Piratage de Sony: la Maison Blanche évalue la réplique “appropriée”

La Maison Blanche évaluait ses options jeudi pour répliquer au piratage massif de Sony Pictures, sans aller jusqu'à l'attribuer explicitement à Pyongyang, considéré comme l'auteur le plus probable de cette attaque informatique sans précédent.

Piratage de Sony: la Maison Blanche évalue la réplique “appropriée”

Le 19 décembre 2014 à 6h54

Modifié 19 décembre 2014 à 6h54

La Maison Blanche évaluait ses options jeudi pour répliquer au piratage massif de Sony Pictures, sans aller jusqu'à l'attribuer explicitement à Pyongyang, considéré comme l'auteur le plus probable de cette attaque informatique sans précédent.

Interrogé sur la réponse que la Maison Blanche entendait apporter à ce qu'il a qualifié de "grave affaire de sécurité nationale", le porte-parole de l'exécutif Josh Earnest a souligné que le gouvernement américain examinait "un ensemble d'options" qui devraient être "appropriées" et "proportionnelles".

Mercredi, Sony Pictures Entertainment (SPE) a décidé d'annuler la sortie de "L'interview qui tue!", comédie satirique sur un complot fictif de la CIA pour assassiner le leader nord-coréen Kim Jong-Un, après que le groupe de pirates ayant revendiqué l'attaque informatique, le GOP, eu menacé de s'en prendre aux salles de cinéma et aux spectateurs.

Le GOP demandait au studio de cinéma et de télévision depuis le début de l'attaque, le 24 novembre, de ne pas sortir le film que Pyongyang qualifie d'"acte de terreur", et avait promis des "représailles impitoyables" dans le cas contraire. Pyongyang a nié être à l'origine du piratage mais l'a qualifié d'"acte légitime". Une source chez Sony a indiqué à l'AFP qu'il "semble" que l'attaque ait été téléguidée par le régime communiste. La police fédérale (FBI) devrait s'exprimer sur le sujet prochainement.

Certains experts, à l'instar de Bruce Bennett, analyste spécialisé dans la défense chez RAND Corporation, prônaient une réponse forte de la Maison Blanche pour décourager "la Corée du Nord de mener des attaques encore plus sérieuses".

Il a souligné que les Américains pourraient avoir recours à des répliques non conventionnelles comme faire passer des DVD de "L'interview" en Corée du Nord ou faire fuiter des informations compromettantes sur la famille Kim, qui gouverne le pays d'une main de fer. "Il y a des indices selon lesquels les pirates informatiques ont travaillé depuis la Chine en utilisant des adresses IP chinoises. Si ça s'avère vrai, le rôle de Pékin devrait être dénoncé", poursuit M. Bennett.

Par ailleurs, le conseil de sécurité de l'ONU devrait tenir sa première réunion sur les violations de droits de l'Homme en Corée du Nord la semaine prochaine.

Cyber-guerre mondiale

La décision de SPE, prise après que les plus grandes chaînes de cinéma américaines eurent annoncé qu'elles ne diffuseraient pas la comédie par crainte pour la sécurité des spectateurs, était largement critiquée dans le camp républicain. Le sénateur John McCain a estimé qu'elle créait "un précédent troublant qui va encourager à utiliser les armes numériques de façon encore plus agressives".

Hollywood hésitait entre fureur et désolation, beaucoup dénonçant un grand pas vers l'autocensure. Le studio Fox a d'ailleurs annulé son projet de film sur la Corée du Nord, "Pyongyang", avec l'acteur Steve Carell. Selon la presse, le studio Paramount aurait quant à lui mis un véto aux exploitants qui souhaitaient protester en projetant "Team America: World Police", une parodie de 2004 jouée par des marionnettes où le précédent leader nord-coréen Kim Jong-Il était capturé par un commando de super-flics américains.

A la question de savoir pourquoi Sony s'est "couché devant les terroristes", comme les en a accusés l'acteur Rob Lowe, une source chez Sony a estimé que les menaces reçues représentaient "un acte de terreur qu'on ne pouvait pas prendre à la légère". "Ca crée un précédent" mais "nous entrons dans un monde nouveau, celui des cyber-guerres".

Sony Pictures a renoncé pour l'instant à tout projet de diffusion à l'international, en DVD ou vidéo à la demande du film, qui avait par ailleurs récolté de piètres critiques. Les internautes le guettaient maintenant sur la toile, espérant une mise en ligne sur les sites illégaux de téléchargement. La scène finale de "L'interview qui tue!", où le Kim Jong-Un fictif est assassiné, a déjà fait le tour de la toile.

L'ex-candidat à la présidentielle américaine, le républicain Mitt Romney, a encouragé Sony à "ne pas abdiquer" et à "diffuser 'L'interview qui tue!' gratuitement dans le monde entier".

(Avec AFP) 

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