Louardi s'attaque au tabou Bouya Omar
800 malades sont retenues prisonniers et sans soins dans ce mausolée exploité à des fins commerciales au nom d'une fausse prise en charge traditionnelle des pathologies mentales. Le ministre réagit.
Louardi s'attaque au tabou Bouya Omar
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Le 15 avril 2015 à 20h33
Modifié 15 avril 2015 à 20h33800 malades sont retenues prisonniers et sans soins dans ce mausolée exploité à des fins commerciales au nom d'une fausse prise en charge traditionnelle des pathologies mentales. Le ministre réagit.
Le ministre de la Santé, El Houssaine Louardi, a souligné, mercredi à Kelaât des Sraghna, la nécessité d'adopter une approche globale pour résoudre la problématique de "la violation des droits des personnes atteintes de maladies mentales et psychiatriques au mausolée Bouya Omar" (province de Kelaât des Sraghna).
Cette approche intégrée et consensuelle doit impliquer tous les intervenants concernés pour mettre fin au calvaire et aux problèmes que vivent au mausolée Bouya Omar, des personnes souffrant de maladies mentales et psychiatriques, a-t-il relevé lors d'une rencontre de concertation marquée par la présentation des résultats d'une étude réalisée par le ministère sur "la problématique de la violation des droits des personnes atteintes de maladies mentales et psychiatriques au mausolée Bouya Omar".
M. Louardi a fait observer que ces malades restent "emprisonnés" au mausolée Bouya Omar plutôt que de recevoir un traitement médical.
"Elles sont près de 800 personnes, maltraitées, leur dignité est bafouée, leurs droits sont violés, logeant dans des conditions très difficiles, avec une absence d'hygiène", a affirmé M. Louardi, faisant savoir que 70 à 80 pc de ces malades ne reçoivent aucun traitement.
Les frais de séjour et d'hébergement payés par les familles des malades, qui profitent à une certaine catégorie qui s'occupe des séjours des patients, vont au-delà de 100.000 DH par an, a-t-il ajouté.
"Nous allons prendre les choses en main et nous allons prendre des mesures concrètes, conformément aux conventions internationales des droits de l'homme ratifiées par le Maroc et aux principes de la Constitution marocaine", a-t-il promis.
Dans ce cadre, il a indiqué qu'il sera procédé à la construction et la mise en service d'un centre médico-social, l'organisation et la mise à niveau des services d'accueil des familles des malades ainsi que le renforcement de la prise en charge des maladies mentales et psychiatriques afin que les familles puissent trouver là où elles résident, une réponse à la pathologie mentale et psychiatrique que présentent leurs parents, leurs fils ou leurs frères et ne seront plus obligés de venir jusqu'à Bouya Omar.
Les participants à cette rencontre de concertation, dont des représentants des autorités locales, des élus, des magistrats, des oulémas et des représentants des associations de la société civile, ont noté que ce phénomène, qui donne une image stéréotypée de la province de Kelaât Des Sraghna, reste jusqu'à présent entouré de plusieurs tabous et de non-dits.
L'approche sécuritaire demeure insuffisante pour résoudre la problématique de la violation des droits des personnes atteintes de maladies mentales et psychiatriques au mausolée Bouya Omar, d'où la nécessité d'une approche socioéconomique mise en œuvre dans le cadre d'un projet global et intégré, ont-ils estimé.