La visite en Arabie Saoudite intervient dans un contexte régional troublé, marqué par l’opération “Tempête de la Fermeté“ à laquelle participent des avions marocains, sous commandement des Emirats.

Le Roi Mohammed VI, accompagné de SAR le Prince Moulay Rachid, a effectué dimanche après-midi une courte visite de "travail et de fraternité" à Riyad. La délégation officielle accompagnant le Roi était composée notamment de Moulay Abdallah Alaoui et Moulay Youssef Alaoui, des conseillers du Roi, Omar Azziman, Fouad Ali El Himma et Abdeltif Mennouni, du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Salaheddine Mezouar, du Général de corps d'armée Bouchaib Arroub, Inspecteur général des Forces Armées Royales, Commandant la zone Sud, du directeur général des études et de la documentation, Mohamed Yassine Mansouri, et de l'ambassadeur du Maroc en Arabie Saoudite, Abdeslam Baraka.

Le Roi et la délégation marocaine ont quitté Riyad en fin d'après midi, à l'issue de cette visite marquée par les entretiens entre les deux souverains.

Le Roi Salman a imprimé à l’action de son pays une allure nouvelle. Il a changé la plupart des responsables aux postes clés et désigné aux postes de Prince Héritier et vice-Prince Héritier, des personnalités de la deuxième génération, celle des petits fils du fondateur Al-Saoud. Il a également rompu avec le processus consensuel de prise de décision au sein de la famille royale saoudienne.

Sous son règne, l’homme fort du régime est le Prince Mohamed Ben Salman, directeur du cabinet royal et ministre de la Défense, qu’il vient de désigner au poste de vice-Prince Héritier.

L’Arabie saoudite a pris l’initiative de l’intervention militaire au Yémen, au risque pour la première fois de s’opposer militairement à l’Iran. Au final, cette opération a permis d’imposer le Yémen comme une ligne rouge de la diplomatie saoudienne.

Son rapprochement avec la Turquie plaide en faveur d’un regroupement sunnite, même si le régime politique turc est laïque. En Syrie, l’Arabie saoudite fait également preuve d’une fermeté nouvelle. Le régime de Bachar, allié de Téhéran, est dans le viseur de Salman. L’ensemble de la région vit dans cette fracture sunnites-chiites qui confessionnalise tous les différends régionaux.  L’Iran de son côté ne cache pas ses ambitions régionales, territoriales, militaires et stratégiques, considérant par exemple que l’Irak et la Syrie doivent faire partie du nouvel empire perse, selon diverses déclarations de responsables iraniens de premier plan.

L’Arabie saoudite entend clairement jouer son rôle de puissance régionale et de leader du camp sunnite. Elle entend également jouer un rôle plus conforme à sa puissance pétrolière et énergétique. Le Roi Salman vient de changer la direction et la gouvernance de la puissante Aramco, la compagnie pétrolière qui gère les réserves, la production et les exportations saoudiennes d’or noir.

Les relations maroco-saoudiennes restent très fortes, marquées par le soutien mutuel. Le Maroc est considéré (avec la Jordanie) comme le plus proche allié des pays du CCG (Conseil de coopération du Golfe)  auquel le lient des accords d’assistance militaire.

Le Roi Mohammed VI se trouve déjà aux Emirats après un court séjour de repos aux Seychelles. Ici, la prière du vendredi à Abou Dhabi.

Lundi, le Roi Mohammed VI aura une rencontre officielle avec Cheikh Mohamed Ben Zayed Al-Nahyane, Prince Héritier d'Abou Dhabi, commandant suprême adjoint des forces armées de l'Etat des Emirats Arabes Unis, dans le cadre de la visite de “travail et de fraternité qu'effectue le Souverain dans ce pays frère“, annonce un communiqué du ministère de la Maison Royale, du Protocole et de la Chancellerie.

La même source précise que le Roi est accompagné, lors de cette visite, du Prince Moulay Rachid, ainsi que d'une importante délégation officielle composée de conseillers du Souverain, de membres du gouvernement et de hautes personnalités civiles et militaires.