67 laïcs des pays islamiques lancent un appel
67 laïcs des pays islamiques lancent un appel
Partager :
-
Pour ajouter l'article à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecterL'article a été ajouté à vos favoris -
Pour accéder à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecter
admin
Le 13 janvier 2015 à 10h31
Modifié 11 avril 2021 à 2h3667 personnalités laïques issues du monde islamique ont publié une déclaration au sujet des actes terroristes commis au nom de l'Islam dans plusieurs régions du Globe. Ici ou là-bas, c'est le même combat, écrivent-elles en substance.
La déclaration souligne que la tradition musulmane, comme dans le cas des autres religions révélées, comporte un corpus qui est devenu obsolète. Allusion est faite ici aux châtiments corporels par exempe et à d'autres violences. Mais tandis que les autres sociétés ont abandonnées ces normes héritées, cela n'est pas le cas dans les pays islamiques. Dans certains d'entre eux, les programmes scolaires, les médias officiels, les législations, continuent à promouvoir ces normes devenues obsolètes et inapplicables.
La déclaration appelle à un changement des législations, à l'instauration des Etats de droit, à des réformes du champs religieux et à des politiques culturelles et éducatives différentes pour que ces corpus dépassés ne puissent plus être activés.
Les signataires viennent de nombreux pays islamiques ainsi que de France. Parmi eux, on trouve Mahmoud Hussein (France, Egypte), Georges Tarabichi et Aziz Al-Azmeh (Syrie), Yadh Ben Achour, Fethi Benslama, Raja Benslama, Ali Mezghani, Slim Laghmani, Hamadi Redissi, Souhayr Belhassan, Sophie Bessis (Tunisie), Salah Elouadie, Kamal Lahbib, Mohamed Chafiq, Abdellatif Laâbi, Moulim Elaroussi, Ahmed Assid, Azzeddine Allam, Fouzia Assouli (Maroc), Tewfik Allal, Zoubir Arous, Nacer-Eddine Ghozali, Ahmed Mahiou, Wassila Tamzali (Algérie) Yahya Yakhlef et Jawad Bulus (Palestine), Ghaleb Bencheikh (France), Kadhem Jihad Hassan (Irak), Marcel Khalifé (Liban)...
Cette déclaration peut être signée ici.
Déclaration
Notre responsabilité à l’égard du terrorisme au nom de l’islam
Le monde est en train de vivre une guerre déclenchée par des individus et des groupes qui se réclament de l’islam. En Syrie, en Irak, en Libye, en Tunisie, au Nigéria, en France, etc., cette guerre est la même. Elle est conduite au nom d’une certaine lecture de l’islam.
Cette guerre nous interpelle tous, nous, laïcs issus du monde islamique. Il est de notre responsabilité d’agir et de nous opposer à tout ce qui l’alimente.
Des réformes sont indispensables dans le monde musulman pour contrer cette guerre. La citoyenneté, l’égalité, la liberté de conscience, l’État de droit et les droits humains sont des antidotes indispensables.
Aujourd’hui, la réponse à cette guerre ne consiste à pas à dire que l’islam n’est pas cela. Car c’est bien au nom d’une certaine lecture de l’islam que ces actes sont commis. Non, la réponse consiste à reconnaître et affirmer l’historicité et l’inapplicabilité d’un certain nombre de textes que contient la tradition musulmane. Et à en tirer les conclusions.
Les troupes ennemies qui mènent cette guerre mondiale ne sont pas constituées de simples égarés mais de combattants fanatisés et déterminés. Ces combattants sont nourris par des textes islamiques qui appellent à la violence, qui existent dans les autres religions et qui relèvent d’un autre contexte, d’un autre âge, aujourd’hui dépassés. Ce corpus est le référentiel des groupes jihadistes. Tous les acteurs concernés, à commencer par les religieux et les autorités de chaque pays, doivent le déclarer comme inadapté, dépassé et inapplicable. Cette position doit être le début d’une véritable réforme du champ religieux de chaque pays et au-delà du champ religieux, d’une mise à niveau des législations.
L’activation et l’instrumentalisation de ce corpus, quelle qu’en soit la raison, doivent être dénoncées d’une manière explicite par les autorités, les religieux, les sociétés civiles ainsi que dans les manuels scolaires et sur les médias.
Nous avons la responsabilité de combattre l’activation de ce corpus et de tous les processus qui y conduisent. Tous les discours ou entreprises visant à encourager ou à promouvoir les radicalisations, la haine, le racisme, doivent être criminalisés. Les programmes scolaires et les discours des médias publics ainsi que les prêches des mosquées doivent être conformes aux idéaux universels de la liberté de conscience et des droits individuels.
Il n’existe pas de religion supérieure à une autre. L’humanité est une et indivisible.
Chacun des signataires s’engage à militer pour la primauté du droit, des droits humains et de la citoyenneté.
