Les réseaux wifi publics sont très pratiques, mais ils constituent une arme à double tranchant. Ces réseaux comportent des risques de sécurité considérables.

De plus en plus rares sont les cafés et restaurants, où on ne retrouve pas de zone wifi. Cafés, restaurants, mais aussi, hôtels, gares, aéroports… Les wifi publics éclosent à grande vitesse, et parallèlement, le nombre d’équipements mobiles, notamment les smartphones et les tablettes ne cesse de grimper.

Toutefois, se connecter grâce à un wifi public présente de multiples risques pour la sécurité des données personnelles sur un ordinateur.

Mails, identifiants, mots de passes, coordonnées bancaires… Quand vous ouvrez vos comptes, réseaux sociaux, vous vérifiez vos mails, voire vous effectuez même des achats, tout en dégustant votre café, vous vous êtes certainement déjà demandé si vous êtes en sécurité. La réponse ne vous fera pas plaisir, mais c’est non !

« En gros, il faut se dire qu’il n y a pas de sécurité totale dans la technologie. » C’est ce que nous a déclaré d’emblée, Hisham Almiraat, président de l’Association des droits numériques au Maroc. En utilisant des wifi publics, vos données sont transmises dans les airs, sous la menace des cyber-criminels souhaitant les interceptées. Placé devant cette réalité, il ne reste plus qu’à minimiser le risque.

Certains vont se dire : pourquoi tant d’angoisses ? Pour comprendre, il suffit de taper sur le moteur de recherche Google « how to crack ». Oups ! Vous n’aurez même pas à compléter votre phrase. La recherche vous propose automatiquement en premier « how to crack wifi password » ou «how to crack my neighbours wifi » (comment pirater le réseau wifi des voisins). Une liste infinie de logiciels gratuits et de guides d’une facilité déconcertante est alors mise à votre disposition.

Les conseils à suivre

• Le cryptage : « Comme Snowden l’avait dit, la meilleure manière de se protéger est un cryptage au départ comme à l’arrivée » explique Hisham Almiraat. Le cryptage consiste en l’utilisation d’algorithme dans le but de crypter les informations, la gestion des mails, à titre d’exemple, est très utile. Un logiciel comme Thunderbird, client de gestion des emails garde l’archivage en sécurité, puisqu’il intègre un outil de chiffrement des mails.

• L’anonymisation : Puisque chaque machine détient un numéro de série facilement identifiable, il convient de faire usage d’un réseau informatique superposé (réseau informatique bâti sur un autre réseau). Selon M. Almiraat, le logiciel Tor, rend anonyme tous les échanges internet. « Tor est un réseau sécurisé dans le sens où c’est un proxy. Lorsque vous allez sur un site, vous passez par plusieurs nœuds, plusieurs sauts de connexions, ce qui garantit l’anonymat. »

• Mac OS plutôt que Windows : La bataille Microsoft/Apple concernant la sécurité de leurs appareils est nettement gagnée par la firme à la pomme « Les systèmes d’exploitations Mac OS sont beaucoup plus sécurisés que Windows, car ils sont open source. Je ne recommande pas du tout Windows. » Pareil pour Amine Raghib, spécialiste dans la sécurité informatique qui déconseille fermement l’utilisation des systèmes d’exploitation Windows « Windows est une porte-ouverte à toutes les attaques pirates. Sur Windows, chaque jour, un nombre incalculable de virus apparaît. »

• Les mises à jour : «  On a un vrai problème avec les mises à jour. On n’a pas le reflexe de mettre à jour son ordinateur. Les mises à jour aident beaucoup dans la protection des données quand on est confrontés à un risque de piratage » constate Amine Raghib. Pour les flemmards, il est temps de bouger… vos doigts.

• Installer un anti-sniffer : Un anti-sniffer est un outil proactif de surveillance de la sécurité. Il a la capacité de scanner un réseau et de détecter s’il y a un ordinateur en mode espion, et permettre ainsi de protéger vos données contre le vol.

• Vérifier toujours l’adresse web: « Assurez-vous toujours que le site que vous visitez commence par “https” (sans le “s”, la connexion n’est pas sécurisée). Chaque fois que vous accédez à vos comptes de réseaux sociaux, compte bancaire… Faites attention à l’adresse web » conseille également M. Raghib.

• La 3G, plus sûre que le wifi : En attendant la 4G qui devrait faire son apparition bientôt au Maroc, contentez-vous de la 3G. Elle est certainement plus lente que les réseaux wifi publics, mais la plus grande menace émane sans doute de ces derniers.

Finalement, il faut accepter le fait que chaque adresse IP (numéro d’identification d’un appareil connecté à un réseau) présente sur un réseau d’un restaurant constitue un point d’entrée potentiel pour les cyber-criminels. Outre les conseils cités ci-dessus, l'ONG Access now basée à Tunis peut vous venir en aide en matière de prévention et de sécurisation des attaques informatiques.