Gadem: la politique sécuritaire autour de Sebta et Melilia est inquiétante

Le Gadem vient de publier un rapport sur la situation des migrants aux abords de Sebta et Melilia.

Gadem: la politique sécuritaire autour de Sebta et Melilia est inquiétante

Le 18 décembre 2015 à 11h00

Modifié 18 décembre 2015 à 11h00

Le Gadem vient de publier un rapport sur la situation des migrants aux abords de Sebta et Melilia.

Les présides occupés de Sebta et Melilia, anciennement zones tampons face aux flux migratoires, sont en train de se transformer progressivement en centres de tri des migrants. D'après les conclusions basées sur son enquête, le Groupe antiraciste de défense et d'accompagnement des étrangers et migrants (Gadem) présente la situation comme suit: "Les abords des villes de Sebta et Melilia sont devenus des points de tri des vies. Cette situation conforte l'impunité autour des politiques migratoires régissant les frontières des enclaves."

Réduction du nombre de Subsahariens candidats à la migration

La coopération sécuritaire qui lie le Maroc à l'Espagne en matière de migration a débouché sur la construction d'une triple barrière espagnole, en plus de celle érigée par le Maroc en 2014, renforcée, en 2015, par un revêtement de fils barbelés. De plus, Melilia, véritable forteresse espagnole, est dotée de 600 agents fixes de la Guardia civil, 180 agents des unités tournantes, 42 caméras disposées le long des barrières et un hélicoptère.

Une approche sécuritaire efficace, dont se félicitent les services sécuritaires des deux côtés de la barrière. En effet, le nombre d'entrées des Subsahariens à Melilia a fortement régressé. La Guardia civil recense ainsi 134 tentatives de saut de barrière à fin mai 2015, contre 2.240 cas répertoriés en 2014.

Peu de soutien des ONG basées à Sebta et Melilia

A l'intérieur des deux villes, la situation des migrants subsahariens n'est pas à envier. Elsa Tyszler, membre de l'observatoire Migreurop, note que "l'activité des associations de protection des droits de l'homme et particulièrement celles qui se penchent sur la politique migratoire ou sur les conditions des migrants, est fortement réprimée à Sebta et Melilia."

De plus, les demandeurs d'asile ne peuvent pas non plus se déplacer librement sur le territoire espagnol pendant l'examen de leur demande. Il leur est ainsi interdit de rejoindre la péninsule, en dehors de tout cadre légal.

De nouveaux canaux de transit dangereux

Si ces mesures sont une réussite sur le plan sécuritaire, elles sont fortement préjudiciables et dramatiques sur le plan humanitaire. A ce propos, Bilal Jouhari, chargé de communication du Gadem, a déclaré, lors d'une conférence de presse organisée ce jeudi: "Confrontés à une politique sécuritaire agressive, les Subsahariens candidats à la migration empruntent d'autres canaux.

De plus en plus de personnes choisissent ainsi d'emprunter la route du Sud pour traverser les eaux jusqu'aux îles Canaries depuis la ville de Laâyoune." "D'autres quittent le Maroc pour tenter de rejoindre l'Europe à partir de la Libye." Des canaux de plus en plus risqués et dangereux, qui inquiètent les défenseurs du droit à la libre circulation des personnes.

C'est le cas de Stéphane Julinet, membre du Gadem. Il a déclaré, lors de la même conférence, qu'il lui est arrivé de constater "des déplacements massifs de Subsahariens vivant à Fnideq (ville frontalière avec Sebta) à plusieurs kilomètres de là, vers la ville de Tiznit". En effet, notent les membres du groupe, "u desi les renvois vers les pays d'origine des migrants arrêtés ont fortement baissé, leur déportation, à destination d'endroits isolés ou pesservis, est  cdevenue monnaieourante".

Les Syriens, nouveaux candidats aux frontières de Sebta et Melilia

Le net recul du nombre de candidats à l'immigration clandestine issus des pays d'Afrique subsaharienne ne fait pas pour autant baisser le nombre d'arrivées d'étrangers sur le territoire espagnol. Selon le Haut commissariat aux réfugiés, entre janvier et juin 2015, 4.849 individus ont franchi la barrière de Melilia, 4.049 d'entre eux sont d'origine syrienne. Une tendance confirmée par les chiffres de la Guardia civil, qui recense 3.288 Syriens dans les centres d'internement pour étrangers.

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