Climat. Le scénario noir de la Banque mondiale concerne le Maroc

Alors que les familles marocaines enterrent leurs morts victimes des intempéries, la Banque mondiale publie un rapport qui alerte sur les risques climatiques. Ils sont réels et leurs conséquences bien concrètes. 

Climat. Le scénario noir de la Banque mondiale concerne le Maroc

Le 2 décembre 2014 à 10h58

Modifié 11 avril 2021 à 2h36

Alors que les familles marocaines enterrent leurs morts victimes des intempéries, la Banque mondiale publie un rapport qui alerte sur les risques climatiques. Ils sont réels et leurs conséquences bien concrètes. 

Intitulé Baissons la chaleur (dont une synthèse est disponible en français), ce 3ème rapport de la Banque mondiale publié le mois dernier rappelle opportunément que les avertissements lancés il y 20 ou 30 ans, sans effet, commencent à avoir un impact sur plusieurs régions du monde.

Ce 3ème rapport traite de la région Mena, de l’Amérique latine et des Caraïbes et de l’Europe centrale. Il a été rédigé par des équipes de chercheurs reconnus, l’une de l’Institut de recherche sur les impacts du climat de Potsdam, l’autre de Climate Analytics.

Premier constat : un réchauffement de 1,5°C est à l’œuvre par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle (XIXe siècle) dans le système atmosphérique terrestre. Depuis le XIXe siècle, la température moyenne du globe a augmenté de 0,8° C.

Le rapport note qu’« à mesure que la planète se réchauffe, les conditions climatiques, les vagues de chaleur et d’autres phénomènes climatiques extrêmes deviennent plus courants ».

« Cette situation aurait des conséquences graves sur le développement » avec une baisse des rendements agricoles, la modification des ressources en eau, l’extension des maladies et l’élévation du niveau de la mer.

Vulnérabilité sur les côtes, vulnérabilité de l’agriculture

« Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, une intensification notable des vagues de chaleur, combinée à des températures moyennes plus élevées, mettra à rude épreuve des ressources en eau déjà rares, avec des conséquences majeures pour la sécurité alimentaire dans la région » écrivent les experts de la Banque mondiale.

Le rapport précise que « les cultures pourraient enregistrer une baisse allant jusqu’à 30% en cas de réchauffement de 1,5 à 2°C et d’environ 60% dans un monde à +3 ou +4° C. Les migrations et les conséquences des changements climatiques sur les ressources pourraient accroître les risques de conflit ».

Les incidents survenus en marge des inondations à Tan Tan, Ifni, Guelmim et Bouizakarne nous donnent un avant-goût de ce que pourrait être la compétition pour des ressources plus rares et une administration qui peine à faire face aux conséquences du changement climatique.

Le nouveau rapport de la Banque mondiale, traitant spécifiquement de la région du Maghreb note les conséquences suivantes du réchauffement planétaire :

-un « fort réchauffement » des températures,

-une « diminution des précipitations »,

-un « stress hydrique accru »,

-une « baisse de la productivité agricole »,

-« de grandes villes côtières exposées à l’élévation du niveau de la mer ».

La corniche d’Ain Diab à Casablanca et le port de pêche de Safi en savent quelque chose depuis l’année 2013. C’était il y a moins de 11 mois.

Les conséquences sur des ressources côtières essentielles se répercuteraient sur l’économie, notamment le secteur touristique. Il existe un fort risque d’accélération des flux migratoires vers les zones urbaines et de conflits sociaux.

La baisse du prix du pétrole ? Une calamité

La particularité du dossier climatique est qu’il est multilatéral. La seule récente lueur d’espoir est l’accord signé entre les Américains et les Chinois en marge du sommet du G20 de Brisbane le mois dernier pour limiter et baisser leurs niveaux de pollution industrielle et leurs émissions de CO². A eux deux, Américains et Chinois émettent près de la moitié de la pollution industrielle mondiale. Mais ce ne sera pas assez.

Le développement des pays émergents, Inde, Brésil, Indonésie, Turquie ou Afrique du Sud se poursuit avec un accroissement exponentiel des besoins en énergie, fossile notamment. Etant entendu que le premier facteur du réchauffement de la planète est l’usage inconsidéré du pétrole.

A chaque fois que son prix baisse, comme en ce moment, on en consomme plus et on lève le pied sur la recherche et la mise en œuvre des énergies renouvelables.

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