Ebola: la Sierra Leone impose la quarantaine, l’OMS craint une propagation

La Sierra Leone a engagé l'armée dans la lutte contre Ebola, qui a fait près de 900 morts dans le pays, en Guinée et au Liberia, une épidémie dont les risques de propagation mondiale inquiètent. L’OMS tire la sonnette d’alarme et envisage une riposte internationale.  

Ebola: la Sierra Leone impose la quarantaine, l’OMS craint une propagation

Le 6 août 2014 à 13h01

Modifié le 6 août 2014 à 13h01

La Sierra Leone a engagé l'armée dans la lutte contre Ebola, qui a fait près de 900 morts dans le pays, en Guinée et au Liberia, une épidémie dont les risques de propagation mondiale inquiètent. L’OMS tire la sonnette d’alarme et envisage une riposte internationale.  

Le président sierra-léonais Ernest Bai Koroma a ordonné le déploiement de centaines de soldats dans les centres anti-Ebola, situés essentiellement dans l'est, accueillant des malades, pour faire respecter les mesures de quarantaine et dissuader les proches de les en retirer sans autorisation médicale.

Selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), au total 887 morts ont été décomptés sur 1.603 cas d'Ebola (confirmés, suspects ou probables): 358 en Guinée, 255 au Liberia, 273 en Sierra Leone et un au Nigeria. Il s'agit de loin de la plus grave épidémie d'Ebola depuis la découverte du virus, il y a 38 ans.

L’institution mondiale va à cet effet réunir, mercredi, son comité d'urgence pour discuter de la riposte internationale à cette épidémie. C'est la première fois que le comité est saisi du dossier afin de déterminer si la maladie d'Ebola représente "une urgence de santé publique de portée internationale", indique un porte-parole de l'institution, Tarik Jasarevic.

Selon ce porte-parole, la réunion des experts de l'OMS devrait durer deux jours, à l'issue desquels un avis sera formulé sur l'ampleur de l'épidémie. "En cas d'urgence de santé internationale, le comité recommandera alors à la direction générale de prendre des mesures temporaires appropriées en vue de réduire la propagation internationale du virus", a-t-il ajouté.

Propagation du virus

Deux Américains - un médecin et une missionnaire - ayant contracté le virus au Liberia, où ils luttaient contre l'épidémie au sein d'une ONG humanitaire, ont été rapatriés par avion sanitaire et admis dans des hôpitaux spécialement équipés à Atlanta (sud-est), cette dernière mardi, trois jours après son collègue.

Tous deux ont été traités avec un anticorps expérimental jamais testé auparavant sur des humains, qui semble, selon les médecins traitants cités par la chaîne américaine CNN, avoir eu un effet "miraculeux" en atténuant rapidement les symptômes. De son côté, le ministère espagnol de la Défense a annoncé qu'il allait envoyer un avion militaire au Liberia pour rapatrier et traiter un missionnaire espagnol âgé de 75 ans ayant contracté le virus.

Un homme était soigné mardi dans un hôpital de New York pour des symptômes semblables à ceux d'Ebola, mais le centre hospitalier estimait faible le risque qu'il s'agisse du virus.

L'Arabie saoudite a également mardi signalé un cas similaire: un de ses ressortissants de retour de Sierra Leone a été hospitalisé à Jeddah - et placé en quarantaine - pour des symptômes identiques.

Par mesure de précaution, la compagnie britannique British Airways a annoncé mardi la suspension jusqu'au 31 août au moins de ses vols vers le Liberia et la Sierra Leone, après une décision similaire d'Emirates, en vigueur depuis samedi. 

« Plus personne dans notre maison »

Au Liberia, trois missionnaires - un Espagnol âgé de 75 ans, une Congolaise et une Equato-Guinéenne - ont été contaminés par le virus et ont été hospitalisés- en isolement - à Monrovia, selon l'Ordre hospitalier de Saint-Jean de Dieu (OHSJD) auquel appartient le religieux espagnol et qui dirige l'hôpital où ils sont admis. Trois autres personnes y ont été placées en isolement, d'après la même source.

Le ministère espagnol de la Défense a annoncé mercredi qu'un avion militaire avait décollé d'Espagne à destination du Liberia pour rapatrier le missionnaire.

Le Nigeria, pays le plus peuplé et première économie du continent, est lui aussi frappé: à Lagos, un médecin qui avait soigné un Libérien mort d'Ebola a été contaminé. C'est le deuxième cas recensé dans cette ville après le Libérien, Patrick Sawyer, qui y est décédé le 25 juillet. Par endroits, la fièvre hémorragique a emporté des familles entières, comme celle de l'ex-ministre sierra-léonais Lansana Nyallah, qui a rapporté mardi avoir perdu neuf des siens, dans l'est de la Sierra Leone.

A Daru, "notre maison est aujourd'hui vide, plus personne n'y vit", a-t-il dit, se présentant comme la "preuve vivante" de la réalité de l'épidémie. Le virus Ebola se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d'animaux infectés. La fièvre qu'il provoque se manifeste notamment par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées. Son taux de mortalité varie de 25 à 90%.

Des virologues américains espèrent tester dès septembre un vaccin expérimental, qui en cas de succès permettrait d'immuniser dès 2015 le personnel soignant.

Lundi, la Banque mondiale a annoncé qu'elle allait mobiliser 200 millions de dollars (149 millions d'euros) en urgence pour aider la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone à acheter du matériel médical, payer le personnel soignant et amortir l'impact financier de l'épidémie sur la population.

Au-delà de la crise sanitaire, l'impact économique de l'épidémie commence à soulever l'inquiétude pour les pays touchés. Il pourrait ainsi coûter à la Guinée un point de croissance, de 4,5% à 3,5%, selon la Banque mondiale et le Fonds Monétaire International.

Au Liberia, le prix des produits d'hygiène, essentiels à la lutte contre Ebola a explosé, de même que celui du poisson, qui pallie l'interdiction de la viande de brousse (singe, chauve-souris, etc.), incriminée dans la propagation.

(Avec AFP)

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