Notre série: Madame la juge. III. Rachida Ahfoud, la femme de médias

En dépit d’une féminisation de plus en plus palpable, la magistrature au Maroc demeure à ce jour, une discipline à dominance masculine. Il s’agit là d’un constat chiffré. Aux postes de décision, le nombre d’hommes magistrats dépasse largement celui des femmes. Sur le terrain de la compétence, les magistrates marocaines n’ont rien à envier à leurs confrères. Là aussi, c’est un constat. Et c’est celui que Médias 24 entend dresser, en vous proposant cette série de portraits de "Femmes magistrates" qui, de par leurs parcours, forcent le respect de tous. 

Notre série: Madame la juge. III. Rachida Ahfoud, la femme de médias

Le 21 octobre 2015 à 11h26

Modifié 11 avril 2021 à 2h37

En dépit d’une féminisation de plus en plus palpable, la magistrature au Maroc demeure à ce jour, une discipline à dominance masculine. Il s’agit là d’un constat chiffré. Aux postes de décision, le nombre d’hommes magistrats dépasse largement celui des femmes. Sur le terrain de la compétence, les magistrates marocaines n’ont rien à envier à leurs confrères. Là aussi, c’est un constat. Et c’est celui que Médias 24 entend dresser, en vous proposant cette série de portraits de "Femmes magistrates" qui, de par leurs parcours, forcent le respect de tous. 

Nous avons consacré le premier portrait à Saadia Belmir, l’une des personnalités les plus respectées de la sphère judiciaire. Le deuxième, lui, mettait en lumière le féminisme à la "sauce-magistrature", avec Mme Aicha Naciri comme figure de proue.

Devoir de réserve et feux des projecteurs. Pour un magistrat, allier les deux est une entreprise aussi difficile que dangereuse. Pourtant, Mme Rachida Ahfoud, à qui nous consacrons aujourd’hui ces quelques lignes, semble avoir saisi toutes les subtilités que soulève cet alliance.

Si vous êtes de ceux qui boudent la RTM - Al Oula actuellement - depuis le 12 octobre 2001, le nom de notre magistrate ne vous dira certainement rien. Car cette date correspond précisément au lancement de l’émission "Moudawala", l’une des émissions les plus regardées au Maroc, et dont Mme Ahfoud est à la fois la créatrice et l’animatrice.

Un dimanche sur deux, à 21h45, des milliers de Marocains s’installent devant la télé, sur leurs canapés, "sedaris" ou lits, pour suivre des dossiers judiciaires puisés dans les archives des tribunaux marocains.

Elle rend la justice intéressante

Dans chaque épisode, des affaires civiles, sociales, commerciales et autres dossiers délictuels ou criminels sont relatés sous forme de fiction, venant caresser les curiosités les plus malsaines et moyennant des acteurs parmi les plus prisés de la scène marocaine. Rachid El Ouali ou Abderrahim El Meniari sont d’ailleurs des habitués de ces chroniques judiciaires.

Un dimanche sur deux, à 21h45, les adeptes de "Moudawala" retrouvent aussi Rachida Ahfoud. Celle-ci apparaît au début de l’émission, pour initier les téléspectateurs au dossier du jour, et à la fin, pour en expliquer les tenants et aboutissants juridiques.

Notre magistrate ne vient donc pas pour jouer la comédie, mais pour rappeler que l’affaire en question a bien eu lieu, qu’elle a eu sur ses "vrais" protagonistes, victimes ou condamnés, des effets réels.

Que reproche-t-on à Mr X? Quelles sanctions lui a-t-on infligées? Sur quelles bases juridiques? R. Ahfoud s’y penche méthodiquement, simplement, et, presque comme au prétoire, quasi-solennellement. Les étudiants en droit et autres juristes en herbe y trouvent un cours de soutien, les profanes, eux, y voient une occasion de dormir "moins profane".

Partager son savoir juridique

Il en ressort que, en dehors de l'étiquette de "femme de média" qu'elle endosse depuis 1992 quand elle rejoint la première chaine en tant que conseillière juridique, notre magistrate peut tout aussi bien prétendre aux qualités de vulgarisatrice, simplificatrice et éducatrice du droit.

Vocations qu’elle cultive à l’institut supérieur de la magistrature et dans les universités marocaines où elle enseigne, mais aussi dans ses nombreux ouvrages.  

Pour elle, "nul n’est censé ignorer la loi". Un adage qu’elle aime à rappeler et marteler. Celle qui, en 35 ans d’exercice, a officié successivement au parquet du tribunal de première instance (TPI) de Rabat, à la présidence du TPI d’Al Jadida, au parquet du TPI de Casablanca et à la vice-présidente du TPI d’Ain Sbaa est bien placée pour savoir ce que la connaissance juridique peut éviter comme ennuis.

Mme Ahfoud est actuellement présidente de la chambre sociale près la Cour d’appel de Casablanca où elle opère au grade exceptionnel.

Un peu comme son père, ancien résistant, Mme Ahfoud est sur tous les fronts. Magistrate, femme de médias et professeur, elle est également présidente de l’Association marocaine des juges.

Mais quand on dit tous les fronts, on ne croit pas si bien dire, car elle s’est déjà essayée à l'écriture en tant que romancière et scénariste. Et puis, surtout, notre "touche à tout" n’en reste pas moins une mère de famille. Sa fille, d’ailleurs, est aussi sa consœur dans la magistrature. 

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