de cette situation révèle la nécessité de renforcer le cadre légal, notamment la loi sur les délais de paiement et de veiller à sa mise en œuvre effective».

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