Le 11 janvier 2015
Premiers signataires :
Raja Benslama, psychanalyste, universitaire, Tunisie
Fethi Benslama, psychanalyste, professeur des universités, Tunisie, France
Ali Mezghani, Professeur agrégé en droit, Tunisie
Salah Elouadie, poète, président du Mouvement Damir, Maroc
Hella Lahbib, journaliste, Tunisie
Naceureddine Elafrite, journaliste, Maroc, Tunisie
Latefa Aharrare, actrice, Maroc
Aziz Al-Azmeh, universitaire, Syrie
Munaim Alfakir, poète, Irak
Tewfik Allal, coordinateur du Manifeste des Libertés, Algérie, France
Azzeddine Allam, professeur universitaire, Maroc
Zoubir Arous, professeur et directeur du laboratoire « Religion et Société », Université d'Alger 2, Algérie
Ahmed Assid, écrivain, Maroc
Fouzia Assouli, militante associative-Fédération de la Ligue des Droits des Femmes, Maroc
Houari Baki, psychanalyste, Algérie, France
Slimane Bedrani, Professeur à l'ENSA, Directeur de recherche associé au CREAD, Algérie
Yagoutha Belgacem, directrice artistique Siwa, Tunisie
Souhayr Belhassan, journaliste, Tunisie
Yadh Ben Achour, vice-président du Comité des droits de l'Homme des Nations Unies. Ancien doyen de la Faculté des sciences juridiques. Tunisie
Ghaleb Bencheikh, islamologue, France
Ali Bencheneb, professeur émérite, ancien recteur d’académie, Algérie
Kmar Bendana, historienne, Tunisie
Cherif Bennadji, professeur à l'université d’Alger 1, Algérie
Basset Ben Hassan, président de l’Institut arabe des droits de l’Homme, Tunisie
Tabrizi Ben Salah, professeur de droit international, Doyen honoraire, Algérie
Lotfi Ben Slama, stomatologue, Tunisie, France
Nédra Ben Smail, psychanalyste, Tunisie
Sophie Bessis, agrégée d’histoire, journaliste, Tunisie, France
Jawad Boulus, écrivain et avocat, Palestine
Abdelaziz Boumeshouli, professeur d’université, écrivain, Maroc
Mohamed Chafiq, académicien, Maroc
Saloua Charfi, professeur de journalisme, Tunisie
Khedija Cherif, universitaire, Tunisie
Mohamed Ali Cherif, cinéaste, Tunisie
Moulim El Aaroussi, écrivain, Maroc
Said Elakhal, Chercheur, militant associatif, Maroc
Abdallah El Hariri, artiste peintre, directeur artistique, Maroc
Nabile Farès, psychanalyste, écrivain, Algérie, France
Cherif Ferjani, professeur des universités, Tunisie, France
Claudette Ferjani, militante associative, Tunisie
Habib Gherar, professeur à l’université d’Aix-Marseille, France
Nacer-eddine Ghozali, professeur agrégé en droit, Algérie, France
Nedim Gursel, écrivain, Turquie, France
Selma Hajri, médecin, Tunisie
Mohamed Ham, psychanalyste, professeur des universités, Maroc, France
Salem Hamza, psychiatre, Tunisie, France
Ahmed Henni, professeur des universités, Algérie, France
Mahmoud Hussein, écrivain, France, Egypte.
Kadhem Jihad Hassan, écrivain, professeur d’université, Irak, France
Marcel Khalifé, artiste, Liban
Abdellatif Laâbi, poète, Maroc
Kamal Lahbib, militant associatif - Collectif Démocratie et Modernité, Maroc.
Slim Laghmani, professeur de droit à l’université de Carthage, Tunisie
Delenda Largueche, historienne, Tunisie
Ali Magoudi, psychanalyste, psychiatre, France
Ahmed Mahiou, professeur de droit, ancien doyen, Algérie
Faïka Moujahid, psychanalyste, Algérie
Hatem Mrad, professeur d’université, Tunisie
Kalthoum Meziou, Professeur à la Faculté des Sciences Juridiques Politique et Sociales de Tunis. Tunisie
Hamad Nazir, psychanalyste, France
Mounira Nessah, psychologue clinicienne, Tunisie, France
Hamadi Redissi, professeur d’université, Tunisie
Nouredine Saadi, écrivain, Algérie
Hachem Saleh, écrivain, traducteur, Syrie
Rajaa Stitou, psychanalyste, enseignante Université Montpellier 3, Maroc, France
Wassila Tamzali, écrivain, Algérie
Georges Tarabichi, écrivain, traducteur, Syrie
Adnane Yassine, poète, Maroc
Yahya Yakhlef, écrivain et romancier, Palestine
Lahcen Zinoun, chorégraphe et cinéaste, Maroc