«C’est un SCANDALE !» C’est d’emblée ce qu’a lancé un directeur d’entreprise, qui a pris contact avec Médias 24. Ses bureaux se trouvent dans la rue de Abdelmalek Abou Marwan. Cette dernière vit depuis plus de 3 ans une situation catastrophique, et pour cause : des déchets qui envahissent le quartier et de l’eau coule à flot depuis deux robinets.

Le directeur de cette entreprise, souhaitant rester anonyme, se montre excédé par cette situation qui ne veut pas s’arranger. «C’est tout simplement incroyable. Les gens viennent se laver les pieds, les tapis, font leur linge, se prennent même une douche, et je ne vous parle même pas de l’odeur. C’est une catastrophe. On peut plus recevoir les clients, on a honte de recevoir les gens».

Et lorsqu’on évoque les responsables, un souffle de désespoir se ressent chez l’interlocuteur. «Je ne vois aucun responsable. Ils sont absents. Qu’ils enlèvent ces poubelles, qu’ils ferments ces robinets qui coulent toute la journée». Néanmoins, la situation n’est pas toujours de la même gravité. Les habitants du quartier accusent des responsables qui deviennent tout d’un coup, très généreux en donnant de l’eau gratuite via des robinets àl’approche des élections.

Le syndic Aziz Iki, fait partager la responsabilité à tous les citoyens mais en rejette la plus grosse partie aux responsables locaux. «Tout le monde a sa part de responsabilité évidemment. Mais pour les robinets, j’ai demandé à mainte reprise au caïd de les fermer. Ces robinets aggravent la situation. L’eau et les déchets sont deux choses qui ne vont pas ensemble,» a-t-il lancé d’un ton agacé.

Le concept de civisme incertain de quelques citoyens ne vient pas arranger la donne: «Je vois les gens jeter systématiquement ce dont ils n’ont plus besoin, peu importe où. Ils viennent laver leur tapis, leur linge, leurs motos, et ses lavent eux-mêmes. On profite au maximum de cette 3wina, qui est faite uniquement pour boire, sans se soucier du reste».

Les responsables, selon Aziz Iki, font la sourde oreille généralement, et quand ils se décident à parler, ils se jettent la balle. «A chaque fois que je pars voir un responsable, il m’envoie vers un autre. Tout le monde fuit la responsabilité».

La seule issue pour M.Iki est de fermer ces robinets, qui n’ont plus leur place selon lui, et d’enlever les poubelles. «Ces robinets ne servent plus à rien. Les gens qui habitent à côté disposent tous sans exception de l’eau. Il faut aussi enlever ces poubelles, qui font plus de mal que de bien,» a-t-il ajouté.

Une telle situation dans un boulevard comme celui d’Abdelmoumen, pose des questions quant à la gestion des déchets, qui reste un point cauchemardesque, dans la capitale économique du Royaume.