Michel naît dans unefamille férue de jazz avec une maladie qui brise ses os à tout bout de champ. Son handicap ne l’empêchera pas de chantertous les classiques du jazz à l'âge de 3 ans, d’exceller au piano à 7 ans et d'accompagner à 13 ans le grand trompettisteaméricain Clark Terry qui déclarait stupéfait :"Il jouait comme un vieux Noir désabusé, perdu dans un piano-bar quelque part à Mexico".

Les pianistes qui se sont imposés très jeunes sont assez rares pour que l’on souligne leur singularité. Michel Petrucciani en fait partie grâce au ton de ses couleurs musicales et à la griffe de son phrasé. Nous avons sélectionné 4 morceaux qui soulignent ses sonorités cristallines et son jeu de mains véloce caractérisé par une incroyable indépendance des mains droite et gauche.

La richesse de son jeu cristallin explose littéralement dans le morceau « Cantabile » qu’il a composé dans l’album « Trio in Tokyo » paru en 1999. Cette version live avec son trio de prédilection est un pur moment de douceur, de paix et de plaisir.

Le deuxième morceau est « Looking up » de l’album « Solo live » qui a été enregistré en 1997 en concert. Comme son titre parlant l’indique, cette composition est ouvertement optimiste et constitue un hymne joyeux à la vie et au bonheur. Le rythme, la mélodie, la créativité, la technique, la touche, tout est là grâce à celui que les Américains surnommaient affectueusement « Big Michel ».

Le 3e morceau sélectionné est « September second » tiré de l’album « Playground » paru en 1991. C’est une démonstration de virtuosité avec une vitesse d’exécution exceptionnelle significative d’un entrainement intense. Il s'ouvre sur un orage déclenché par sa main gauche et rebondit dans la cavalcade légère de sa main droite. Ses grandes mains aux os ultra légers permettaient à ses doigts de rebondir très vite sur les touches de son piano.

En prime, un dernier morceau intitulé « Inner circle » de l’album intitulé sobrement « Steve Grossman Quartet » du nom éponyme du saxophoniste ténor. Ce dernier affirmait que malgré le fait que Petrucciani n’était que sideman dans cet album, il donnait l’impression d’être le leader en ouvrant littéralement les portes du paradis avec son jeu hors du commun.

A présent, nous  vous recommandons l’écoute du plus petit pianiste du monde qui a marqué l’histoire de la musique. Trêve de bavardages et place à l’écoute d’un véritable géant du jazz.