Ebola: le Liberia sous couvre-feu, les fausses alertes se multiplient dans le monde

Le Liberia était placé sous couvre-feu à partir de mercredi face à la progression inexorable de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, qui provoque une psychose croissante à travers le monde, malgré l'absence de cas avérés hors du continent.  

Ebola: le Liberia sous couvre-feu, les fausses alertes se multiplient dans le monde

Le 20 août 2014 à 15h20

Modifié le 20 août 2014 à 15h20

Le Liberia était placé sous couvre-feu à partir de mercredi face à la progression inexorable de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, qui provoque une psychose croissante à travers le monde, malgré l'absence de cas avérés hors du continent.  

Le coordinateur de l'ONU pour Ebola, le Dr David Nabarro, était attendu dans la région à partir de mercredi soir pour se rendre dans chacun des pays touchés: au Liberia, où il compte enrôler les 7.500 Casques bleus dans la lutte, puis en Sierra Leone, en Guinée et au Nigeria.

A Monrovia, capitale du Liberia, les 75.000 habitants de la banlieue de West Point se sont réveillés encerclés par un cordon de militaires et de policiers lourdement armés, à la suite du placement en quarantaine pendant la nuit du quartier, de même que Dolo Town, plus au sud.

La population de West Point a réagi par des jets de pierres et des cris de colère contre la présidente Ellen Johnson Sirleaf et des coups de feu ont été entendus dans le quartier, selon le correspondant de l'AFP et des témoins.

"C'est inhumain, ce que fait cette dame. On ne peut pas nous enfermer subitement sans nous prévenir, comment nos enfants vont-ils manger?", a déclaré par téléphone à l'AFP un résident, Patrick Wesseh.

Plusieurs habitants ont témoigné sur les radios locales d'un doublement des prix des marchandises dans le quartier. Dans le centre de Monrovia, la plupart des magasins étaient fermés.

L'assaut par des jeunes pendant le week-end d'un centre d'isolement pour malades d'Ebola à West Point a augmenté le risque de nouvelles contaminations, en raison de la fuite de 17 patients, retrouvés depuis, et du pillage de draps et de matelas souillés.

Dans un discours radio-télévisé mardi soir, Mme Sirleaf a décrété à compter de mercredi "un couvre-feu de 21h00 à 06h00 du matin (locales et GMT)". La présidente a aussi ordonné "la fermeture de tous les centres de loisirs et la fermeture de tous les vidéo-clubs à partir de 18h00".

L'épidémie d'Ebola, la plus grave depuis l'apparition de cette fièvre hémorragique en 1976, a fait au moins 1.229 morts, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) arrêté au 16 août, sur 2.240 cas (confirmés, suspects ou probables) : 466 au Liberia, 394 en Guinée, 365 en Sierra Leone et quatre au Nigeria.

Au Nigeria, une cinquième personne est décédée depuis: un médecin qui avait soigné le premier patient atteint d'Ebola dans ce pays, un homme venu du Liberia.

Le coordinateur de l'ONU, le Dr Nabarro, a indiqué qu'il se rendrait mercredi soir à Dakar pour rallier successivement à Monrovia, Freetown, Conakry et Abuja, accompagné par Keiji Fukuda, un responsable de l'OMS, afin de "revitaliser le secteur de la santé" dans ces pays, mis à rude épreuve par l'épidémie.

Sur le continent, les mesures de précaution se multipliaient, aboutissant à un isolement croissant des pays concernés.

Seules trois compagnies aériennes internationales - Royal Air Maroc, Brussels Airlines et Air France - desservent encore la Sierra Leone, selon le directeur général de l'Aviation civile Abubakarr Kamara.

En raison des annulations de vols, la plupart des taxis fluviaux ont cessé d'assurer la liaison avec l'aéroport de Freetown, ont constaté les correspondants de l'AFP.

Et une partie des personnels navigants d'Air France "n'ont pas souhaité effectuer leur mission" à destination de la Guinée, de la Sierra Leone ou du Nigeria, sans pour l'instant entraîner d'annulation de vols, selon un porte-parole de la compagnie.

La Côte d'Ivoire a annoncé pour sa part la suspension "jusqu'à nouvel ordre" de l'organisation dans le pays des compétitions sportives internationales.

A travers le monde, une alerte chassait l'autre, aucun cas de contamination hors d'Afrique n'ayant jusqu'à présent été identifié.

Aux Etats-Unis, un patient potentiellement exposé au virus a été admis et mis à l'isolement dans l'hôpital Kaiser Permanente de Sacramento, en Californie (ouest).

En Asie, un Birman de 22 ans de retour de Guinée et du Liberia, a été hospitalisé mardi à son arrivée à l'aéroport de la grande ville du pays, Rangoun. Au Vietnam, deux Nigérians repérés avec de la fièvre à leur arrivée lundi après-midi du Qatar, ont été placés en isolement dans l'hôpital des maladies tropicales d'Ho Chi Minh Ville.

En Europe, deux alertes lancées mardi se sont révélées sans rapport avec Ebola. A Berlin, une Africaine dont le malaise avait provoqué la fermeture d'une agence pour l'emploi souffre de paludisme, tout comme un habitant du Pays basque espagnol de retour de Sierra Leone, selon les autorités.

(Avec AFP)


 

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