Notre série: Madame la juge. I. Saâdia Belmir, l'exemple

En dépit d’une féminisation de plus en plus manifeste, la magistrature au Maroc demeure à ce jour, une discipline à dominance masculine. Il s’agit là d’un constat chiffré. Aux postes de décisions judiciaires, le nombre d’hommes magistrats dépasse largement celui des femmes.

Notre série: Madame la juge. I. Saâdia Belmir, l'exemple

Le 1 octobre 2015 à 13h46

Modifié 1 octobre 2015 à 13h46

En dépit d’une féminisation de plus en plus manifeste, la magistrature au Maroc demeure à ce jour, une discipline à dominance masculine. Il s’agit là d’un constat chiffré. Aux postes de décisions judiciaires, le nombre d’hommes magistrats dépasse largement celui des femmes.

Sur le terrain de la compétence, en revanche, les magistrates marocaines n’ont rien à envier à leurs confrères. Là aussi, c’est un constat. Et c’est celui que Médias 24 entend dresser, en vous proposant cette série de portraits de "Femmes magistrates" qui, de par leurs parcours, forcent le respect de tous.

Nous entamons cette série avec Mme Saadia Belmir, magistrate, membre du conseil des Oulémas, conseiller du ministre de la Justice et Vice-présidente du comité de l’ONU contre la torture

Pour résumer son parcours et son profil en un seul mot, nous avons eu l'embarras du choix. Finalement, après avoir hésité, nous avons opté pour "l'exemple", car c'est un mot qui est revenu souvent dans les déclarations que nous avons recueillies la concernant.

Voyons donc son parcours.

Elle voit le jour en 1944 à Rabat. Orientée par son père, elle rejoint le corps de la magistrature en 1967, à l’âge de 23 ans. Cependant, son exercice effectif de la profession ne débutera qu’en 1978, car entretemps, elle poursuivait ses études à l’université Paris II, obtenant successivement un DES et un Doctorat d’Etat en droit public.

Parallèlement à son cursus universitaire, Mme Saadia Belmir suivait une formation à l’Institut International des Droits de l’Homme à Strasbourg. Formation au terme de laquelle elle obtient un Diplôme International des Droits de l’Homme. «L’ouverture sur les droits de l’homme m’a permis de voir ma profession à travers un angle humaniste», nous confie-t-elle.

De retour au Maroc, elle rejoint les rangs de la Cour Suprême en tant que juge suppléant. Elle enchaîne ensuite les fonctions de juges au Tribunal de 1ère instance de Rabat, de Substitut du Procureur Général à la Cour d’Appel de Rabat, de Conseiller à la même Cour, puis, dès 1995, de Conseiller à la Cour Suprême.

En 1998, la magistrate franchit un nouveau palier puisqu’elle est nommée à la Présidence de la chambre administrative de la Cour suprême, plus haute juridiction administrative du Royaume. Sa formation au Conseil d’Etat français y est pour quelque chose.

Jusque là plus qu’honorable, le parcours de Mme Belmir prend une toute autre ampleur lorsqu’en 1999, elle reçoit la reconnaissance de Feu Hassan II en personne qui la désigne pour siéger au Conseil constitutionnel. Une consécration, car elle sera la première femme marocaine à accéder au cercle très fermé des «Sages».

Après la consécration du père, arrive en 2004, celle du fils. Le Roi Mohammed VI choisit Mme Belmir afin de présenter les doléances de la femme marocaine dans le cadre de la commission pour la refonte de la «Moudawana», le code de la famille.

Qui plus est, en 2005, le Souverain cautionne personnellement sa candidature pour le poste qu’elle occupe actuellement. En l’occurrence, experte et vice-présidente du Comité Onusien contre la torture. Qualité qu’elle cumule avec celle de conseiller du ministre de la Justice, et de membre du  «Conseil des Oulémas».

Par ailleurs, en marge de ses activités aux tribunaux, Mme Belmir officiait à l’institut supérieur de la magistrature en tant qu’enseignante. Certaines magistrates, auxquelles nous allons aussi consacrer un portrait, nous ont confié avoir suivi ses cours.

Aux termes d’un entretien que Mme Saafia Belmir nous a accordé, nous avons voulu la définir, eu égard à son parcours atypique, comme «une magistrate marocaine mais à l’envergure internationale.»

Définition que l’intéressée refuse. De son ton modeste - et pas faussement - elle nous a répondu: «j’aimerais seulement mériter ce qualificatif de Magistrat».

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